"Le message des abeilles n’appelle aucune réponse de l’entourage, sinon une certaine conduite, qui n’est pas une réponse. Cela signifie que les abeilles ne connaissent pas le dialogue, qui est la condition du langage humain. Nous parlons à d’autres qui parlent, telle est la réalité humaine. Cela révèle un nouveau contraste. Parce qu’il n’y a pas de dialogue pour les abeilles, la communication se réfère seulement à une certaine donnée objective. Il ne peut y avoir de communication relative à une donnée « linguistique » ; déjà parce qu’il n’y a pas de réponse, la réponse étant une réaction linguistique à une manifestation linguistique ; mais aussi en ce sens que le message d’une abeille ne peut être reproduit par une autre qui n’aurait pas vu elle-même les choses que la première annonce. On n’a pas constaté qu’une abeille aille par exemple porter dans une autre ruche le message qu’elle a reçu dans la sienne, ce qui serait une manière de transmission ou de relais. On voit la différence avec le langage humain, où, dans le dialogue, la référence à l’expérience objective et la réaction à la manifestation linguistique s’entremêlent librement et à l’infini. L’abeille ne construit pas de message à partir d’un autre message. Chacune de celles qui, alertées par la danse de la butineuse, sortent et vont se nourrir à l’endroit indiqué, reproduit quand elle rentre la même information, non d’après le message premier, mais d’après la réalité qu’elle vient de constater. Or le caractère du langage est de procurer un substitut de l’expérience apte à être transmis sans fin dans le temps et l’espace, ce qui est le propre de notre symbolisme et le fondement de la tradition linguistique."
Karl von Frisch, Vie et moeurs des abeilles ... chapitre sur le "langage des abeilles"
"wagging dance" : en cercle (la distance entre fleur et ruche) / en huit (distance + direction)
salutation : reconnaissance entre membres d'une même communauté - donnée linguistique en réponse à une autre donnée linguistique
plainte : se plaindre à ... recherche d'une consolation
rire avec ...
Uexküll, MAMH
Les absent.es ont-il.les toujours tort?
"avoir tort" contraire de "avoir raison" mais surtout le contraire "être dans son bon droit"
-> Denis Vasse rappelle dans Un parmi d'autres que le droit, la pensée juridique, ont été instituées précisément pour veiller aux droits de celles et ceux qui ne peuvent plus les faire valoir in praesentia par eux -mêmes, par elles-mêmes qui ne sont pas eux-mêmes, elles-mêmes présentes : les absent.es sont représenté.es par des textes.
De façon générale, ce n'est pas seulement les lois (lex-legis-> legere, legein -> le mot grec logos : raison / langage) qui peuvent nous re-présenter quand nous ne pouvons pas être présent.es, c'est la parole, le langage.
Le mot / la chose : dimension symbolique.
le mot c'est la chose en son absence, c'est sa représentation (ce qui ne veut pas dire que le mot ressemble à la chose qu'il signifie : "le mot 'chien' n'aboie pas" Spinoza).
même l'onomatopée ne ressemble pas à ce qu'elle signifie...
Le mot ne désigne aucune chose en particulier mais une classe de choses (qui ont la même définition, la même essence).
signe, signifié, signifiant (Ferdinand de Saussure, Cours de linguistique générale) :
le "signifié" d'un mot, d'un "signe" n'est pas une chose par un référent (qui est une classe de choses, un ensemble). ex : le mot "table" ne désigne aucune table en particulier mais tout objet, tout meuble, doté dune certaine "s-tabilité".
mot (langage, langue, parole) / absence
pourquoi est-il moralement condamnable de parler des absent.es (ce qui n'est pas la même chose que "parler pour" des absent.es = représentation, dé-légation, procuration) ?
parce que parler c'est "parler à". "à" = ad = "vers" con-vers-ation
le sens d'une parole c'est son adresse
cf. Benvéniste, Problèmes de linguistique générale
autos : soi-même / GNAUTI SE AUTON : "connais-toi toi-même" (cf. Alcibiade de Platon / auto-mobile, auto-nomie (nomos : la loi)
autocratie : le pouvoir par soi-même, d'un seul, sur...les autres, sur autrui, sur une communauté / le pouvoir d'une communauté sur elle-même (communauté : le peuple, le démos)
régime autoritaire
olig-archie
/ temps et volonté : comment se projeter dans un monde incertain? comment être dans le temps? la remarque de Arendt concernant le mot will (futur / volonté)
28.5.2025 "Focus, dans ce journal sur un rapport peu enthousiasmant, celui de
l'institut suédois V-Dem qui mesure l'avancée et le recul des
démocraties dans le monde. En 2024, les trois quart de la population
mondiale vivent sous un régime autocratique ou pire. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/journal-de-7-h/journal-de-7h-du-mercredi-28-mai-2025-5126996
thèse : si "la religion" n'existait pas, "la question du but de la vie humaine" ne se poserait.
la question (que s'est posée l'auteur) : pourquoi cette question se pose-t-elle, pourquoi s'est-elle si longtemps posée? à cause de quoi?
Freud met en question une question (celle du but de la vie humaine), il remet en question le devoir de se la poser (il montre au contraire qu'on a "le droit de l'écarter" et suggère même qu'on en aurait le devoir ... puisqu'elle vient, cette question, de "l'orgueil" humain), il met en cause ("cause" -> causa -> cuse : ac-cuser / ex-cuser) la question et la pensée qui l'a introduite dans nos esprits, c'est-à-dire la philosophie (1ère partie du texte) : les "esprits interrogeants") qui s'est mise elle-même au service de la religion, première responsable, donc principale accusée, de cet état de choses (3ème partie).
Cette question se pose, elle aurait pu ne pas se poser. Elle est le fruit d'une histoire, elle n'est pas "naturelle", elle n'est pas propre à notre essence et en ce sens elle n'est donc ni essentielle ni fondamentale : Freud fait la généalogie de "la question de la vie humaine".
Nietzsche (1844-1900), La généalogie de la morale
Michel Foucault (20ème siècle) désignait ces trois penseurs : Marx, Nietzsche et Freud comme les "penseurs du soupçon".
Nietzsche, Le crépuscule des idoles : "la philosophie à coups de marteau" ... marteau pour ausculter, pour détruire, pour sculpter (façonner, construire, faire apparaître une nouvelle forme).
rien, nothing, nada, a-néant-ir, a-nihil-er -> nihilisme
mercredi 22 avril
L’homme se réalise-t-il dans son travail?
Le travail
"Le temps est le sens de la vie (sens : comme on dit le sens d'un cours d'eau, le sens d'une phrase, le sens d'une étoffe, le sens de l'odorat)" - Paul Claudel (20ème s.), Art poétique.
différentes acceptions du mot "sens" :
1) direction (di-rect-ion -> rect-iligne -> d-roit -> le "droit chemin" ... sur le chemin de la vie ... l'errance, ab-erration, erreur : "l'erreur est humaine" -> "Errare humanum est sed perseverare diabolicum" dé-viance)
2) signification : signe (un signe est quelque chose de présent qui renvoie à quelque chose qui est absent : une image, un indice, une trace, un sym-bole)
3) la structure : étoffe = textile = texte / une pluralité d'éléments formant une unité
4) le rapport sensitif au monde, au réel : les humains ne sont pas seulement des êtres pensants, doués d'une "raison", d'une "conscience", mais aussi des corps sensibles, qui sentent (les 5 sens : vue, toucher, ouïe, goût, odorat). Le sens de la vie exige (aussi!) que, une fois "trouvé" le sens, je vive ce sens, je l'incarne dans ma vie, dans mon corps, bref que j'agisse et je sente à la hauteur de ce que j'ai compris (par ma raison, ma pensée). le théorique / le pratique. Qu'est-ce que "savoir"? sapere: goûter. sapientia : la sagesse. Philo-sophie : l'amour de la sagesse.
mardi 22 avril
Le travail
L’homme se réalise-t-il dans son travail?
définir / préjugés-présupposés : l'opinion, la doxa (... paradoxe)
Peut-être n'y a-t-il aucune notion du programme qui appelle autant de remarques critiques sur les emplois du mot.
le 1er problème : il ne semble n'y avoir plus qu'un mot, un seul, pour dire tout le champ du "faire" humain, tout ce que les humains "font".
le mot "travail" a supplanté tant d'autres mots :
étudier (le travail des enfants est interdit, ce qui permet aux enfants d'étudier = d'aller à l'école)
"travail du deuil" : relation à l'autre, jusque dans son absence
travail analytique, "travailler sur soi" : l'introspection relèverait elle-même d'un "travail" = relation à soi-même
"travail" de l'accouchement :
travail d'une force (en physique)
Hannah Arendt, La condition de l'homme moderne (1961) "L’époque moderne s’accompagne de la glorification théorique du travail et elle arrive en fait à transformer la société tout entière en une société de travailleurs."
même remarque pour d'autres mots : "envie", ...
