C.-O. Verseau professeur agrégé de philosophie

Révisions mi-mai > mi-juin 2022

 l’art

Questions :

Une société peut-elle se passer d’artistes?

Comment devient-on artiste?


Éléments de réflexion : 

  • artisan artiste 
  • l’art et la manière les beaux-arts 
  • un ouvrage d’art une oeuvre d’art
  • moyen de vivre (techniques, savoir-faire) raison de vivre (valeur : le beau) 
  • le « génie » artistique? l’inné (l’hérédité) l’acquis (l’héritage culturel)
  • la subjectivité de la perception : percevoir = recevoi
  • utilité sens valeur : l’art détourne les usages, questionne l’impératif social de l’utilité
  • produit de consommation oeuvre d’art action (Arendt)
  • dialogue entre des oeuvres d’un art à l’autre,  entre littérature, poésie, théâtre, 
  • musique, peinture, sculpture. un exemple : le thème de la rencontre entre Oedipe et la Sphinge dans la poésie, la tragédie, la peinture (Ingres, Moreau au 19ème s.)

Cours sur "La philosophie au programme" : 

Étymologie (ou mots étymologiquement apparentés) :

art - artificiel - artefact - arme - articulation - article / armus (latin) : « haut du bras »


Références : 

•Baudelaire, Curiosités esthétiques (19ème s.) : « Le beau est toujours bizarre. »
•Bergson, Le rire (20ème s.) / art et philosophie, un même effort pour voir « l'individuel »
•Nietzsche, La volonté de puissance (19ème s.) / voir le « monde extérieur » 

le bonheur

Questions :

Est-on l’artisan de son propre bonheur ?

Faut-il chercher à être heureux ?


Éléments de réflexion : 

  • bonheur, contentement, bien-être, félicité, plaisir, satisfaction, volupté
  • désir, attente-attention-tension, besoin, envie, « philie » et « phobie »
  • les moyens d’être heureu.se l’état de bonheur
  • le bonheur, valeur distincte des cinq autres (BVJS)
  • être soi, être un projet
  • pro-jet, re-jet, ob-jectif, tra-jet, su(b)-jet

Cours sur "La philosophie au programme" : 

Étymologie (ou mots étymologiquement apparentés) :

bon-heur mal-heur : « avoir l’heur de… » (la chance) heur ≠ heure

latin augurium : présage (favorable ou défavorable)


Références : 

Kant, Critique de la raison pratique (18ème s.) / Comment savoir que je suis libre?
Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs (18è) / Une méthode pour être heureu.se ?        Sartre, L’existentialisme est un humanisme (20ème s.)


la conscience


Questions :

Pourquoi faudrait-il « prendre conscience » ?

La conscience permet-elle la connaissance de soi ?


Éléments de réflexion : 

réflexivité : conscience « thétique de soi », non-thétique de soi (Sartre, L’être et le néant)

ré-flexion : retour à soi en tant que sujet pensant, prenant conscience qu’il pense

(perçoit, imagine, raisonne) 

la certitude fondamentale chez Descartes dans la 2ème des Méditations Métaphysiques
« L’existence précède l’essence » (Sartre, L’existentialisme est un humanisme)

« l’existentialisme » est un « subjectivisme »

la subjectivité : présente jusque sous l’emprise, la duperie, la manipulation

tout « assujettissement » s’adresse à un sujet tout en cherchant à le nier, à l’anéantir

conscience de soi connaissance de soi : le « je » n’est pas le « moi »
la conscience est moins une faculté de connaissance que de reconnaissance,

ce qui commence par le fait de se découvrir (se reconnaître) comme sujet 

de toute assertion, affirmation, adhésion, « créance », consentement 

La conscience situe le sujet entre « la connaissance » et « l’action » 

Cours sur "La philosophie au programme" : 

Étymologie (ou mots étymologiquement apparentés) :

préfixe latin cum (« avec ») au début du mot : entrer dans la confidence de soi-même (donc non pas, comme il est souvent dit, « avec savoir » mais « savoir avec » (mettre en commun le fait de savoir)


Références : 

Descartes , les deux premières Méditations Métaphysiques (17ème s.)
Alain, Eléments de philosophie (20ème s.)

le devoir

Questions :

Qui est autorisé à me dire : « tu dois » ?

Envers qui ai-je des devoirs ?


