1er
février – TS2 / TMD
- 15 textes qui traversent l'histoire de la philosophie- Sophocle : qu'est-ce qui rend l'humain si étonnant, si spectaculaire? S'agit-il d'une spécialité qui lui serait propre?- L'anthologie palatine : une énigme n'est pas une question, c'est plutôt une réponse à une question qu'il faudrait avoir le courage de se poser (= « qu'est-ce que l'humain? » / l'énigme répond à cette question en livrant une définition de l'humain) >>> la question serait plutôt : pourquoi Oedipe devait-il être, et lui seul, celui qui résoudrait l'énigme de l'homme, de l'être humain? > sa similitude, affinité avec la sphinge- Platon, Protagoras : le mythe de la « création » de l'espèce humaine. Mythe d'Epiméthée et de Prométhée.- Aristote, Les parties des animaux : le corps humain, les mains humaines : ouverture de l'anatomie humaine et de ses fonctionnalités. Ex : tenir un livre = à la fois un objet matériel et un ensemble de représentations, mots, concepts, images, qui vont bien au-delà du lieu et du temps présents.- Pline l'ancien, Histoire naturelle : l'humain, dénué, dépourvu, démuni à l'intérieur de lui-même (dans son corps) de tout ce qu'il lui faudra acquérir au-dehors. L'humain : la nécessité de couvrir, recouvrir : l'habit.- Averroès : l'humain, non pas seulement un être parmi d'autres, mais un être capable de penser sa propre origine, son propre créateur, du fait qu'il peut chercher connaître l'ensemble des créatures, pas seulement lui-même, mais toutes les autres qui avec lui composent l'ensemble de la Création.Pic de la Mirandole, De la dignité de l'homme : l'humain n'a pas d'autre nature que celle qui s'est donnée lui-même à lui-même par sa raison, ou conscience ou esprit (sa faculté de se représenter … ce qui n'est pas encore présent dans le monde, dans le « réel »)Hume, TNH : à l'échelle individuelle, un humain ne constitue pas encore une unité viable : chacun doit entrer dans un corps plus vaste que lui-même, le « corps social », dont il devient une simple partie, un « membre ».Rousseau, DOFI : la perfectibilité, comme faculté distinctive de l'humain qui doit se « faire » (latin facere : « faire, fabriquer »), se façonner tout au long d'une enfance dont on n'hésite à délimiter le seuil, au risque de devoir perdre, dans la vieillesse, tout ce qui aura été acquis. D'où la remarque selon laquelle l'imbécilité est aussi le propre de l'humain.Kant, IHUPC : articulation entre dénuement humain (de l'anatomie humaine) et la destination de l'être humain, ce qu'il a à faire, ce qu'il doit faire de son être, de sa vie : puisque chaque humain doit « tout tirer de lui-même », il ne s'agit plus seulement de vivre, de trouver les moyens de vivre, mais d'évaluer les efforts faits pour se donner de tels moyens. La question du mérite, de « l'estime de soi ». La destination de l'humain est morale (non pas seulement le vivre et le bien-vivre, le bonheur, mais le bien moral).Bergson, DSMR : par son anatomie naturelle, l'humain est destiné à acquérir, à avoir, à posséder (tout ce que la nature ne lui a pas donné de façon innée), ce qui l'expose à l'épreuve de la perte, dépossession et en général de la guerre.Bataille, E : l'humain = un être qui nie (= transforme ce qui est, le « donné naturel ») tant au-dehors (par le « travail ») qu'au-dedans (par l'éducation). Ce texte recoupe le portrait qu'on trouve déjà dans les 11 précédents si on en retient l'idée générale d'une indétermination des comportements humains. Toutefois, à la différence des onze autres qui expliquaient cette indétermination par le fait que l'humain est un être indéfini, incomplet, inachevé, le texte de Bataille rend compte de cette même indétermination par la faculté chez l'humain de transformer ce qui est déjà là, ce qui a été déjà « donné » (le « donné naturel »). Dans le premier cas, l'humain n'est rien de défini, c'est pourquoi il peut tout être, tout devenir. Dans le texte de Bataille, l'humain est un « quelque chose de défini» qui peut se transformer. C'est donc une autre position par rapport à la question de savoir si l'on peut parler de « nature humaine ».Rq : dé-fin-ir, dé-limit-er, dé-term-inerdire ce qu'est une chose c'est dire son « essence » (l'être), c'est la définirle mot « détermination » est utilisé pour parler non pas de ce qu'est une chose, mais de ce qu'elle fait, la façon dont elle se comporte. Si son comportement est « déterminé » c'est que celui-ci peut être déduit de l'essence de la chose, de sa définition, de ce qu'elle est.