Hannah Arendt, LCHM
travailler :
s'habiller / se déshabiller
se reposer / se fatiguer
dormir / se réveiller
boire / uriner
produire / consommer
oeuvrer : l'artisanat : fabriquer une table. Un début et une fin. ce que je fais quand je fabrique, quand je fais un "ouvrage" ou une "oeuvre", est - que je le veuille ou non - orienté dans le temps : il y a un dé-but et une fin.
agir : une action a un début (et même, pourrait-on dire, c'est en agissant qu'on peut opposer un "avant" et un "après"), mais elle n'a pas de fin (au sens où les conséquences d'une action, d'une seule action, sont infinies, se déploieront dans le temps sans qu'on puisse anticiper
mercredi 2 avril
Sur les théories d'Edward Bernays, exposées notamment dans son livre : La Fabrique du consentement .
Est-ce une faiblesse de croire?
croire = être faible?
est-ce par défaut qu'on croit, qu'on en vient à croire?
défaut de force
défaut de connaissance
raison / religion
croire en dieu = croire en la bonté de dieu, croire en la bonté du créateur à l'égard de 1) sa création 2) ses créatures et, notamment, les humains = ces créatures qui ont CONSCIENCE d'avoir été créées.
Pic de la Mirandole, De la dignité de l'homme 15ème s. co-fondateur de l'humanisme
"existence de Dieu"
les fidèles : qui donnent sa fides (Augustin d'Hippone)
croire en la possibilité d'un autre monde ("qu'un autre monde est possible")
TINA M. Thatcher / There is no alternative / réalisme
l'imaginaire = faculté politique (Sartre, Cahiers pour une morale)
une croyance appelle-t-elle une preuve, une démonstration qui atteste de sa réalité?
Assurément non puisque, en ce sens du verbe "croire", eu égard à sa construction ("croire en", non pas "croire que"), c'est l'acte de croire, c'est-à-dire de s'engager par des actions, qui ouvre la possibilité d'une réalité à venir.
mercredi 19 mars
autorité / croyance / confiance
L'opinion (la doxa) valorise la perception en l'opposant à la croyance (1). De même, l'opinion oppose le savoir à la croyance (2).
(1) l'apôtre Thomas prévient : "je ne crois que ce que je vois" (résurrection de Jésus). d'abord cette affirmation montre que "voir" n'exclut pas "croire" et qu'en réalité la vision (la perception en général : la vision, l'ouïe, l'odorat, le toucher, le goût) n'est qu'un moyen en vue d'atteindre un but qui est de "croire".
D'ailleurs le même "témoin" ne pourra se contenter de "voir" les plaies du crucifié mais il les lui faudra toucher.
(2)
Mohamed Amer Meziane, Au bord des mondes
croire :
mercredi 19 mars
Expérience Salomon Asch (1951)
expérience de Stanley Milgram ( les années 1960)
Documentaire Zone extrême (2009) de Christophe Nick
la question de l'autorité et de ses fondements :
l'opinion / le sachant-le savant-"le scientifique" / notoriété + le groupe (les spectateurs assis.es qui ont bonne consience et qui sont cependant co-acteurs, co-actrices, en tout cas responsables : répondre de)
toute repose sur l'adhésion du sujet à une autorité.
obéir (ob-audire) est un acte qui engage le sujet obéissant dans la mesure où l'obéissance suppose que je reconnaisse l'autorité qui me commande, suppose que je crédite l'instance d'une autorité et qui, ainsi, fera autorité à mes yeux.
papa, le pape, dieu, le grand frère, l'oncle, le groupe, le savant, ...
foi religieuse : "foi" -> con-fiance, se fier, se con-fier, se dé-fier, fiançailles, fid-uciaire (fidere, la fides)
Augustin d'Hippone (4-5ème s.) De la croyance dans les choses qu'on ne voit pas (De fide rerum que non videntur)
la question de l'autorité concerne en premier lieu les thèmes de :
le devoir
- la justice (légalité / légitimité => la "loi" est-elle juste, légitime ou seulement "légale" et peut-être injuste, criminelle, "scélérate"?)
- l'Etat
mercredi 12 mars
La main / l'humain : indétermination (suite)
Introduction de l’explication d’un texte de Bergson sur nature / technique / justice.
Pourquoi les hommes se font-ils la guerre ? Telle est la question à laquelle répond ce texte de Henri Bergson, extrait de Les deux sources de la morale et de la religion.
-> Kant, Anthropologie d'un point de vue pragmatique (18ème s.)
Sartre, L’existentialisme est un humanisme
Expérience Salomon Asch (1951)
/ fondement de l’autorité Stanley Milgram extrait du film de Henri Verneuil, I … comme Icare (1979)
https://www.youtube.com/watch?v=yuH48NwbxtQ
mardi 11 mars
La main / l'humain : indétermination (l'humain = non-défini, ce qui ne veut pas dire "infini")
Que sont les mains, à quoi servent-elles? à quoi devraient-elles nous servir? "nous" : quelle communauté humaine, selon quel idée (idéal)= d'humanité
-> Platon, Protagoras (5-4 ème)
-> Aristote, Les parties des animaux 4ème (AEC)
-> Henri Focillon, "Eloge de la main", dernier chapitre de la Vie des formes (20ème)
-> Henri Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion (20ème)
-> Kant, Anthropologie d'un point de vue pragmatique (18ème s.)
mercredi 5 mars
Aristote, Les parties des animaux
le corps humain, tout particulièrement sa main, est indéterminé dans ses usages. La main est pour ainsi dire au "manifeste" de la liberté humaine au sens où elle montre à l'humain qu'il doit choisir l'usage que l'humain fera de ses mains et qu'elle lui déclare (lui enjoint) : tu es libre, choisis. -> cf. "Tu dois changer ta vie'' Rilke, Sur un torse archaïque d'Apollon
la nudité humaine n'est pas un dénuement : c'est une richesse (l'infini des possibilités, non pas un nombre limité, "fini", de fonctions prédéfinies) cf. Platon, Protagoras (l'oubli d'Epi-méthée, l'intervention de Pro-méthée, puis celle de Zeus : les 3 acceptions du verbe 'pouvoir')
beauté
mardi 25 février
Sartre, L’existentialisme est un humanisme
L’exemple du « coupe-papier »
Dans L’existentialisme est un humanisme, Sartre propose deux exemples de choses, de réalités ou encore d’êtres, un « coupe-papier » et un « livre », qui selon lui illustrent a contrario le principe sur lequel repose toute philosophie existentialiste, c’est-à-dire le philosophème selon lequel « l’existence précède l’essence », autrement dit que toute philosophie existentialiste, athée ou non, trouve son point de départ dans « la subjectivité » (ou, devrait-on dire, du postulat de la subjectivité car, après tout, comment démontrer que la subjectivité n’est pas elle-même une illusion, qu’un être qui se pense comme sujet de ses pensées et de ses actes n’est pas en réalité un être qui « est pensé », qui « est agi »).
