l’art
Questions :
Une société peut-elle se passer d’artistes?
Comment devient-on artiste?
Éléments de réflexion :
- artisan ❘ artiste
- l’art et la manière ❘ les beaux-arts
- un ouvrage d’art ❘ une oeuvre d’art
- moyen de vivre (techniques, savoir-faire) ❘ raison de vivre (valeur : le beau)
- le « génie » artistique? l’inné (l’hérédité) ❘ l’acquis (l’héritage culturel)
- la subjectivité de la perception : percevoir = recevoi
- utilité ❘ sens ❘ valeur : l’art détourne les usages, questionne l’impératif social de l’utilité
- produit de consommation ❘ oeuvre d’art ❘ action (Arendt)
- dialogue entre des oeuvres d’un art à l’autre, entre littérature, poésie, théâtre,
- musique, peinture, sculpture. un exemple : le thème de la rencontre entre Oedipe et la Sphinge dans la poésie, la tragédie, la peinture (Ingres, Moreau au 19ème s.)
Cours sur "La philosophie au programme" :
- le "beau" / le bon, le bien, le vrai, le juste, le sacré
- l'art nous éloigne-t-il de la réalité? éléments de réflexion / brouillon, introduction et plan
- art et réalité / un exemple : le "Champ de stèles" de Peter Eisenman (2004)
- "fonction" de l'oeuvre d'art? objets d'usage (outils, instruments, ustensiles) et oeuvres d'art. Extraits commentés de The human condition de Arendt (20ème)
Étymologie (ou mots étymologiquement apparentés) :
art - artificiel - artefact - arme - articulation - article / armus (latin) : « haut du bras »
Références :
•Baudelaire, Curiosités esthétiques (19ème s.) : « Le beau est toujours bizarre. »•Bergson, Le rire (20ème s.) / art et philosophie, un même effort pour voir « l'individuel »
•Nietzsche, La volonté de puissance (19ème s.) / voir le « monde extérieur »
Questions :
Est-on l’artisan de son propre bonheur ?
Faut-il chercher à être heureux ?
Éléments de réflexion :
- bonheur, contentement, bien-être, félicité, plaisir, satisfaction, volupté
- désir, attente-attention-tension, besoin, envie, « philie » et « phobie »
- les moyens d’être heureu.se ❘ l’état de bonheur
- le bonheur, valeur distincte des cinq autres (BVJS)
- être soi, être un projet
- pro-jet, re-jet, ob-jectif, tra-jet, su(b)-jet
Cours sur "La philosophie au programme" :
- le "bon" / le beau, le bien, le vrai, le juste, le sacré
- y a-t-il des désirs irréalisables?
- le désir et ses objets : que désirons-nous au fond?
Étymologie (ou mots étymologiquement apparentés) :
bon-heur ❘ mal-heur : « avoir l’heur de… » (la chance) ❘ heur ≠ heure
latin augurium : présage (favorable ou défavorable)
Références :
•Kant, Critique de la raison pratique (18ème s.) / Comment savoir que je suis libre?la conscience
Questions :
Pourquoi faudrait-il « prendre conscience » ?
La conscience permet-elle la connaissance de soi ?