Éléments de réflexion : 

  • devoir, exigence, obligation > obligation ≠ contrainte
  • obéissance ≠ soumission, aliénation 
  • les deux acceptions du mot « loi » (prescriptif descriptif)
  • la notion de « dignité » => en quoi l’existentialisme est-il un humanisme ?
  • corrélation entre droits et devoirs, tous institués, établis par le droit humain (la pensée, la tradition juridique) : je n’ai de devoirs que relativement aux droits d’autrui : c’est toujours un droit, des droits, que j’ai le devoir de respecter en … suivant « le droit chemin ».
  • Comment s’assurer de la rectitude de ce qui est « droit »? Quelle sera la référence, quel sera le socle d’autorité? Comment fonder l’autorité de l’ordre

Cours sur "La philosophie au programme" : 

Étymologie (ou mots étymologiquement apparentés) :

  • devoir > latin de-habere (latin), « avoir à partir de » (ce que j’ai, je l’ai reçu) + obéir > latin ob-audire + contrainte > latin con-stringere
  • droit > latin di-rigere, di-rectum : régir, diriger, rectitude / norme > latin norma : équerre, l’instrument qui permet de tracer un angle droit / interdire > inter-dire, mettre en commun un « dire », convenir 

Références : 


l’Etat


Questions :

L'État est-il l'ennemi de la liberté ?

L'État a-t-il pour but de maintenir l'ordre ?


Éléments de réflexion : 

  • Etat : dispositif juridico-admistratif (institutions) qui maintient une communauté politique dans son unité
  • fonction unificatrice de la loi, sa portée universelle au sein d’une communauté (partout, toujours, pour toutes et tous) : sur tout le territoire (y compris une ambassade située sur un territoire étranger), sur toute la durée de l’institution (jusqu’à l’abrogation de la loi ou un changement constitutionnel) 
  • un exemple : la définition de la langue instituée par l’Académie française au 17ème s. (Louis XIII) / la question des programmes scolaires, notamment en ce qui concerne l’enseignement de l’histoire 
  • la société ≠ l’Etat > moyens de vivre ≠ raisons de vivre : qu’est-ce que des « conditions de vie »?
  • le bien commun : comment s’assurer qu’il ne soit dévoyé par les intérêts économiques particuliers?
  • citoyenneté ≠ consommation

Étymologie (ou mots étymologiquement apparentés) :

état (esp. estate, ang. state) > lat. stare ou sistere :  in-stit-ution, con-stit-ution, ec-sist-ence, per-sist-ance, etc. 

l’une des acceptions de l’ang. to stand est « plaider » (cf. C. Stone, Should trees have standing ? )

loi, législation > le grec legein et le lat. legare signifient tous deux : lier, relier (notamment lire), unifier


Références : 

Platon, Protagoras (5-4ème s. AEC) / Epiméthée-Prométhée-Zeus : les 3 acceptions du verbe « pouvoir »

Hobbes, Léviathan (17ème s.) / L'Etat, un «  animal artificiel » 


l’inconscient


Questions :

L’hypothèse de l’inconscient contredit-elle l’exigence morale ?

L’inconscient fait-il obstacle à la connaissance de soi?


Éléments de réflexion : 


  • l’inconscient (notion de psychologie, de « métapsychologie » selon Freud) ≠ l’inconscience (notion morale)
  • refoulement manifestation de désirs inconscients « censure »
  • rêves, actes manqués, lapsus / contenu « patent », contenu « latent »
  • notion de « psychopathologie de la vie quotidienne »
  • manifestation des désirs inconscients dans l’activité onirique : les 2 processus de déformation (sous l’effet de la censure intériorisée) dans la manifestation du désir : condensation, déplacement
  • le « ça », le « moi », le « sur-moi » 
  • connaître reconnaître, causalité signification
  • identité, subjectivité
  • temps et désir : la différence entre désir et pulsion

Étymologie (ou mots étymologiquement apparentés) :

  • lapsus : mot latin employé en français (du verbe labere : « glisser ») 
  • désir > latin de-siderium : lat. sidus = étoile


Références : 


la justice


Questions :

Sur quoi fonder la justice?

Suffit-il de respecter la loi pour être juste?