Dans le cas d’un coupe-papier, et de façon générale dans le cas de tout artefact, c’est l’affirmation contraire qui se vérifie. Dans le cas d’un coupe-papier, c’est au contraire l’essence qui précède l’existence : l’essence de coupe-papier précède l’existence concrète de tel ou tel coupe-papier.
D’ailleurs, un coupe-papier n’est pas à proprement parler un « sujet » (un être qui pense et qui se pense) mais un objet fabriqué par un artisan, par un sujet qui lui pense ce qu’il fabrique, un sujet qui pense l’objet qu’il veut fabriquer, qui le pense avant de le fabriquer, qui pense l’essence ou la nature de l’objet avant, littéralement, de le « produire » : avant de le conduire « au-devant », dans l’existence, à partir de l’idée, à partir de l’essence de l’objet.
L’existence de tel ou tel coupe-papier est définie, déterminée, délimitée, par ce qu’est essentiellement tout coupe-papier en tant que coupe-papier (« en tant que coupe-papier » car on pourrait éventuellement se servir d’un coupe-papier non pas pour ouvrir une enveloppe ou séparer les deux pages d’un in-quarto mais pour frapper, délicatement, sur un clou ou … une tête d’épingle!).
L’essence d’une chose, ou plus exactement l’essence d’une pluralité de choses appartenant au même ensemble (l’ensemble des coupe-papiers par exemple), est ce que sont ces choses (le mot « essence » est formé sur le verbe latin esse, qui signifie « être ») : leurs caractéristiques (dans le cas du coupe-papier : un manche de métal prolongé et affiné en une lame tranchante. A partir du moment où une chose a une essence définie, le comportement de cette chose est lui-même déterminé : la chose ne peut pas ne pas se comporter ou fonctionner de la façon dont elle se comporte ou fonctionne. Le rapport entre « essence définie » et « fonctionnement déterminé » est tout à fait clair dans le cas des outils, instruments ou ustensiles, c’est-à-dire de tous les objets techniques puisque l’essence de ceux-ci consiste en leur fonction (ce à quoi ils sont « utiles », ce sont des « outils ») : l’essence de coupe-papier, ou l’essence d’ouvre-bouteille, non seulement définit ce qu’est un coupe-papier, ou ce qu’est un ouvre-bouteille, mais détermine aussi le comportement de chacun de ces outils. Utilisé comme il se doit, un coupe-papier tranchera nécessairement l’enveloppe, ne pourra pas ne pas trancher l’enveloppe, et l’ouvre-bouteille tirera le bouchon de liège jusqu’à l’ouverture du goulot.
Bref, un artefact n’est pas un sujet mais un objet, ce n’est pas un être libre (qui peut faire quelque chose ou ne pas le faire) mais un être strictement déterminé par ses propriétés.
A l’inverse, un être qui est un sujet, un être qui n’est rien de défini (qui n’a donc pas d’essence), un sujet qui pense et qui se pense, est un être libre : c’est un être qui « peut ne pas », dont le comportement n’est pas déterminé et dont les désirs ne sont pas délimités. C’est un être qui pour ainsi dire décide de sa propre nature, de sa propre essence : un être qui est son propre « projet ». Le projet que tout sujet est - avec sa tra-jectoire et ses ob-jectifs, ses re-jets - est l’expression de son indéfinition, de son indétermination, de son illimitation (plus profondes que celles impliquées par la notion de libre-arbitre).
Voir : projet, libre-arbitre, délibération, choix, modèle
Autres références :
- « essence », concevoir une essence / Feuerbach, L’essence du Christianisme, 19ème s.
- l’idée, la chose : produire une chose à partir de son idée / Marx, Le Capital, 19ème s.
- travail, oeuvre, action / Arendt, La condition de l’homme moderne, 20ème s.
mercredi 5 février
pour le 26.2 : lire EH+ la notion de "projet"
pro-jet
su-jet
ob-jet
ob-jectif
tra-jet (tra-jectoire) histoire
re-jet
Explication du passage "Lorsqu'on considère un objet fabriqué ..." (p.2)
thèse : réponse à une question (une thèse est donc une affirmation)
"l'existence précède l'essence" / thèse paradoxale qui attribue une place à l'humain au sein de la nature littéralement exceptionnelle.
question : l'humain peut-il être défini? a-t-il une "essence", une "nature"?
thèmes :
argumentation et ses étapes :
mardi 4 février
A
Bac Bleu
A
22 janvier 2025
dissertation / exercice :
- Est-ce une faiblesse de croire?
préjugé mis en question : certaines personnes croiraient, d'autres non et celles qui croient croiraient par faiblesse (la peur de mourir)
disserter => examiner ce préjugé, en particulier se demander si tout humain n'a pas foi en certaines valeurs, quelles qu'elles soient, que celles-ci soient ou non fondées* par la croyance en l'existence en une divinité bienveillante
* il y aurait dans une région céleste de la réalité, dans un "ciel intelligible" (cf. Sartre, EH), un être non-humain, non-créé mais créateur, qui serait non seulement à l'origine de toutes les créatures, donc de toutes les existences, mais aussi et surtout qui fonderait la justesse des lois, des commandements, bref des valeurs.
absolu / relatif
étymologie de ab-solu : solvere = "délier", "détacher",
dis-solvant, soluble, soluté, solution, solvable, absolution, résoudre, résolution,
croire :
1. se faire des illusions :
il croit que son père est sa mère s'appellent Polybe et Mérope (alors qu'il s'appelle Laios et qu'elle s'appelle Jocaste)
2. faire une supposition :
je crois que demain il neigera
3. avoir une conviction :
je crois en l'existence d'un créateur bienveillant
croire en une valeur
un Dieu (au sens d'une religion monothétiste) est absolu parce que son être ne dépend d'aucun autre être que lui-même (au sens strict du verbe ex-ister, un être absolu n'ex-iste pas)
ex- / re- / con- / dé- / sub- / per- / ad-
15 janvier 2025 / Sartre
vérité, véracité, vraisemblance
- être véridique dans ses déclarations : je dis ce que je pense
- tenir des propos vraisemblances : je dis ce qu'on dit
- j'énonce une vérité : ce que je dis est en accord non pas avec ce que je penses, non pas avec qu'on dit, mais en accord avec ce qui est.
Thomas d'Aquin, Somme théologique :
la vérité est l'adéquation entre l'esprit et la chose
entre la réalité en soi (en elle-même) et la représentation (l'idée, l'image, ...) que nous en avons, que nous nous en faisons (autrement dit la réalité non pas "en soi" mais "pour soi")
(adaequatio rei et intellectus)
Les mots "vérité", "véracité", "vraisemblance" ont en commun de tous désigner un accord, une relation de conformité. Toutefois les termes que chacun de ces mots met en relation sont différents :
la véracité est un accord intrasubjectif
la vraisemblance est un accord intersubjectif (entre "moi" et "on", entre ma pensée et l'opinion)
la vérité est un accord entre un sujet (ou une communauté de sujets) et
ce qui ne dépend d'aucun sujet pensant, percevant, conceptualisant
un objet
8 janvier 2025 / Sartre
"deux actions différentes" :
1. rejoindre la résistance (et ainsi venger son frère) et, par conséquent, délaisser sa mère
2. rester le soutien familial de sa mère et, par conséquent, ne pas rejoindre la résistance et donc ne pas venger son frère.
rappel : un choix est
1. rare (c'est le moment où ce qui est ordainirement uni, joint, se disjoint - image de la bifurcation: soudain le bien et le bonheur se disjoignent... exemple du sacrifice d'ibrahim : le sacré, le b-b-b-v-j / l'épisode du jugement du roi Salomon)
2. un choix est un choix entre 2 possibilités, mais le choix (l'acte de choisir) n'est pas lui-même une possibilité, c'est une nécessité : on ne peut pas choisir de ne pas choisir.