Éléments de réflexion :
•réflexivité : conscience « thétique de soi », non-thétique de soi (Sartre, L’être et le néant)ré-flexion : retour à soi en tant que sujet pensant, prenant conscience qu’il pense
(perçoit, imagine, raisonne)
•la certitude fondamentale chez Descartes dans la 2ème des Méditations Métaphysiques•« L’existence précède l’essence » (Sartre, L’existentialisme est un humanisme)
« l’existentialisme » est un « subjectivisme »
•la subjectivité : présente jusque sous l’emprise, la duperie, la manipulationtout « assujettissement » s’adresse à un sujet tout en cherchant à le nier, à l’anéantir
•conscience de soi ❘ connaissance de soi : le « je » n’est pas le « moi »•la conscience est moins une faculté de connaissance que de reconnaissance,
ce qui commence par le fait de se découvrir (se reconnaître) comme sujet
de toute assertion, affirmation, adhésion, « créance », consentement
•La conscience situe le sujet entre « la connaissance » et « l’action »Cours sur "La philosophie au programme" :
- " conscience", "esprit", "raison" : 3 mots, 3 facultés? ...+ "l'intelligence"
- définition de la conscience
- l'expérience de "l'étonnement" + l'étonnnement, la peur, la surprise : "apprendre à voir"
- anti-portrait du zombie
Étymologie (ou mots étymologiquement apparentés) :
préfixe latin cum (« avec ») au début du mot : entrer dans la confidence de soi-même (donc non pas, comme il est souvent dit, « avec savoir » mais « savoir avec » (mettre en commun le fait de savoir)
Références :
•Descartes , les deux premières Méditations Métaphysiques (17ème s.)•Alain, Eléments de philosophie (20ème s.)
Questions :
Qui est autorisé à me dire : « tu dois » ?
Envers qui ai-je des devoirs ?
Éléments de réflexion :
- devoir, exigence, obligation > obligation ≠ contrainte
- obéissance ≠ soumission, aliénation
- les deux acceptions du mot « loi » (prescriptif ❘ descriptif)
- la notion de « dignité » => en quoi l’existentialisme est-il un humanisme ?
- corrélation entre droits et devoirs, tous institués, établis par le droit humain (la pensée, la tradition juridique) : je n’ai de devoirs que relativement aux droits d’autrui : c’est toujours un droit, des droits, que j’ai le devoir de respecter en … suivant « le droit chemin ».
- Comment s’assurer de la rectitude de ce qui est « droit »? Quelle sera la référence, quel sera le socle d’autorité? Comment fonder l’autorité de l’ordre
Cours sur "La philosophie au programme" :
Étymologie (ou mots étymologiquement apparentés) :
- devoir > latin de-habere (latin), « avoir à partir de » (ce que j’ai, je l’ai reçu) + obéir > latin ob-audire + contrainte > latin con-stringere
- droit > latin di-rigere, di-rectum : régir, diriger, rectitude / norme > latin norma : équerre, l’instrument qui permet de tracer un angle droit / interdire > inter-dire, mettre en commun un « dire », convenir
Références :
- Sophocle, le premier stasimon dans Antigone : l’humain, un être de transgression (5ème s. AEC)
- Kant, Critique de la raison pratique (18ème s.) : comment savoir que je suis libre?
- Rousseau, Du contrat social (18ème s.), ch.3 « Du droit du plus fort »
l’Etat
Questions :
L'État est-il l'ennemi de la liberté ?
L'État a-t-il pour but de maintenir l'ordre ?
Éléments de réflexion :
- Etat : dispositif juridico-admistratif (institutions) qui maintient une communauté politique dans son unité
- fonction unificatrice de la loi, sa portée universelle au sein d’une communauté (partout, toujours, pour toutes et tous) : sur tout le territoire (y compris une ambassade située sur un territoire étranger), sur toute la durée de l’institution (jusqu’à l’abrogation de la loi ou un changement constitutionnel)
- un exemple : la définition de la langue instituée par l’Académie française au 17ème s. (Louis XIII) / la question des programmes scolaires, notamment en ce qui concerne l’enseignement de l’histoire
- la société ≠ l’Etat > moyens de vivre ≠ raisons de vivre : qu’est-ce que des « conditions de vie »?
- le bien commun : comment s’assurer qu’il ne soit dévoyé par les intérêts économiques particuliers?
- citoyenneté ≠ consommation
Étymologie (ou mots étymologiquement apparentés) :
état (esp. estate, ang. state) > lat. stare ou sistere : in-stit-ution, con-stit-ution, ec-sist-ence, per-sist-ance, etc.
l’une des acceptions de l’ang. to stand est « plaider » (cf. C. Stone, Should trees have standing ? )
loi, législation > le grec legein et le lat. legare signifient tous deux : lier, relier (notamment lire), unifier
Références :
Platon, Protagoras (5-4ème s. AEC) / Epiméthée-Prométhée-Zeus : les 3 acceptions du verbe « pouvoir »
Hobbes, Léviathan (17ème s.) / L'Etat, un « animal artificiel »
l’inconscient
Questions :
L’hypothèse de l’inconscient contredit-elle l’exigence morale ?
