----------------Série
technologique----------------
Série
technologique / Baccalauréat session juin 2013 / Epreuve de
philosophie
3
sujets au choix / durée : 4heures
1er
sujet
Être
libre,
est-ce n'obéir à aucune loi ?
2e
sujet
La
diversité des cultures
sépare-t-elle les hommes ?
3e
sujet
Expliquer
le texte suivant :
« Il n’y a presque rien qui n'ait été dit par l'un, et dont le contraire n'ait été affirmé par quelque autre. Et il ne serait d'aucun profit de compter les voix, pour suivre l'opinion qui a le plus de répondants[1] : car, lorsqu'il s'agit d'une question difficile, il est plus vraisemblable qu'il s'en soit trouvé peu, et non beaucoup, pour découvrir la vérité à son sujet. Mais quand bien même[2] ils seraient tous d'accord, leur enseignement ne serait pas encore suffisant : car jamais, par exemple, nous ne deviendrons mathématiciens, même en connaissant par cœur toutes les démonstrations des autres, si notre esprit n'est pas en même temps capable de résoudre n'importe quel problème ; et nous ne deviendrons jamais philosophes, si nous avons lu tous les raisonnements de Platon et d'Aristote, et que nous sommes incapables de porter un jugement assuré sur les sujets qu'on nous propose ; dans ce cas, en effet, ce ne sont point des sciences que nous aurions apprises, semble-t- il, mais de l'histoire. »
[1] répondants : défenseurs
[2] quand bien même : même si
René DESCARTES, Règles pour la direction de l'esprit, posthume, écrit vers 1628.
Pour expliquer ce texte, vous répondrez aux questions suivantes, qui sont destinées principalement à guider votre rédaction. Elles ne sont pas indépendantes les unes des autres et demandent que le texte soit d’abord étudié dans son ensemble.
1. Formulez la thèse
du texte et montrez comment elle est établie.
2. a) Expliquez : «
il ne serait d’aucun profit de compter les voix, pour suivre
l’opinion qui a le plus de répondants ».
b) En vous appuyant
sur les exemples des mathématiciens et des philosophes, expliquez
pourquoi : « Mais quand bien même ils seraient tous d'accord, leur
enseignement ne serait pas encore suffisant ».
3. Juger par soi-même,
est-ce le seul moyen de découvrir ce qui est vrai ?
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TMD------------------
Série
TMD / Baccalauréat session juin 2013 / Epreuve de philosophie
3
sujets au choix / durée : 4heures
1er
sujet
Une
société sans conflit
est-elle souhaitable ?
2e
sujet
L'homme
n'est-il qu'un vivant
parmi les autres ?
3e
sujet
Expliquer
le texte suivant :
"Ce
qu'il y a de meilleur dans l'art est trop spirituel pour être livré
directement aux sens : c'est à l'imagination à le mettre au jour,
quoique l'œuvre d'art doive l'engendrer. Voilà pourquoi souvent les
esquisses des grands maîtres font plus d'effet que leurs tableaux
achevés ; ce qui y contribue sans doute encore, c'est qu'elles
naissent entières d'un seul jet, au moment de la conception, tandis
que le tableau parfait, sorti d'une inspiration qui ne peut se
maintenir jusqu'à son achèvement, ne peut être exécuté qu'au
prix d'un effort soutenu, d'une réflexion toujours prudente et d'une
constante tension de la volonté. Cette loi esthétique ici en
question nous explique encore pourquoi les figures de cire*,
imitation d'ailleurs parfaite de la nature, ne produisent pourtant
jamais aucun effet esthétique et, par conséquent, ne sont pas des
œuvres d'art véritables. C'est qu'elles ne laissent rien à faire à
l'imagination. La sculpture, en effet, ne donne que la forme, mais
non la couleur ; la peinture donne la couleur, mais la simple
apparence de la forme : toutes deux ont ainsi recours à
l'imagination du spectateur. La figure de cire au contraire donne
tout, couleur et forme à la fois ; il en résulte l'apparence de la
réalité, et l'imagination ne trouve plus ici place."
"figures de cire" : mannequins de cire à la ressemblance de personnages réels.
Schopenhauer,
Le
monde comme volonté et comme représentation,
1819
Pour expliquer ce
texte, vous répondrez aux questions suivantes, qui sont destinées
principalement à guider votre rédaction. Elles ne sont pas
indépendantes les unes des autres et demandent que le texte soit
d'abord étudié dans son ensemble.
- Dégagez la thèse de ce texte et montrez comment elle est établie.
2. a) Expliquez : « Ce qu'il y a de meilleur dans l'art est trop spirituel pour être livré directement aux sens».
b) Pourquoi « les esquisses des grands maîtres font-[elles souvent] plus d'effet que leurs tableaux achevés » ?
c) Pourquoi les figures de cire « ne sont-[elles] pas des œuvres d'art véritables » et n'ont-elles aucun effet esthétique ?
3. L’œuvre d'art n'a-t-elle d'effet qu'à la condition de laisser une place à l'imagination ?
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L----------------
Série
L / Baccalauréat session juin 2013 / Epreuve de philosophie
3
sujets au choix / durée : 4heures
1er
sujet
Le
langage
n'est-il qu'un outil ?
2e
sujet
La
science se limite-t-elle
à constater les faits ?