Éléments de réflexion : 

  • justesse (ajustement) justice
  • la « justice », une valeur
  • la « justice », une institution qui « dit le droit » 
  • l’indépendance du pouvoir judiciaire par rapport au pouvoir législatif, au pouvoir exécutif
  • légalité et légitimité 
  • Droit naturel, droit positif
  • lois des dieux, décrets humains
  • la notion de «personne morale », « sujet de droit »

Cours sur "La philosophie au programme" : 

  • le "juste" / le bon, le beau, le bien, le vrai, le sacré

Étymologie (ou mots étymologiquement apparentés) :

  • « justice »> lat. jus-juris : « le droit », les textes de loi, les institutions
  • droit > latin di-rigere, di-rectum : régir, diriger, rectitude / norme > latin norma : équerre, l’instrument qui permet de tracer un angle droit / interdire > inter-dire, mettre en commun un « dire », convenir 


Références : 


le langage

Questions :
Parler : pour quoi faire?
La communication avec mes semblables me permet-elle de sortir de ma solitude?

Éléments de réflexion : 
•langage  langue, langage  verbalisation (les mots)
•d’où les question : quand y a-t-il spécifiquement « langage » ? quand entre-t-on « dans le langage » ? 
•qu’attend-on du « langage » ? > « langage »  « système de communication »
•langage et réalité : le réel et sa représentation / l’indicible et l’ineffable / pas de vérité sans langage
•langage et pensée : se comprendre, se faire comprendre / idios kosmos koinos kosmos (cf. Héraclite, Fragments)
•langage et action : l’acte performatif de l’adresse est toujours impliqué dans une parole (pas seulement dans ce que la linguistique appelle des « actes performatifs de langage » >  Austin, How to do things with words, 20è s.)
•parler ≠ parler de, parler = parler à (s’adresser à)


Cours sur "La philosophie au programme" : 

Étymologie (ou mots étymologiquement apparentés) :
gr. logos : un mot, une allocution, un discours structuré, un discours rationnellement construit, une science, la raison, le langage + verbe legein : lier, relier
enfant > lat. in-fans : qui ne parle pas, ne prend pas la parole, ne sait pas ce qu’il dit, ne peut parler (non pas au sens de la capacité mais de l’autorité, de la légitimité) 
interdire > inter-dire, mettre en commun un « dire », convenir 
condition > con-dicere ce qui est dit avec (autrui)
Références : 
•Lévi-Strauss, Race et histoire ((20ème s.) / nous parlons pour dire ce que "nous" veut dire
Benvéniste, Problèmes de linguistique générale / parler de, parler à
        •Politique et langage : deux aspects indissociables de la condition humaine

la liberté

Questions :
Être libre, est-ce pouvoir faire ce qu’on veut?
Peut-on prouver la liberté?

Éléments de réflexion : 
liberté : libre-arbitre ≠ liberté : droit (les libertés « publiques », ou « fondamentales", ou « civiles » sont des droits). Or la notion de « droit » et la notion corrélative de « devoir », n’ont de sens que si les actes des êtres humains ne sont pas déterminés, si les humains ont un libre-arbitre. 
les 3 acceptions du verbe « pouvoir » : la possibilité, la légitimité, la capacité
est possible ce qui peut arriver ou ne pas arriver ≠ est nécessaire ce qui ne peut pas ne pas arriver (l’ébullition de l’eau à 100 °Celsius, la solidification de H20 à 0°…) 
la liberté est la faculté de choisir (« décider », « arbitrer », d’où l’expression « libre-arbitre »)  entre deux possibilités égales. On n’arbitre pas entre « le bien et le mal » mais entre deux valeurs : le bien (moral) et le bon (le bonheur), entre le vrai et le bon, etc.
selon Sartre, je ne suis libre que dans l’élaboration du projet que je suis : toutes mes décisions, toutes mes volontés, toutes mes aspirations sont déterminées par le projet que je suis, que je suis libre d’être.
« dé-fin-ition » / l’essence (être) - « dé-term-ination » / le comportement (agir) - « dé-limit-ation » : le désir 

Cours sur "La philosophie au programme" : 

Étymologie (ou mots étymologiquement apparentés) :
délibérer > lat. libra : « la balance » 

Références : 
Platon, Protagoras (5-4ème s. AEC) / Epiméthée-Prométhée-Zeus : les 3 acceptions du verbe « pouvoir »
Kant, Critique de la raison pratique (18ème s.) : comment savoir que je suis libre?
Thomas d’Aquin, Somme théologique (13ème s.) / demandes, commandements et recommandations supposent que l'homme est libre


la nature


Questions :
En quoi l'homme occupe-t-il une place particulière dans la nature ?
Ce qui est naturel est-il normal?