L’inconscient fait-il obstacle à la connaissance de soi?
Éléments de réflexion :
- l’inconscient (notion de psychologie, de « métapsychologie » selon Freud) ≠ l’inconscience (notion morale)
- refoulement ❘ manifestation de désirs inconscients ❘ « censure »
- rêves, actes manqués, lapsus / contenu « patent », contenu « latent »
- notion de « psychopathologie de la vie quotidienne »
- manifestation des désirs inconscients dans l’activité onirique : les 2 processus de déformation (sous l’effet de la censure intériorisée) dans la manifestation du désir : condensation, déplacement
- le « ça », le « moi », le « sur-moi »
- connaître ❘ reconnaître, causalité ❘ signification
- identité, subjectivité
- temps et désir : la différence entre désir et pulsion
Étymologie (ou mots étymologiquement apparentés) :
- lapsus : mot latin employé en français (du verbe labere : « glisser »)
- désir > latin de-siderium : lat. sidus = étoile
Références :
- Freud (19-20ème s.), Psychopathologie de la vie quotidienne (20ème s.) / parler à la croisée de ses désirs (analyse d’un oubli de mot) + retrouver, s’y retrouver (analyse d’un oubli de lieu)
- Freud, Trois essais sur la théorie sexuelle : pulsion sexuelle et besoin physiologique
- Merleau-Ponty (20ème s.) Signes / la sexualité relève-t-elle d'un instinct?
la justice
Questions :
Sur quoi fonder la justice?
Suffit-il de respecter la loi pour être juste?
Éléments de réflexion :
- justesse (ajustement) ❘ justice
- la « justice », une valeur
- la « justice », une institution qui « dit le droit »
- l’indépendance du pouvoir judiciaire par rapport au pouvoir législatif, au pouvoir exécutif
- légalité et légitimité
- Droit naturel, droit positif
- lois des dieux, décrets humains
- la notion de «personne morale », « sujet de droit »
Cours sur "La philosophie au programme" :
- le "juste" / le bon, le beau, le bien, le vrai, le sacré
Étymologie (ou mots étymologiquement apparentés) :
- « justice »> lat. jus-juris : « le droit », les textes de loi, les institutions
- droit > latin di-rigere, di-rectum : régir, diriger, rectitude / norme > latin norma : équerre, l’instrument qui permet de tracer un angle droit / interdire > inter-dire, mettre en commun un « dire », convenir
Références :
- Platon, Protagoras (5-4ème s. AEC) / « justice » et « vergogne »
- Rousseau, Du contrat social (18ème s.), ch.3 « Du droit du plus fort »
- Christopher Stone (20ème s.) Should trees have standing ?
Parler : pour quoi faire?
La communication avec mes semblables me permet-elle de sortir de ma solitude?
•langage ❘ langue, langage ❘ verbalisation (les mots)
•d’où les question : quand y a-t-il spécifiquement « langage » ? quand entre-t-on « dans le langage » ?
•qu’attend-on du « langage » ? > « langage » ❘ « système de communication »
•langage et réalité : le réel et sa représentation / l’indicible et l’ineffable / pas de vérité sans langage
•langage et pensée : se comprendre, se faire comprendre / idios kosmos ❘ koinos kosmos (cf. Héraclite, Fragments)
•langage et action : l’acte performatif de l’adresse est toujours impliqué dans une parole (pas seulement dans ce que la linguistique appelle des « actes performatifs de langage » > Austin, How to do things with words, 20è s.)
