La Sphinge
« Fille qui rampe, vole et marche, lionne qui laisse en courant une piste aux formes hybrides… Une femme ailée par devant ; au centre un fauve frémissant ; à l’arrière un serpent lové. Elle s’en va, femme ou reptile, fauve, oiseau ? Non, rien d’achevé. C’est une fille… Où sont les pieds ? Un fauve grondant ? … Mais la tête ? Ah ! Quel mélange hétéroclite et parfait d’êtres imparfaits ! »
L’énigme de la Sphinge
« Il y a sur terre un être à deux, à trois, à quatre pieds, et qui n'a qu'une voix. Il change de nature, seul entre tout ce qui se meut ici-bas, ou rampe, ou traverse l'air et la mer. Mais lorsqu'en marchant il s'appuie sur plus de pieds, la célérité de ses membres diminue: sa marche en est ralentie. »
G. Moreau, Oedipe et le sphinx (1864)
sur le même thème, comparer avec :
Sphinx enlevant un jeune homme, lécythe attique (5ème s. av.)
Œdipe explique l'énigme du sphinx de J-A-D. Ingres (1827)
Des caresses, ou l'Art, ou le Sphinx de F. Khnopff (1896)
Iconographie d'Oedipe (du 4ème s. av. jusqu'au début du 20ème s.)
Extrait de Les phéniciennes, Euripide (485-405) :
La solution de l'énigme
"Muse des
morts aux tristes ailes, entends, même s’il te déplaît, le
mot-réponse à ton énigme. Oui, c’est de l’homme qu’il
s’agit : lorsqu’il se traîne sur la terre d’abord, il va
sur quatre pieds, petit enfant qui vient de naître. Devenu vieux, sur
un bâton,son troisième pied, il s’appuie, la tête lourde à ses
épaules et le corps ployé par les ans"