Éléments de réflexion : 
nature : essence nature : le réel, la Terre, le système solaire, l’univers
« lois de la nature" : les 2 acceptions du mot « loi » (descriptive ≠ prescriptive)
anthropisation de la planète à l’époque géologique appelée « Anthropocène »
hérédité naturelle (in-né) ≠ héritage culturel (acquis)
quelle « nature humaine »? un humain est un ensemble d’acquisitions culturellement transmises, qui me sont d’abord imposées (enfance), que je peux choisir de recevoir ou non (l’existentialisme de Sartre est un « subjectivisme »)
erreur, errance, aberration (« errare humanum est sed perseverare diabolicum »), dé-via-nce et transgression
être ≠ avoir


Cours sur "La philosophie au programme" : 

Étymologie (ou mots étymologiquement apparentés) :
habit, habitat, habitacle, habitude, habileté, habilitation, 6 mot dérivés du verbe « avoir » (lat. habere, it. avere, ang. have, all. haben, esp. haber)

Références : 
Platon, Protagoras (5-4ème s. AEC) / l’humain, l’oublié
•Aristote, Les parties des animaux (4ème s. AEC) / pourquoi l’humain a-t-il des mains?
•Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs (18ème s.) / la nature et ses lois comme modèle pour une loi morale
Sartre, L’existentialisme est un humanisme (20ème s.)

la raison


Questions :

Tout ce qui est rationnel est-il raisonnable?
Une certitude est-elle nécessairement l’issue d’un raisonnement?

Éléments de réflexion : 
raison : la faculté de raisonner, de chercher la raison d’être de quelque chose, le « pourquoi »
les 3 acceptions de l’adverbe « pourquoi » (causalité, finalité, légitimité : expliquer, comprendre, justifier)
le non-sens, l’absurde, le révoltant / Camus, Le mythe de Sisyphe (20ème s.) : « Comprendre c’est unifier »
il arrive que ce qui s’explique ne puisse pas être compris, encore moins justifié : 
Voltaire (18ème s.) sur le « désastre de Lisbonne » de 1755 
Dagerman, Tuer un enfant (20ème s.)
certitude / 4 acceptions du verbe croire (illusion, supposition, conviction, opinion « reçue en sa créance »)
la certitude fondamentale obtenue à l’issue du doute rationnellement conduit (quoique hyperboliquement) dans les Méditations métaphysiques de Descartes 
démontrer ≠ montrer - le raisonnement ≠ l’expérience


Cours sur "La philosophie au programme" : 

Étymologie (ou mots étymologiquement apparentés) :
« certain » > lat. certum part. passé du verbe cernere (voir, cerner, discerner) : être certain, c’est avoir bien vu
« raison » > lat. ratio : le rapport, la proportion, la mise en rapport (d’où le verbe « rationner ») 
gr. logos = un mot, une allocution, un discours structuré, un discours rationnellement construit, une science, la raison, le langage + verbe legein = lier, relier

Références : 
Descartes, Méditations Métaphysiques, Les règles pour la direction de l’esprit (17ème s.)
Augustin 


la religion

Questions :
La raison s’oppose-t-elle à la religion?
Est-ce une faiblesse de croire?

Éléments de réflexion : 
religion, cosmogonie ≠ secte
religion : l’institution religieuse conviction religieuse : la spiritualité, la certitude, l’acte de foi 
institution religieuse = médiation humaine entre des fidèles et un être transcendant
religion révélées, religions du Livre : textes à l’adresse des humains, dans des langues humaines, lus pour prier un être transcendant la condition humaine (une divinité)
être « transcendant » : qui transcende ce qu’est l’humain (le contraire d’ « immanent »), qui ne peut être compris à travers les catégories humaines / « créateur », « création », « créature »
le sacré ≠ le profane / le sacré : l’une des 6 valeurs
être « transcendant » : indéfinissable, incompréhensible, innommable
Comment les humains s’adressent-ils à un être non-humain? Qu’est-ce qu’une « prière » ?

Cours sur "La philosophie au programme" : 

Étymologie (ou mots étymologiquement apparentés) :
« religion » > étymologie …discutée : 1. lat. re-legere : lien, relation ou 2. Lat. relictus : ce qui reste (« reliquat »)
« profane »  > préfixe lat. pro : « devant », lat. fanum : « temple » 

Références : 
Freud, Malaise dans la civilisation (19-20ème s.) / la question du but de la vie humaine
Augustin d’Hippone, De la « fides » dans les choses qu’on ne voit pas (4-5ème s.)


la science


Questions :
Le progrès des sciences fait-il progresser l’humanité?
La connaissance scientifique constitue-t-elle un savoir?