•parler ≠ parler de, parler = parler à (s’adresser à)
Cours sur "La philosophie au programme" :
Étymologie (ou mots étymologiquement apparentés) :
gr. logos : un mot, une allocution, un discours structuré, un discours rationnellement construit, une science, la raison, le langage + verbe legein : lier, relier
enfant > lat. in-fans : qui ne parle pas, ne prend pas la parole, ne sait pas ce qu’il dit, ne peut parler (non pas au sens de la capacité mais de l’autorité, de la légitimité)
interdire > inter-dire, mettre en commun un « dire », convenir
condition > con-dicere ce qui est dit avec (autrui)
Références :
•Lévi-Strauss, Race et histoire ((20ème s.) / nous parlons pour dire ce que "nous" veut dire
•Benvéniste, Problèmes de linguistique générale / parler de, parler à
Être libre, est-ce pouvoir faire ce qu’on veut?
Peut-on prouver la liberté?
Éléments de réflexion :
•liberté : libre-arbitre ≠ liberté : droit (les libertés « publiques », ou « fondamentales", ou « civiles » sont des droits). Or la notion de « droit » et la notion corrélative de « devoir », n’ont de sens que si les actes des êtres humains ne sont pas déterminés, si les humains ont un libre-arbitre.
•les 3 acceptions du verbe « pouvoir » : la possibilité, la légitimité, la capacité
•est possible ce qui peut arriver ou ne pas arriver ≠ est nécessaire ce qui ne peut pas ne pas arriver (l’ébullition de l’eau à 100 °Celsius, la solidification de H20 à 0°…)
•la liberté est la faculté de choisir (« décider », « arbitrer », d’où l’expression « libre-arbitre ») entre deux possibilités égales. On n’arbitre pas entre « le bien et le mal » mais entre deux valeurs : le bien (moral) et le bon (le bonheur), entre le vrai et le bon, etc.
•selon Sartre, je ne suis libre que dans l’élaboration du projet que je suis : toutes mes décisions, toutes mes volontés, toutes mes aspirations sont déterminées par le projet que je suis, que je suis libre d’être.
•« dé-fin-ition » / l’essence (être) - « dé-term-ination » / le comportement (agir) - « dé-limit-ation » : le désir
Cours sur "La philosophie au programme" :
Étymologie (ou mots étymologiquement apparentés) :
délibérer > lat. libra : « la balance »
•Platon, Protagoras (5-4ème s. AEC) / Epiméthée-Prométhée-Zeus : les 3 acceptions du verbe « pouvoir »
•Kant, Critique de la raison pratique (18ème s.) : comment savoir que je suis libre?
•Thomas d’Aquin, Somme théologique (13ème s.) / demandes, commandements et recommandations supposent que l'homme est libre
la nature
En quoi l'homme occupe-t-il une place particulière dans la nature ?
Ce qui est naturel est-il normal?
Éléments de réflexion :
•nature : essence ❘ nature : le réel, la Terre, le système solaire, l’univers
•« lois de la nature" : les 2 acceptions du mot « loi » (descriptive ≠ prescriptive)
•anthropisation de la planète à l’époque géologique appelée « Anthropocène »
•hérédité naturelle (in-né) ≠ héritage culturel (acquis)
•quelle « nature humaine »? un humain est un ensemble d’acquisitions culturellement transmises, qui me sont d’abord imposées (enfance), que je peux choisir de recevoir ou non (l’existentialisme de Sartre est un « subjectivisme »)
•erreur, errance, aberration (« errare humanum est sed perseverare diabolicum »), dé-via-nce et transgression
•être ≠ avoir
Cours sur "La philosophie au programme" :
habit, habitat, habitacle, habitude, habileté, habilitation, 6 mot dérivés du verbe « avoir » (lat. habere, it. avere, ang. have, all. haben, esp. haber)
•Platon, Protagoras (5-4ème s. AEC) / l’humain, l’oublié
•Aristote, Les parties des animaux (4ème s. AEC) / pourquoi l’humain a-t-il des mains?
•Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs (18ème s.) / la nature et ses lois comme modèle pour une loi morale
•Sartre, L’existentialisme est un humanisme (20ème s.)
la raison
Tout ce qui est rationnel est-il raisonnable?