"condamné à être libre"
3. qu'est-ce qui fait qu'une "possibilité" en soi m'apparaît comme une "possibilité" pour moi? L'extrait de la Critqique de la raison pratique défend une thèse qui contrevient à l'opinion puisque Kant y soutient que c'est la loi qui met cet homme en situation d'avoir devant lui non pas un seul et même chemin (sauver sa vie) mais une bifurcation entre deux chemins possibles. Soit. Mais quelle loi? Quel domaine de lois? La morale.
lois :
lois civiles : loi sur le droit associatif (loi 1901)
lois religieuses : l'interdiction de l'homicide
lois morales : devoir de véracité
vérité, véracité, vraisemblance
- être véridique dans ses déclarations : je dis ce que je pense
- tenir des propos vraisemblances : je dis ce qu'on dit
- j'énonce une vérité : ce que je dis est en accord non pas avec ce que je penses, non pas avec qu'on dit, mais en accord avec ce qui est.
7 janvier 2025
Sartre, EH
le "délaissement" : peut-on tout dé-léguer? je ne peux (au sens de may) déléguer tout acte qui me prive de la possibilité d'être "je"...
certains actes ne sont-ils pas constitutifs du fait d'être quelqu'un, une personne, un sujet, donc de notre subjectivité - et donc non-délégable ?
l'acte non-déléguable par excellence : choisir. En effet, ce n'est pas même une question de légitimité, mais de nécessité : je ne peux pas ne pas choisir. Même quand je m'en remts à pile-ou-face je choisis de m'en remettre au "hasard"...
Sartre "L'homme est condamné à être libre"...
cf. André Gide, Les caves du Vatican, le personnage de Lafcadio ("théorie" de l'acte gratuit)
Günther Anders, Nous, fils de Eichmann
«Supposez que quelqu’un prétende, à propos de son inclination à la luxure, qu’il lui est absolument impossible d’y résister quand l’objet aimé et l’occasion se présentent à lui : si, devant la maison où cette occasion lui est offerte, un gibet se trouvait dressé pour l’y pendre aussitôt qu’il aurait joui de son plaisir, ne maîtriserait-il pas alors son inclination ? On devinera immédiatement ce qu’il répondrait. Mais demandez-lui si, dans le cas où son prince prétendrait le forcer, sous la menace de la même peine de mort immédiate, à porter un faux témoignage contre un homme intègre qu’il voudrait supprimer sous de fallacieux prétextes, il tiendrait alors pour possible, quelque grand que puisse être son amour pour la vie, de le vaincre quand même. Il n’osera peut-être pas assurer qu’il le ferait ou non ; mais que cela lui soit possible, il lui faut le concéder sans hésitation. Il juge donc qu’il peut faire quelque chose parce qu’il a pleinement conscience qu’il le doit, et il reconnaît en lui la liberté qui sinon, sans la loi morale, lui serait restée inconnue. »
eu-gène
1. être libre : pouvoir ne pas
2. être libre / savoir qu'on l'est / reconnaître qu'on l'est (reconnaître parce qu'on préférerait ne pas le savoir... parce qu'il faudra répondre des choix qu'on a faits, qu'on ne voulait pas voir comme des choix mais comme l'effet sur soi de certaines impulsions)
3. contrainte / obligation : le point commun = l'idée de lien
ob-ligare
con-stringere
inter-diction
4. "être" libre / exercer sa liberté = faire un choix : entre deux possibilités
possibilité/nécessité
"le principe du déterminisme" : si les conditions d'un phénomène sont réunies, ce phénomène ne peut pas ne pas se produire
si les conditions d'un phénomène ne sont pas réunies, ce phénomène ne peut pas se produire
la notion, la catégorie du "possible" ne s'applique pas à la réalité physique... pourquoi s'appliquerait-elle à un ensemble d'êtres, appelés "êtres humains", qui sont cependant au même titre que les autres, des "êtres" : de la matière, de la matière vivante, de la matière vivante et pensante? Les humains constitueraient-ils un "empire dans dans un empire" selon l'expression critique de Spinoza (17ème s.) dans son Ethique.
l'affirmation de la liberté humaine ne peut être qu'un "postulat" (axiome) selon le mot de de Kant dans la Critique de la raison pure.
pouvoir :
1. avoir le droit (may)
2. avoir la capacité (can)
3. avoir la possibilité
"liberté, égalité, fraternité" :
dans l'énoncé de cette devise, comme dans de nombreux emplois du mot "liberté", celui-ci est pris au sens de "droit" (pouvoir = may), non pas au sens de "libre-arbitre"
libertés civiles, libertés fondamentales, libertés constitutionnelles
exemple : liberté de culte, liberté de la presse, liberté d'expression, liberté de circulation, de rassemblement, manifestation,
pouvoir : "pouvoir politique" = la légitimité = droit
pouvoir : rapport de domination = capacité (can... avoir les moyens matériels, le savoir-faire, la technique, les moyens psychologiques)
mercredi 27.11.24
DS sur le texte de Kant
mardi 27.11.24
méthode :
Thèse : "il reconnaît en lui la liberté qui sinon, sans la loi morale, lui serait restée inconnue" (l. 17-18).
Question :
Thèmes (notions) : la liberté / la morale / la conscience
Etapes du texte (les arguments qui composent l'argumentation) :
mercredi 27.11.24
8:33 : le cessez-le-feu au Liban a tenu 5heures et 33 minutes au moins
1. loi au sens descriptif :
en résumé, on ne peut ni obéir ni désobéir aux "lois de la nature"
ob-éir = ob-audire = audire : écouter /ob : devant = écouter en se portant au-devant (d'une re-com-mand-ation, d'une de-mand-e ou d'un com-mand-ement)
la nature ne commande donc pas
2. loi au sens prescriptif
à l'inverse des lois de la nature, des lois de la phusis, les lois établies, instituées par les humains, c'est-à-dire les lois civiles, les lois morales, les lois religieuses donnent des ordres, commandent : face au commandement de la loi, je suis libre d'obéir ou de ne pas obéir.
Kant, Critique de la raison pratique
dans l'introduction idéale,
T (comme thèse) : la thèse (pas une opinion) est la réponse à une question que s'est posée l'auteur, l'autrice, du texte
la thèse met en relation
Q (comme question) :
Th (comme thèmes ou notions du programme) :
E (étapes du texte, c'est-à-dire les différents arguments composant l'argumentation de l'auteur ou de l'autrice) :
mardi 26.11.24
cf. Sophocle, Antigone
l'humain y est présenté comme un être transgressif, comme l'être transgressif par excellence
toutefois concernant les "lois de la nature", les lois physiques (le mot grec physis= la nature), il ne peut s'agir de les trans-gresser (trans : "à travers")
les humains peuvent seulement croire qu'ils sont capables de dominer leur propre domus (maison) naturelle, lui imposer leur propres lois, leurs intérêts propres.
Il y a deux sens tout à fait distincts du mot "loi"
1. loi au sens descriptif
ce n'est certes pas la nature qui énonce les "lois de la nature", ce sont les humains dotés de la raison et du langage (deux facultés que la langue grecque désignent d'un seul mot : logos, ce mot sur lequel est formé le mot "loi"). Toutefois, si ce sont les humains qui énoncent ces lois, les lois physiques, les humains ne donnent pas, par ces lois, des ordres "à la nature". Tout au contraire, un.e physicien.ne s'efforce de décrire l'ordre qui est déjà présent dans la réalité physique qu'il ou elle veut connaître. L'ordre pré-existe à sa descritpion.
2. loi au sens prescriptif
à l'inverse des lois
mercredi 20.11.24
suite du cours sur : Faut-il reconnaître une place particulière aux êtres humains dans la nature?
responsabilité : celle-ci porte sur la communauté des vivants, humains ou non humains, tout entière -> cela suppose que tous et toutes nous nous "entendions", nous con-venions par des conventions de certains dispositifs et, faute de pouvoir demander l'avis des vivants autres qu'humains, nous cherchions l'unanimité, conscients-conscientes de notre intérêt commun.
c'est pourquoi le problème se pose à une échelle autre qu'individuelle : en tant qu'individus, le mode de vie des Français et Françaises par exemple est influencé, déterminé par des modèles.