Éléments de réflexion : 
une science est définie par son objet, elle est définie par ce qu’elle ob-serve et décrit, son « quoi »
sciences hypothético-déductives sciences expérimentales sciences humaines
ex : géo-métrie, géo-logie, géo-graphie (3 façons de définir l’espace : espace euclidien, espace empirique, espace culturellement-politiquement-administrativement délimité) / géo > grec : « la planète Terre » 
la philo-sophia ne se définit pas comme les autres sciences : « désir de sagesse » elle se définit non pas par un « quoi à connaître » mais un « quoi à désirer » c’est-à-dire un « pourquoi » (pourquoi vouloir savoir)
savoir, sapience, sagesse
la connaissance, la certitude et l’action
raison et sentiment / selon Heidegger (20ème s.) le dasein est touché par la question métaphysique (« Pourquoi y a-t-il l’étant et non pas plutôt rien? » ) à travers 3 affects : l’allégresse, le désespoir, l’ennui  
homo sapiens : en quel sens du verbe « savoir » homo sapiens est-il « l’humain qui sait »?

Cours sur "La philosophie au programme" : 

Étymologie (ou mots étymologiquement apparentés) :
scire (> « science ») , cognoscere (« connaître »), sapere (« savoir ») : 3 verbes latins autour de l’idée de connaissance / le verbe sapere (« goûter, sentir la saveur de ») se démarque des 2 autres : lui seul évoque l’effet du savoir sur le sujet qui « sait », lui seul indique, et implique, le lien entre savoir et agir
« sagesse », ou « sapience » (Montaigne au 16ème s.) > sapere
Références : 
Canguilhem, La connaissance de la vie (20ème s.) / pourquoi vouloir savoir?
Descartes, Méditations Métaphysiques (17ème s.) / le projet de fonder les sciences


la technique


Questions :
La technique nous rend-elle libres ?
Est-il souhaitable de réaliser tout ce qui est techniquement possible ?

Éléments de réflexion : 
« technique » =  1. l’objet technique (l’outil, l’instrument, l’ustensile, l’appareil, la machine…) 
2. le « savoir-faire » : l’habileté à fabriquer, à réparer
3. Le « savoir-user-de » : l’habileté à faire usage d’un outil
technologie = corrélation entre différentes techniques prises dans les 3 acceptions
la technique comme « supplément » : ce qui s’adjoint au corps de l’être humain, « oublié » par Epiméthée
une technique = un moyen, une capacité > 3 acceptions de « pouvoir » : possibilité, la légitimité, la capacité
technique et culture : toute technique est le résultat d’un apprentissage, d’une transmission - c’est pourquoi tout être humain « est cultivé » : toutefois, la culture n’est pas seulement un ensemble de moyens pour vivre (mode de vie) mais aussi, d’abord, un ensemble de valeurs = raisons de vivre (modèle de vie humaine) 
la question : comment vivre? ≠ la question : pour quoi vivre (en tant que quoi vivre, selon quel modèle)?
la technique repose sur la liberté humaine (l’indétermination fonctionnelle du corps humain) qui, donc, lui préexiste, la technique ne la crée pas, elle ne nous « rend » pas libres 
Étymologie (ou mots étymologiquement apparentés) :
technique = habileté, résultat d’un apprentissage supposant l’acquisition d’habitudes > habit, habitat, habitacle, habitude, habileté, habilitation, 6 mot dérivés du verbe « avoir » (lat. habere, it. avere, ang. have, all. haben,…)

Références : 
Platon, Protagoras (5-4ème s. AEC) / l’humain, l’oublié
•Aristote, Les parties des animaux (4ème s. AEC) / pourquoi l’humain a-t-il des mains? 
•Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion (19-20ème s.) / la technique, origine de la violence


le temps


Questions :
Peut-on perdre son temps?
Faut-il « être de son temps »?