Une certitude est-elle nécessairement l’issue d’un raisonnement?
Éléments de réflexion :
•raison : la faculté de raisonner, de chercher la raison d’être de quelque chose, le « pourquoi »
•les 3 acceptions de l’adverbe « pourquoi » (causalité, finalité, légitimité : expliquer, comprendre, justifier)
•le non-sens, l’absurde, le révoltant / Camus, Le mythe de Sisyphe (20ème s.) : « Comprendre c’est unifier »
•il arrive que ce qui s’explique ne puisse pas être compris, encore moins justifié :
•Voltaire (18ème s.) sur le « désastre de Lisbonne » de 1755
•Dagerman, Tuer un enfant (20ème s.)
•certitude / 4 acceptions du verbe croire (illusion, supposition, conviction, opinion « reçue en sa créance »)
•la certitude fondamentale obtenue à l’issue du doute rationnellement conduit (quoique hyperboliquement) dans les Méditations métaphysiques de Descartes
•démontrer ≠ montrer - le raisonnement ≠ l’expérience
Cours sur "La philosophie au programme" :
- définition
- est-ce une faiblesse de croire ? (dissertation)
« certain » > lat. certum part. passé du verbe cernere (voir, cerner, discerner) : être certain, c’est avoir bien vu
« raison » > lat. ratio : le rapport, la proportion, la mise en rapport (d’où le verbe « rationner »)
gr. logos = un mot, une allocution, un discours structuré, un discours rationnellement construit, une science, la raison, le langage + verbe legein = lier, relier
Références :
•Descartes, Méditations Métaphysiques, Les règles pour la direction de l’esprit (17ème s.)
•Augustin
la religion
La raison s’oppose-t-elle à la religion?
Est-ce une faiblesse de croire?
Éléments de réflexion :
•religion, cosmogonie ≠ secte
•religion : l’institution religieuse ❘ conviction religieuse : la spiritualité, la certitude, l’acte de foi
•institution religieuse = médiation humaine entre des fidèles et un être transcendant
•religion révélées, religions du Livre : textes à l’adresse des humains, dans des langues humaines, lus pour prier un être transcendant la condition humaine (une divinité)
•être « transcendant » : qui transcende ce qu’est l’humain (le contraire d’ « immanent »), qui ne peut être compris à travers les catégories humaines / « créateur », « création », « créature »
•le sacré ≠ le profane / le sacré : l’une des 6 valeurs
•être « transcendant » : indéfinissable, incompréhensible, innommable
•Comment les humains s’adressent-ils à un être non-humain? Qu’est-ce qu’une « prière » ?
Cours sur "La philosophie au programme" :
- le "sacré" / le bon, le beau, le bien, le vrai, le juste
- est-ce une faiblesse de croire ? (dissertation)
« religion » > étymologie …discutée : 1. lat. re-legere : lien, relation ou 2. Lat. relictus : ce qui reste (« reliquat »)
« profane » > préfixe lat. pro : « devant », lat. fanum : « temple »
Références :
•Freud, Malaise dans la civilisation (19-20ème s.) / la question du but de la vie humaine
•Augustin d’Hippone, De la « fides » dans les choses qu’on ne voit pas (4-5ème s.)
la science
Le progrès des sciences fait-il progresser l’humanité?
La connaissance scientifique constitue-t-elle un savoir?
Éléments de réflexion :
•une science est définie par son objet, elle est définie par ce qu’elle ob-serve et décrit, son « quoi »
•sciences hypothético-déductives ❘ sciences expérimentales ❘ sciences humaines
•ex : géo-métrie, géo-logie, géo-graphie (3 façons de définir l’espace : espace euclidien, espace empirique, espace culturellement-politiquement-administrativement délimité) / géo > grec gê : « la planète Terre »
•la philo-sophia ne se définit pas comme les autres sciences : « désir de sagesse » elle se définit non pas par un « quoi à connaître » mais un « quoi à désirer » c’est-à-dire un « pourquoi » (pourquoi vouloir savoir)
•savoir, sapience, sagesse
•la connaissance, la certitude et l’action
•raison et sentiment / selon Heidegger (20ème s.) le dasein est touché par la question métaphysique (« Pourquoi y a-t-il l’étant et non pas plutôt rien? » ) à travers 3 affects : l’allégresse, le désespoir, l’ennui
•homo sapiens : en quel sens du verbe « savoir » homo sapiens est-il « l’humain qui sait »?