Culture : colo-is-ere-cultum
-> agri-cole, arbori-cole, col-onisation, culturisme, culte, agriculture,
colere : 1.habiter 2. transformer 3. honorer
telle ou telle culture n'est donc pas seulement un mode de vie (un ensemble de moyens pour vivre) mais aussi et d'abord un modèle ( une valeur, un "pourquoi", une raison de vivre) qui invite la population à avoir tel ou tel mode de vie.
: e
mardi 19.11.24
suite du cours sur : Faut-il reconnaître une place particulière aux êtres humains dans la nature?
logos : mot, discours, discours rationnellement structuré, science, raison, langage
mardi 19.11.24
suite du cours sur : Faut-il reconnaître une place particulière aux êtres humains dans la nature?
mercredi 13.11.24
suite du cours sur : Faut-il reconnaître une place particulière aux êtres humains dans la nature?
cf. Auguste Comte, Cours de philosophie positive
"les phénomènes généraux" :
telle est en effet la démarche de toute science, notamment de la physique : ramener le cas particulier à une loi générale.
Albert Camus, Le mythe de Sisyphe "Comprendre c'est unifier"
un-i-fier : rendre un, unitaire, rassembler une pluralité (rassembler, ensemble, ...) de telle façon à ramener des éléments (innombrables) à une seule et même totalité
un-i-vers
loi : lex-legis -> législation, législateur, élection, ..., -> legere: "lier, "relier"
équivalent en grec : legein, qui vient du mot logos : la raison, le langage
langage, généralité, art : comment rejoindre une réalité particulière si je la nomme, les mots étant de vastes "étiquettes collées" sur les choses?
cf. Bergson, extrait de Le rire
Pascal : théologien qui est à l'origine de l'expression "deus absconditus"
im-mense : sans mesure, incommensurable
in-fini = le contraire du "fini", finitude
fin = limite = terme
dialectique : un raisonnement qui sans se contredire appelle une conclusion qui s'oppose à la prémisse (la première affirmation) :
cf. petitesse ("misérable") / grandeur selon l'image pascalienne du "roseau pensant"
exemples de silences "effrayants", écrasants, ... : la longue fugue, le décès, le grand départ par suicide ...
l'autre a décidé -> décision -> intention - > sens : d'où la question qui peut me tenailler toute une vie durant -> culpabilité pour ceux et celles qui restent (vivant.es / à la maison) : qu'est-ce que je n'ai pas fait qui aurait pu éviter la mort, le suicide, la disparition sous toutes ses formes -> on préfère la pire des réponses à l'absence de réponse (= silence), c'est-à-dire l'auto-accusation (la culpabilité).
notions concernées :
la conscience (prendre conscience de sa petitesse c'est se grandir)
la culture (la culture n'a-t-elle pas pour vocation de rendre ... ce silence moins effrayant, le silence dont parle Pascal? )
cf. la science satisfait-elle notre désir de vérité? désir de vérité = la question du sens
culture / science / religion / l'art
/ la justice
mercredi 6.11.24
au choix :
résumez (et articulez) les trois parties de la dissertation
résumez ce que nous avons dit du texte de Freud (cité dans la première partie du document)
une réflexion sur la question :
Peut-on remettre l'humain (les êtres humains) à sa juste place?
pour le mercredi 6.11.24 étudier la dissertation
(donc, lire aussi les textes cités en référence dans la dissertation) :
Faut-il reconnaître aux êtres humains
une place particulière dans la nature?
mercredi 16.10.24
"sa part du lot divin" : il n'y a pas que les vivants humains qui ont reçu les dons, les "lots" (pour être équipés, "lotis", pourvus) de la part des dieux... les autres vivants également.
... Sauf que pour les autres vivants une seule divinité, Epiméthée, suffit, qui les équipe en 1 seule fois.
Epiméthée
Prométhée + Athéna + Héphaïstos
Zeus + Hermès
Sorti des mains d'Epiméthée, le vivant humain semble ne rien pouvoir, ne rien faire, ne rien pouvoir être. pas même vivre.
Or à la fin de cette fable, de ce mythe, au terme de ces trois étapes qui font intervenir pas moins de six divinités, non seulement le vivant humain peut vivre, mais il "peut" en plusieurs sens du verbe "pouvoir".
"pouvoir" : avoir la capacité (can) -> Prométhée ...cf. la chanson intitulée "Prométhée" de Claude Nougaro | Archive INA
"pouvoir" : avoir le droit (may) -> Zeus
nb : "vergogne" = honte, gêne, rougir,
le mot latin "jus" signifie le "droit", c'est-à-dire l'ensemble des lois.
Toutefois,
pharmakon : remède et poison
"races mortelles" : les vivants / les divinités, qui sont immortelles (immortalité n'est pas l'éternité).
mardi 15.10.24
l'Anthropocène et les notions du programme de philosophie :
L’existence humaine
la culture : la "culture", les cultures, les cultures des pays qui s'enorgueillissent d'être les plus cultivés, voire à l'avant-garde de la culture mondiale, n'ont pas empêché la "catastrophe", les violences barbares infligées à la planète, à la nature.
La morale : est-il moral de faire ce qu'on a le droit (au sens juridique du mot "droit") de faire? qu'est-ce que la "désobéissance civile"?
la politique : que décidons-nous communément? "politique" est formé sur le mot grec polis : "communauté". L'initiative doit être prise à une échelle qui n'est plus ni individuelle ni même étatique mais inter-étatique.
La connaissance : que faisons-nous de ce que nous savons? que faisons-nous des rapports du GIEC?
l'art :
le bonheur /
la conscience /
le devoir /
l'Etat /
l'inconscient /
la justice /
le langage /
la liberté /
la nature /
la raison /
la religion /
la science /
le temps /
la technique /
le travail /
la vérité
mercredi 9.10.24
mardi 8.10.24
Préparation à l’exercice du mercredi 9.10mercredi 2.10.24
1ère heure de cours : remise des écrits (non notés) / notions du programme
Remarques sur la confusion entre "l' inconscience" et "l'inconscient"
la langue usuelle privilégie l'emploi de l'adverbe, "inconsciemment", non pas du substantif "l'inconscient" (en réalité un adjectif substantivé : "inconscient")
"à mon in-su" n'est pas exactement le synonyme de "inconsciemment" puisque une idée, une pensée, un désir, une représentation sont qualifiés d' "inconscients", d' "inconscientes" quand non seulement le sujet psychique n'a pas conscience de les "avoir" mais aussi et surtout ne VEUT pas en prendre conscience, prendre conscience qu'il les "a".
bref : "inconscient" signifie ce dont je ne Veux pas prendre conscience, ce que je chasse hors de ma conscience, ce que ma conscience censure.
2ème heure de cours : méthode de dissertation (et préparation à l'écrit sur l'Anthropocène et les notions du programme de philosophie, prévu le mercredi 9). Un exemple : Faut-il reconnaître aux humains une place particulière dans la nature?
mardi 1er octobre 24
le cours n'a pas eu lieu : journée de grève nationale pour la défense des services publics
mercredi 25.09.24
l'Anthropocène et le programme de philosophie en Terminale
Étude du texte de source institutionnelle présentant la présentation de la notion d’Anthropocène
notion "abstraite" / exemples dans nos vies des conséquences délétères du passage d'une "époque" géologique à une autre (de l'Holocène à l'Anthropocène)
pollutions : l'air, sol, l'eau
zoo-nose : vivants-maladie
Anthropocène -> anthropisation -> zoonose
anthropos (grec) : l'humain
homo-hominis (latin) : l'humain
anthropisation : littéralement, le processus par lequel les humains transforment la Terre en leur
"dom-aine" (le mot latin domus : "la maison" -> dom-estique, dom-estiquer, dom-iner, voire aussi le titre "Don" ou "Dom" (comme Don Juan) qui signifie le "maître".
Qu'est-ce que l'Anthropocène ?
Un article de Marine Denis et de François Gemenne publié en octobre 2019 sur Vie Publique, un site gouvernemental français.