Éléments de réflexion : 
la construction culturelle de la mesure du temps (les calendriers, le référent historique « avant J.C. » par ex.)
les « âges de la vie » : l’enfance, l’adolescence, l’âge de raison, la vieillesse
que signifie « grandir »? puberté (biologique), majorité (civile), maturité (existentielle)
la mesure physique du temps (la seconde est l’unité de temps dans le « système international », elle est définie « en prenant la valeur numérique fixée de la fréquence du césium ») la durée subjectivement ressentie (une seule minute… interminable)
projet et temporalité : le projet déploie le temps subjectif (cf. Sartre) 
travail, oeuvre, action : 3 rapports aux temps distincts (cf. Arendt)
le projet que je suis n’est pas un « objectif » à atteindre
temps et mortalité : l’exception humaine dans la pensée antique grecque (cf. Arendt)
temps et récit : la construction subjective de la mémoire, l’ordre subjectif du temps 

Cours sur "La philosophie au programme" : 

Étymologie (ou mots étymologiquement apparentés) :
pro-jet, su(b)-jet, tra-ject-oire, re-jet, objectif
Le mot « will » en anglais : 1. substantif « la volonté » 2. l’auxiliaire d’un verbe pour exprimer une action au futur  

Références : 
Sartre, L’existentialisme est un humanisme (20ème.s)
•Arendt, La vie de l’esprit (20ème s.) / la volonté, organe mental du futur
•Arendt, The human condition / la mortalité humaine, exception cosmique dans la pensée grecque antique

le travail


Questions :
L’humain se réalise-t-il dans son travail?
Pourquoi travaillons-nous?

Éléments de réflexion : 
« travail » : 1. un processus de production 2. l’effort requis par ce processus 3. le résultat de cet effort  
le travail = dépense nécessaire pour trouver de quoi reproduire quotidiennement sa propre vie, c’est-à-dire ses propres forces de travail > « vie » ≠ « existence »
produit de consommation ≠ objet d’usage ≠ oeuvres d’art ≠ produits de l’action (cf. Arendt)
le travail : une phase, socialisée, dans le métabolisme biologique de la dépense et de la consommation
le mot « travail » est indifféremment employé pour parler de tout type de « production » et des efforts requis (le mot « travail » est même employé comme synonyme de « étudier » alors que le travail des enfants est interdit par la loi). Selon cet abus de langage, qui ne « travaille » pas ne ferait …rien. Or le travail n’est qu’un des 3 aspects de notre vita activa : l’oeuvre et l’action sont les deux autres, et les deux seuls où notre humanité s’accomplit (cf. Arendt)

Étymologie (ou mots étymologiquement apparentés) :
« travail » > tri-palium (3 pieux) : 
d’abord un dispositif utilisé pour ferrer le sabot d’un cheval, puis un instrument de torture

Références : 
Sartre, L’existentialisme est un humanisme (20ème.s)
•Arendt, The human condition (20ème.s) / « travail », « art », « politique » 


la vérité


Questions :
Pourquoi chercher la vérité?
Toute vérité est-elle relative?

Éléments de réflexion : 
vérité véracité vraisemblance
vérité réalité : la vérité est l’accord entre ce qui est dit et ce qui est, entre une représentation et le réel
comment reconnaître qu’une vérité est une vérité ? que signifie être « certain.e »? 
la dé-monstration : comment montrer qu’une vérité est une vérité? dé-duction et in-duction
tout est-il démontrable? « tout » et, notamment, le « principe de raison » (« rien n’est sans raison », nihil sine ratione) est-il lui-même démontrable? or ce principe fonde l’exercice de la raison comme faculté de chercher la raison d’être des « choses » et …de nos vérités. 
postulat (axiome) :  l’exemple de l’élaboration des géométries non-euclidiennes à partir des tentatives, infructueuses, pour démontrer le 29ème postulat (les parallèles) des Eléments d’Euclide (3ème s. AEC)
les 4 acceptions du verbe « croire » : illusion, supposition, conviction, opinion « reçue en sa créance » 
le savoir n’exclut pas la croyance 1. au sens d’une adhésion (reconnaissance d’une autorité fondant le savoir), 2. au sens de l’appropriation du savoir dans la conduite de sa propre existence  
« une » vérité est un dévoilement, dévoilement d’un monde nouveau où toutes les vérités forment une totalité
faire une expérience consiste, à l’occasion de la compréhension inédite d’ « une »  vérité, en un tel dévoilement 

Cours sur "La philosophie au programme" : 

  • le "vrai" / le bon, le beau, le bien, le juste, le sacré
Étymologie (ou mots étymologiquement apparentés) :
« certain » > lat. certum part. passé du verbe cernere (voir, cerner, discerner) : être certain, c’est avoir bien vu
ex-per-ience > ex : « à partir de » /  per : « à travers »

Références : 
Spinoza, Pensées Métaphysiques (17ème s.)
        Descartes, le début de la 2ème Méditation Métaphysique (17ème s.)