Cours sur "La philosophie au programme" :
Étymologie (ou mots étymologiquement apparentés) :scire (> « science ») , cognoscere (« connaître »), sapere (« savoir ») : 3 verbes latins autour de l’idée de connaissance / le verbe sapere (« goûter, sentir la saveur de ») se démarque des 2 autres : lui seul évoque l’effet du savoir sur le sujet qui « sait », lui seul indique, et implique, le lien entre savoir et agir
« sagesse », ou « sapience » (Montaigne au 16ème s.) > sapere
Références :
•Canguilhem, La connaissance de la vie (20ème s.) / pourquoi vouloir savoir?
•Descartes, Méditations Métaphysiques (17ème s.) / le projet de fonder les sciences
la technique
La technique nous rend-elle libres ?
Est-il souhaitable de réaliser tout ce qui est techniquement possible ?
Éléments de réflexion :
« technique » = 1. l’objet technique (l’outil, l’instrument, l’ustensile, l’appareil, la machine…)
2. le « savoir-faire » : l’habileté à fabriquer, à réparer
3. Le « savoir-user-de » : l’habileté à faire usage d’un outil
•technologie = corrélation entre différentes techniques prises dans les 3 acceptions
•la technique comme « supplément » : ce qui s’adjoint au corps de l’être humain, « oublié » par Epiméthée
•une technique = un moyen, une capacité > 3 acceptions de « pouvoir » : possibilité, la légitimité, la capacité
•technique et culture : toute technique est le résultat d’un apprentissage, d’une transmission - c’est pourquoi tout être humain « est cultivé » : toutefois, la culture n’est pas seulement un ensemble de moyens pour vivre (mode de vie) mais aussi, d’abord, un ensemble de valeurs = raisons de vivre (modèle de vie humaine)
•la question : comment vivre? ≠ la question : pour quoi vivre (en tant que quoi vivre, selon quel modèle)?
•la technique repose sur la liberté humaine (l’indétermination fonctionnelle du corps humain) qui, donc, lui préexiste, la technique ne la crée pas, elle ne nous « rend » pas libres
Cours sur "La philosophie au programme" :
technique = habileté, résultat d’un apprentissage supposant l’acquisition d’habitudes > habit, habitat, habitacle, habitude, habileté, habilitation, 6 mot dérivés du verbe « avoir » (lat. habere, it. avere, ang. have, all. haben,…)
•Platon, Protagoras (5-4ème s. AEC) / l’humain, l’oublié
•Aristote, Les parties des animaux (4ème s. AEC) / pourquoi l’humain a-t-il des mains?
•Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion (19-20ème s.) / la technique, origine de la violence
le temps
Peut-on perdre son temps?
Faut-il « être de son temps »?
Éléments de réflexion :
•la construction culturelle de la mesure du temps (les calendriers, le référent historique « avant J.C. » par ex.)