2000 Crutzen / Etat français officialise 20 ans plus... histoire des sciences (transmission des connaissances) et histoire institutionnelle (l'Etat)
les forces géophysiques naturelles : rayonnement solaire, attraction lunaire, la tectonique des plaques, éruptions volcaniques
L’histoire de la Terre et celle de l’espèce humaine ont aujourd’hui convergé.
cette simple phrase attire l'attention sur ce que masque le mot "environnement" : la Terre n'est pas "autour" de nous, êtres humains; elle n'est pas un décor ou un vaste entrepôt où nous pourrions à loisir nous servir en prélevant ressources et denrées... du moins sans que ces prélèvements, cette prédation, n'aient des effets sur les prédateurs que nous sommes.
Les désordres générés par les effets de l’activité humaine ont des conséquences multiples : climat, sécurité alimentaire, accès aux ressources vitales, migrations forcées et soudaines, précarité énergétique… Ils contraignent les relations internationales à inventer et mettre en œuvre de nouvelles politiques globales.
La nature, le temps (le temps physique -> le mot grec phusis : la nature / le temps humain, "l'histoire", le temps de la production, de la consommation -> le travail) , la culture (l'exode dû à la nécessité économique de migrer), La justice ,
Une nouvelle époque géologique
différentes unités temporelles en géologie : époque, période, ère, éon, ... le temps
Quand le naturaliste et mathématicien Buffon (1707-1788) écrivait dans Les Époques de la nature en 1778 que « La face entière de la Terre porte aujourd’hui l’empreinte de la puissance de l’homme », sans doute ne pouvait-il imaginer que, trois siècles plus tard, les géologues allaient décider de formaliser ce constat sous la forme de la définition d’une nouvelle époque géologique.
En 2002, le biologiste américain Eugene F. Stoermer, le chimiste et Prix Nobel de chimie néerlandais Paul Josef Crutzen évoque pour la première fois le terme d’« Anthropocène ». Cette nouvelle phase géologique dont la révolution industrielle du XIXe siècle serait le déclencheur principal, est marquée par la capacité de l’homme à transformer l’ensemble du système terrestre.
Pour la première fois, l’histoire de la Terre entre en collision avec celle des hommes et des femmes qui l’habitent.
Le fracas qu’a provoqué dans la communauté scientifique cette annonce, encore discutée et critiquée par la Commission internationale de stratigraphie (International Commission on Stratigraphy, ICS), marque un profond changement dans le positionnement de l’homme face à son environnement naturel.
Si le climat a toujours été un facteur d’influence majeur dans le développement des grands mouvements économiques ou sociaux, l’ère de l’Anthropocène met au défi l’espèce humaine et ses capacités d’anticipation, de contrôle et de résilience sur les écosystèmes existants.
Pour la première fois, l’histoire de la Terre entre en collision avec celle des hommes et des femmes qui l’habitent, redessinant ainsi les contours d’une nouvelle géopolitique : une politique de la Terre, qui reste à inventer.
Car le désordre engendré par les effets de l’activité humaine sur le climat ne porte pas que sur la Terre. Il porte aussi sur le monde et diverses facettes de l’activité humaine : sécurité alimentaire, accès aux ressources vitales, migrations forcées et soudaines, précarité énergétique. L’avènement de l’Anthropocène, en quelque sorte, sonne le glas d’une vision binaire de l’homme séparé de son environnement, de la dichotomie entre la Terre et le monde.
Au cours des 12 000 dernières années, l’humanité s’est développée dans l’Holocène, une période géologique interglaciaire, qui succédait à l’époque glaciaire du Pléistocène et qui était marquée par une remontée des températures et du niveau des mers.
L’Holocène se caractérise par une phase particulièrement stable pour le mode de développement de l’espèce humaine que nous connaissons aujourd’hui. La hausse des températures a permis une importante migration des populations vers le nord, qui devenait bien plus habitable.
De nombreux géologues estiment toutefois que l’Holocène s’est terminé vers 1950, lorsque les tests nucléaires ont dispersé dans l’atmosphère d’importantes quantités de particules radioactives. Cette époque est également marquée par une grande accélération de l’activité humaine dans un contexte économique de reconstruction, d’industrie performante et de modernisation de l’agriculture.
En août 2016, le Congrès international de géologie qui se tenait au Cap en Afrique du Sud a ainsi reçu la recommandation de prendre officiellement acte du commencement d’une nouvelle période géologique : l’Anthropocène.
Cette nouvelle époque se caractérise par l’avènement des humains comme principale force de changement sur Terre, surpassant les forces géophysiques : l’Anthropocène, c’est l’âge des humains.
L’importance de l’Anthropocène
Les activités de l’Homo sapiens modifient la composition de l’atmosphère et la réchauffent à marche forcée, en chargeant l’environnement de nouvelles substances chimiques de synthèse qui se répandent. Le développement économique et social des activités humaines provoque le rejet d’éléments microplastiques à la surface de tous les océans du globe, érode la biodiversité et accélère la disparition d’espèces animales. Pour la première fois dans l’histoire de la Terre, ce sont ses habitants qui sont devenus les principaux moteurs des changements qui l’affectent.
Les scientifiques ont observé au cours de ces cinquante dernières années le déclin rapide des fonctions et des services de l’écosystème de la planète, en particulier sa capacité à réguler le climat sur le long terme dans les espaces habitables et cultivables.
L’espèce humaine doit désormais se préparer à rompre avec cet ancien modèle selon lequel les écosystèmes se comportent de façon linéaire, prévisible, sur lesquels l’homme peut maintenir son contrôle et exercer ses activités de développement. L’espèce humaine devient le principal facteur et déclencheur de changements au niveau planétaire.
L’étude scientifique menée par Johan Rockström, directeur du Stockholm Resilience Center de l’université de Stockholm, recense l’existence de neuf limites planétaires qui déterminent le cadre d’un espace sécurisé pour l’homme. Ce « terrain de jeu délimité » agirait comme garde-fou de l’activité humaine susceptible de provoquer des changements environnementaux non soutenables.
Parmi ces limites, le changement climatique, la réduction de l’ozone stratosphérique et l’acidification des océans pour lesquels les preuves de dépassement de seuils à grande échelle ont déjà été observées par les scientifiques, l’interférence dans les grands cycles de l’azote et du phosphore de la planète, les changements d’exploitation des sols, la consommation mondiale d’eau douce, le taux de diminution de la biodiversité. Sur ces neuf limites, deux paramètres n’ont pas été encore quantifiés : la pollution de l’air et la pollution chimique.
Plusieurs de ces « neuf limites » ont d’ores et déjà été dépassées, à l’exemple du changement climatique et de l’érosion de la biodiversité. Dans cette étude, les scientifiques estiment ainsi que la concentration atmosphérique de dioxyde de carbone (CO2) ne doit pas dépasser une valeur comprise entre 350 et 450 ppm (partie par million). Or, la teneur moyenne actuelle se situe au-dessus de 400 ppm.
Au-dessus du seuil de 450 ppm, les impacts toucheront l’ensemble du globe. Le maintien du réchauffement climatique sous la barre des 2 °C à l’horizon 2100 fixé par la communauté internationale à l’issue de la conférence sur le climat de Copenhague en 2009 présenterait, même atteint, des risques significatifs pour toutes les sociétés humaines.
L’érosion de la biodiversité semble également sans appel. Les biologistes estiment que le recul de la biodiversité animale annonce les prémices d’une sixième crise d’extinction biologique massive de la planète. La limite d’érosion de la diversité du vivant étant largement dépassée, se pose également la question de la capacité de réaction et de renforcement des systèmes naturels et biologiques.
Les systèmes biologiques et naturels ont des états stables multiples maintenus grâce à leur capacité de résilience, qui leur permet d’intégrer dans leur fonctionnement une perturbation, sans pour autant changer de structure qualitative.
Phénomène étroitement lié à la perte de biodiversité, le changement rapide d’usage des sols résulte d’une course économique aux terres arables. Les chercheurs fixent le seuil de conservation du couvert forestier dans les zones auparavant forestières à 75%, alors qu’il n’est en moyenne aujourd’hui qu’à 60%. Certains indicateurs demeurent toutefois au vert, comme l’utilisation d’eau douce, l’intégrité de la couche d’ozone, l’acidification des océans dont les indices sont en deçà des limites calculées par les chercheurs.
La Terre et le monde
Les périodes de l’histoire de la Terre et de celle de l’histoire de l’espèce ont aujourd’hui convergé. Cette collision de deux Histoires marque une rupture dans la relation qui unit les hommes à la Terre. Celle-ci était traditionnellement considérée comme un objet politique, le théâtre des interactions humaines, de leurs luttes de pouvoir et de leurs rapports de force. La Terre et le monde étaient deux réalités séparées : la première était régie par les lois des sciences naturelles, le second par les lois des sciences humaines et sociales.
Dans l’Anthropocène, la Terre ne peut plus être un objet politique : elle est un sujet politique. Et cette rupture oblige à penser une nouvelle géopolitique – les politiques de la Terre. En ce sens, l’Anthropocène ne marque pas seulement un changement d’époque géologique, mais aussi un changement de rapports de puissance et de système politique.
Les relations internationales tendent à ignorer les relations de dépendance de l’homme à la Terre.
La Terre, décor inerte dans lequel évoluait l’espèce humaine, se met actuellement en mouvement et chahute les rapports entre les États, entre les sociétés. Les relations internationales, construites autour des États, dont les modes de gouvernance se fondent sur des territoires définis et des régions découpées, tendent à ignorer les relations de dépendance de l’homme à la Terre. Or, la politique internationale, désormais, ne peut plus s’arrêter aux États et aux nations : elle doit devenir une politique globale, au sens propre du terme.
L’Anthropocène comme concept politique
Il est aussi possible de voir le concept d’Anthropocène comme une tentative de dépolitisation des sujets qu’il met en lumière, et des phénomènes qui en sont la cause. Le concept donne en effet l’illusion que tous les hommes, unis dans une œuvre commune de destruction, sont également responsables des transformations infligées à la planète.
En réalité, ces transformations sont l’œuvre d’une minorité. Pour ne prendre que le changement climatique, l’une des principales caractéristiques de l’Anthropocène, il convient de garder à l’esprit que 70 % des émissions de gaz à effet de serre, environ, sont produites par un milliard d’individus seulement – ce qui remet en perspective l’idée selon laquelle l’accroissement de la population mondiale serait la principale cause du changement climatique.
Plutôt que l’âge des humains, l’Anthropocène serait en fait mieux décrit comme un « oliganthropocène », l’âge de quelques hommes, pour reprendre une expression d’Eryk Swyngedouw. Si ces hommes sont en effet devenus les principaux acteurs des transformations de la Terre, la majorité des humains sont aussi devenus les victimes de ces transformations, plutôt que leurs agents.
Le défi du développement durable de l’espèce humaine tout entière dépasse celui du défi climatique.
En découle la nécessité de transformer notre système de gouvernance et de gestion des ressources. Il convient notamment de substituer aux notions d’efficacité et d’optimisation une approche plus flexible, plus adaptable, dans laquelle les systèmes environnementaux et sociaux se complètent et fonctionnent sur de même bases.
Ces crises peuvent toutefois mener à des opportunités, et les défis écologiques auxquels sera confrontée l’espèce humaine mettront en jeu sa capacité à construire de nouveaux modèles de gouvernance locale et à appliquer des politiques publiques et économiques de façon pérenne.
Cette transformation se fonde avant tout sur la création de partenariats de confiance, alliant l’action et le local, les innovations institutionnelles croisées et la remise au centre des acteurs locaux.
Ce nouveau défi auquel l’espèce humaine est confrontée, celui d’habiter le monde et d’y poursuivre son développement dans un espace peu sécurisé, ne pourra se penser sans la redéfinition d’une géopolitique de la Terre, au sens premier du terme.
Le défi du développement durable de l’espèce humaine tout entière dépasse celui du défi climatique, et amène à s’interroger sur le passage à une conception nouvelle du temps. Il s’agirait de rompre avec la tradition du « court terme » et de penser en « temps de longue durée » (Fernand Braudel), afin de sortir de notre vision du « temps historique » tel qu’il est pensé par l’homme, et pour l’homme seul.
De ce désordre planétaire doit sortir une nouvelle politique globale, qui dépasse les relations internationales et réinvente les concepts sur lesquels elles s’appuient : que veulent dire le territoire, les frontières ou la souveraineté à l’heure de l’Anthropocène ? C’est toute une Terre à inventer.
mardi 24.09.24
l'Anthropocène et le programme de philosophie en Terminale
15h-16h : les notions du programme de philosophie / texte de Flora Vincent et Antoine Bertin
Extrait de Rituel planctonique (2021) de Flora Vincent et Antoine Bertin
LA CHASSE À LA FLORAISON
C’est vieux. Ça flotte autour de nous depuis des milliers, des millions, des milliards d’années. C’est partout. Partout où il y a de l’eau, il y en a. Dans les lacs, dans les étangs, dans les rivières, dans les mers, dans l’océan, dans la glace. Même dans l’air. Ce sont tellement de formes. Parfois rondes comme le soleil, parfois allongées comme la branche d’un arbre, ou exceptionnellement belles comme un flocon de neige. C’est invisible à l’œil nu, mais c’est très abondant. Parfois, cela se multiplie si vite que la couleur de l’eau change. On leur a donné des noms vraiment bizarres. Prochlorococcus, Scrippsiella, Leptocylindrus, Symbiodinium, Fragilariopsis, Micromonas.
Imaginez-vous un champ au printemps. Tous les bourgeons se mettent à éclore, les fleurs s’ouvrent, grandissent, se divisent se multiplient à foison, car le soleil est au rendez-vous et les températures augmentent. Les abeilles butinent de droite à gauche sans relâche, les insectes sont de la partie et de petits animaux herbivores y trouvent leur bonheur, car enfin la nourriture est au rendez-vous. En un sens, la vie explose. Eh bien, dans l’océan, il en va à peu près de même. À un certain point, de tout petits petits organismes invisibles à l’œil nu se multiplient très, très rapidement. Ces proliférations massives deviennent si grandes qu’on les voit de l’espace, car ces petits êtres sont verts comme les feuilles d’un arbre. C’est ce que l’on appelle un bloom (du mot anglais signifiant « floraison »). L’objectif de notre expédition était de suivre le développement du début jusqu’à la fin d’un tel bloom, au large de l’Argentine. Avec un terrain de jeu qui s’étend sur plus de 3 000 km, il a fallu ruser. Comment trouver ces organismes invisibles à l’œil nu dans l’immensité de l’océan ? Grâce aux efforts de plusieurs scientifiques à terre et en mer, nous avions quotidiennement accès à des images satellite. Elles nous permettaient d’identifier le lieu où le phénomène apparaît, pour passer à l’étape la plus excitante : la chasse au bloom. Car c’est une course contre la montre : il faut vite l’atteindre pour pouvoir faire nos prélèvements avant qu’il ne disparaisse. (…)
Il faut maintenant identifier la profondeur à laquelle le bloom est le plus important. Ah, ce serait trop facile s’il était en surface ! En effet, l’océan doit se penser en trois dimensions, le bloom de phytoplancton est libre de se déplacer vers la droite, vers la gauche, mais aussi de haut en bas. Pour aller sonder les profondeurs de l’océan, on utilise un appareil appelé CTD, que l’on descend à 200 mètres de fond et qui nous renvoie en direct et en continu la température, la salinité, la turbidité et l’activité photosynthétique de l’eau qu’elle traverse. En surface, nous, les scientifiques, nous avons les yeux rivés sur l’ordinateur pour essayer de comprendre la structure de la masse d’eau, afin d’en déduire où se trouve le bloom.
Après une phase de concertation, de débat et de premières analyses, nous nous mettons d’accord : le bloom est à 30 mètres. Commence alors un ballet scientifique qui va durer plusieurs heures, où des centaines de litres d’eau vont être ramenés sur le bateau pour être filtrés, pompés, fixés, pris en photo, quantifiés. Tous ces échantillons vont être finalement stockés dans les entrailles de la goélette avant leur envoi dans les laboratoires partenaires à travers le monde.