•les « âges de la vie » : l’enfance, l’adolescence, l’âge de raison, la vieillesse
•que signifie « grandir »? puberté (biologique), majorité (civile), maturité (existentielle)
•la mesure physique du temps (la seconde est l’unité de temps dans le « système international », elle est définie « en prenant la valeur numérique fixée de la fréquence du césium ») ❘ la durée subjectivement ressentie (une seule minute… interminable)
•projet et temporalité : le projet déploie le temps subjectif (cf. Sartre)
•travail, oeuvre, action : 3 rapports aux temps distincts (cf. Arendt)
•le projet que je suis n’est pas un « objectif » à atteindre
•temps et mortalité : l’exception humaine dans la pensée antique grecque (cf. Arendt)
•temps et récit : la construction subjective de la mémoire, l’ordre subjectif du temps
Cours sur "La philosophie au programme" :
pro-jet, su(b)-jet, tra-ject-oire, re-jet, objectif
Le mot « will » en anglais : 1. substantif « la volonté » 2. l’auxiliaire d’un verbe pour exprimer une action au futur
Références :
•Sartre, L’existentialisme est un humanisme (20ème.s)
•Arendt, La vie de l’esprit (20ème s.) / la volonté, organe mental du futur
•Arendt, The human condition / la mortalité humaine, exception cosmique dans la pensée grecque antique
le travail
L’humain se réalise-t-il dans son travail?
Pourquoi travaillons-nous?
Éléments de réflexion :
•« travail » : 1. un processus de production 2. l’effort requis par ce processus 3. le résultat de cet effort
•le travail = dépense nécessaire pour trouver de quoi reproduire quotidiennement sa propre vie, c’est-à-dire ses propres forces de travail > « vie » ≠ « existence »
•produit de consommation ≠ objet d’usage ≠ oeuvres d’art ≠ produits de l’action (cf. Arendt)
•le travail : une phase, socialisée, dans le métabolisme biologique de la dépense et de la consommation
•le mot « travail » est indifféremment employé pour parler de tout type de « production » et des efforts requis (le mot « travail » est même employé comme synonyme de « étudier » alors que le travail des enfants est interdit par la loi). Selon cet abus de langage, qui ne « travaille » pas ne ferait …rien. Or le travail n’est qu’un des 3 aspects de notre vita activa : l’oeuvre et l’action sont les deux autres, et les deux seuls où notre humanité s’accomplit (cf. Arendt)
Cours sur "La philosophie au programme" :
« travail » > tri-palium (3 pieux) :
d’abord un dispositif utilisé pour ferrer le sabot d’un cheval, puis un instrument de torture
Références :
•Sartre, L’existentialisme est un humanisme (20ème.s)
•Arendt, The human condition (20ème.s) / « travail », « art », « politique »
la vérité
Pourquoi chercher la vérité?
Toute vérité est-elle relative?
Éléments de réflexion :
•vérité ❘ véracité ❘ vraisemblance
•vérité ❘ réalité : la vérité est l’accord entre ce qui est dit et ce qui est, entre une représentation et le réel
•comment reconnaître qu’une vérité est une vérité ? que signifie être « certain.e »?
•la dé-monstration : comment montrer qu’une vérité est une vérité? dé-duction et in-duction
•tout est-il démontrable? « tout » et, notamment, le « principe de raison » (« rien n’est sans raison », nihil sine ratione) est-il lui-même démontrable? or ce principe fonde l’exercice de la raison comme faculté de chercher la raison d’être des « choses » et …de nos vérités.
•postulat (axiome) : l’exemple de l’élaboration des géométries non-euclidiennes à partir des tentatives, infructueuses, pour démontrer le 29ème postulat (les parallèles) des Eléments d’Euclide (3ème s. AEC)
•les 4 acceptions du verbe « croire » : illusion, supposition, conviction, opinion « reçue en sa créance »
•le savoir n’exclut pas la croyance 1. au sens d’une adhésion (reconnaissance d’une autorité fondant le savoir), 2. au sens de l’appropriation du savoir dans la conduite de sa propre existence
•« une » vérité est un dévoilement, dévoilement d’un monde nouveau où toutes les vérités forment une totalité
•faire une expérience consiste, à l’occasion de la compréhension inédite d’ « une » vérité, en un tel dévoilement
Cours sur "La philosophie au programme" :
- le "vrai" / le bon, le beau, le bien, le juste, le sacré
« certain » > lat. certum part. passé du verbe cernere (voir, cerner, discerner) : être certain, c’est avoir bien vu
ex-per-ience > ex : « à partir de » / per : « à travers »
•Spinoza, Pensées Métaphysiques (17ème s.)