Grâce à cette expédition, nous serons en mesure de comprendre pourquoi un bloom se termine et quelles sont ses conséquences sur l’ensemble de la communauté microbienne. Meurt-il à cause des virus ? Des prédateurs ? Ou simplement parce qu’il n’y a plus de sels nutritifs ? Peut-on trouver des traces de virus microbiens dans l’air, comme nous l’avons montré par le passé ? Quels sont les signaux chimiques laissés derrière lui par le bloom ? Aujourd’hui, certains blooms peuvent produire des molécules toxiques, appauvrir les eaux en oxygène ou même contaminer l’eau que l’on boit. Lorsque ça déraille, on le voit aussi de l’espace. L’eau devient rouge, comme du sang. Devant ces photos,
je ne peux m’empêcher de penser que nous sommes en train de regarder la plaie ouverte d’une planète qui saigne.
Flora Vincent & Antoine Bertin Directrice de laboratoire au sein de l’EMBL
(Laboratoire européen de biologie moléculaire), Flora Vincent étudie depuis son doctorat les échantillons récoltés par la goélette Tara. Elle a pris part aux expéditions Tara Oceans en 2012
et Tara Pacific en 2017, puis à celle dans la baie de Biscaye en 2019, avant d’être cheffe scientifique sur une portion de l’expédition Tara Microbiomes en 2021.
Exercice à partir du texte ci-dessus : recomposer un texte en complétant les phrases par des mots prélevés dans le programme
L’amour
C’est vieux.
Ça flotte autour de nous depuis des dizaines, des centaines, des milliers, des centaines de milliers d’années même. Au moins trois. Trois cent mille ans au moins.
C’est partout.
Partout où il y a de , il y en a.
Dans , dans , .
Même dans .
Ce sont tellement de formes. Parfois rondes comme , parfois allongées comme la branche de , ou exceptionnellement belles comme un flocon de .
C’est invisible à l’œil nu, mais c’est très abondant.
Parfois, cela se multiplie si vite que change.
On leur a donné des noms vraiment bizarres.
ou, parfois, .
Imaginez-vous au printemps. se met à éclore, s’ouvre, grandit, se divise, se multiplie à foison, car est au rendez-vous et augmente.
butine de droite à gauche sans relâche, est de la partie et y trouve son bonheur, car enfin est au rendez-vous.
En un sens, la vie explose.
À un certain point, , invisible à l’œil nu, se multiplie très, très rapidement.
Cette prolifération massive devient si grande qu’on la voit de .
C’est ce que l’on appelle .
mardi 17.09.24
Le plus important pour moi maintenant
[les remarques ci-dessous ne sont pas la suite du cours
sur « Philosophia, amour de la sagesse »]
remise des copies
devoir -> debere -> de-habere -> habere : avoir have, haben, haber, avere ...
habit, habitat, habitacle, habitude, habileté, habilitation,
je ne suis pas ce que j'ai, ce que j'ai je ne l'ai pas toujours eu, peut-être ne l'aurai-je pas toujours, je l'ai acquis (contraire de 'in-né') en le recevant, je l'ai reçu parce qu' on me l'a donné, transmis : comment traduire ma gratitude, ma reconnaissance / à qui dois-je donner à mon tour?
ab-err-ant, ab-err-ation -> errare -> erreur, errance
errare humanum est sed perseverare diabolicum
11.09.24
Suite du cours sur « Philosophia, amour de la sagesse »
1) savoir, sapience (sagesse), saveur / homo sapiens
→ les 3 verbes latins : sapere, cognoscere, scire
le verbe latin sapere signifie "avoir du goût"
Les deux sens de l’expression « avoir du goût » :
1. Avoir une saveur
2. Avoir la capacité (voire le talent) d’apprécier une saveur
Sens subjectif* (2) : la qualité du sujet qui goûte, qui apprécie la saveur
Sens objectif* (1) : la qualité d’un objet qui est goûté, dont la saveur est appréciable
- « curieux »
- « sujet »
homo sapiens : ces deux mots sont zoologiquement, paléoanthropologiquement, notre définition : ils disent comment nous nous appelons, ce que nous sommes. Le verbe "sapere" entre dans la définition de notre humanité.
→ savoir et faire : ce que savoir me fait / goût et dégoût (indignation)
2) « dissonance cognitive »
→ faire sans savoir
→ «dissonance cognitive» (Léon Festinger, psychosociologue, 1919-1989) : savoir sans faire
10.09.24
Suite du cours sur «Philosophia, amour de la sagesse»
1) savoir, sapience (sagesse), saveur / homo sapiens
→ les 3 verbes latins : sapere, cognoscere, scire
le verbe latin sapere signifie "avoir du goût"
Savoir, sagesse, saveur, savoureux, insipide, sapide, sapidité, … sont des mots formés à partir du verbe latin sapere qui signifie « avoir du goût ».
Les deux sens de l’expression « avoir du goût » :
1. Avoir une saveur
2. Avoir la capacité (le talent) d’apprécier une saveur
Question : d’où vient le fait que j’ai ces goûts, ces dégoûts? D’où vient que ego savoure ce qui dégoûte alter ego? D’où vient que je savoure aujourd’hui ce qui me dégoûtait autrefois?
Culture : éducation, transmission, émancipation
La question de la gémellité : si nos goûts s’expliquaient par une « nature » (une « nature » propre à chacun, propre à chacune, qui délimiterait donc chez chacun, chez chacune, ses goûts personnels) comment expliquerait-on que deux « vrais » jumeaux, deux « vraies* » jumelles aient des goûts différents?
* « Les jumeaux monozygotes (univitellins, « vrais », « identiques ») sont des jumeaux qui proviennent de la division d'un œuf fécondéunique. Ils sont issus du même ovule et du même spermatozoïde et possèdent une information génétique identique. » art. Wikipédia
4.09.24
Le plus important pour moi maintenant
[les remarques ci-dessous ne sont pas la suite du cours
sur « Philosophia, amour de la sagesse »]
notions du programme :conscience, bonheur, existence humaine, liberté, raison, religion, travail, vérité, morale, temps,
moyen / fin (but)
le mode / le modèle
quomodo (latin) => "comment", par quel moyen, selon quelle modalité
modèle : une valeur, un ensemble de valeurs
la justice, la vérité, le sacré (la religion), le bon (le bonheur), le bien (le bien moral => la morale), le beau (l'art)
le plus important :
? un objet (à préserver ou acquérir)
? une valeur
? une question ---- chercher --- circare ... centre
curiosité : "cure", soin,
3.09.24
Programme (3 “perspectives” et 17 notions)
Baccalauréat (sujets juin 2024)
Philosophia, « amour de la sagesse »
le verbe grec "philein" : aimer passionnément, aimer irrésistiblement
intensité de ce "lien" (d'amour, d'amitié) attestée par le vocabulaire de psychiatrie qui dénombre toutes les pathologies qui affectent le désir humain.
"sophos" : ce mot grec qualifie une personne qui associe une habileté (technique) et des connaissances (théoriques).
——————— déroulé général du cours —————-
Philosophia, « amour de la sagesse »
1) savoir, sapience (sagesse), saveur / homo sapiens
→ les 3 verbes latins : sapere, cognoscere, scire
→ savoir et faire : ce que savoir me fait / goût et dégoût (indignation)
2) « dissonance cognitive »
→ faire sans savoir
→ savoir sans faire (“dissonance cognitive” cf. Leon Festinger, psychosociologue américain, 20ème s.)
3) sciences et philosophie
→ l’objet d’une connaissance, d’une science, d’une “logie” : le “quoi” (la classification des sciences / leurs objets)
→ l’objectif, la fin, le sens d’une connaissance : le pourquoi, c’est-à-dire le “quoi” d’un désir (le verbe grec philein)
Conclusion : théorie “et” pratique