3e
sujet
Expliquer
le texte suivant :
"Bien
que chacun de nous soit une personne séparée des autres, et dont,
par conséquent, les intérêts sont en quelque façon distincts de
ceux du reste du monde, on doit toutefois penser qu'on ne saurait
subsister seul, et qu'on est, en effet, l'une des parties de
l'univers, et plus particulièrement encore l'une des parties de
cette terre, l'une des parties de cet État, de cette société, de
cette famille, à laquelle on est joint par sa demeure, par son
serment, par sa naissance. Et il faut toujours préférer les
intérêts du tout, dont on est partie, à ceux de sa personne en
particulier ; toutefois avec mesure et discrétion*, car on aurait
tort de s'exposer à un grand mal, pour procurer seulement un petit
bien à ses parents ou à son pays ; et si un homme vaut plus, lui
seul, que tout le reste de sa ville, il n'aurait pas raison de se
vouloir perdre pour la sauver. Mais si on rapportait tout à
soi-même, on ne craindrait pas de nuire beaucoup aux autres hommes,
lorsqu'on croirait en retirer quelque petite commodité, et on
n'aurait aucune vraie amitié, ni aucune fidélité, ni généralement
aucune vertu ; au lieu qu'en se considérant comme une partie du
public, on prend plaisir à faire du bien à tout le monde, et même
on ne craint pas d'exposer sa vie pour le service d'autrui, lorsque
l'occasion s'en présente."
*discernement
Descartes, Lettre à Élisabeth, 1645
La
connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise. Il
faut et il suffit que l’explication rende compte, par la
compréhension précise du texte, du problème dont il est question.
---------------Série
ES------------
Série
ES / Baccalauréat session juin 2013 / Epreuve de philosophie
3
sujets au choix / durée : 4heures
1er
sujet
Que
devons-nous à l'État ?
2e
sujet
Interprète-t-on à défaut de connaître ?
3e
sujet
Expliquer
le texte suivant :
"Prenons
maintenant un exemple où apparaissent une volonté droite,
c'est-à-dire juste, la liberté du choix et le choix lui-même ; et
aussi la façon dont la volonté droite, tentée d'abandonner la
rectitude, la conserve par un libre choix. Quelqu'un veut du fond du
cœur servir la vérité parce qu'il comprend qu'il est droit d'aimer
la vérité. Cette personne a, certes, la volonté droite et la
rectitude de la volonté ; mais la volonté est une chose, la
rectitude qui la rend droite en est une autre. Arrive une autre
personne la menaçant de mort si elle ne ment. Voyons maintenant le
choix qui se présente de sacrifier la vie pour la rectitude de la
volonté ou la rectitude pour la vie. Ce choix, qu'on peut aussi
appeler jugement, est libre, puisque la raison qui perçoit la
rectitude enseigne que cette rectitude doit être observée par amour
de la rectitude elle-même, que tout ce qui est allégué pour son
abandon doit être méprisé et que c'est à la volonté de repousser
et de choisir selon les données de l'intelligence rationnelle ;
c'est dans ce but principalement, en effet, qu'ont été données à
la créature raisonnable la volonté et la raison. C'est pourquoi ce
choix de la volonté pour abandonner cette rectitude n'est soumis à
aucune nécessité bien qu'il soit combattu par la difficulté née
de la pensée de la mort. Quoiqu'il soit nécessaire, en effet,
d'abandonner soit la vie, soit la rectitude, aucune nécessité ne
détermine cependant ce qui est conservé ou abandonné. La seule
volonté détermine ici ce qui est gardé et la force de la nécessité
ne fait rien là où le seul choix de la volonté opère."
Anselme, De la concorde (12ème siècle)
La
connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise. Il
faut et il suffit que l’explication rende compte, par la
compréhension précise du texte, du problème dont il est question.
----------------------------Série S-----------------------------
Série
S / Baccalauréat session juin 2013 / Epreuve de philosophie
3
sujets au choix / durée : 4heures
1er
sujet
Peut-on
agir moralement
sans
s'intéresser à la politique ?
2e
sujet
Le
travail permet-il
de
prendre conscience de soi ?
3e
sujet
Expliquer le texte suivant :
Expliquer le texte suivant :
"Qu'est-ce
qu'un jugement vrai ? Nous appelons vraie l'affirmation qui concorde
avec la réalité. Mais en quoi peut consister cette concordance ?
Nous aimons à y voir quelque chose comme la ressemblance du portrait
au modèle : l'affirmation vraie serait celle qui copierait la
réalité. Réfléchissons-y cependant : nous verrons que c'est
seulement dans des cas rares, exceptionnels, que cette définition du
vrai trouve son application. Ce qui est réel, c'est tel ou tel fait
déterminé s'accomplissant en tel ou tel point de l'espace et du
temps, c'est du singulier, c'est du changeant. Au contraire, la
plupart de nos affirmations sont générales et impliquent une
certaine stabilité de leur objet. Prenons une vérité aussi voisine
que possible de l'expérience, celle-ci par exemple : " la
chaleur dilate les corps ". De quoi pourrait-elle bien être la
copie ? Il est possible, en un certain sens, de copier la dilatation
d'un corps déterminé à des moments déterminés, en la
photographiant dans ses diverses phases. Même, par métaphore, je
puis encore dire que l'affirmation "cette barre de fer se
dilate" est la copie de ce qui se passe quand j'assiste à la
dilatation de la barre de fer. Mais une vérité qui s'applique à
tous les corps, sans concerner spécialement aucun de ceux que j'ai
vus, ne copie rien, ne reproduit rien."
Bergson,
La pensée et le mouvant, 1934
La
connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise. Il
faut et il suffit que l’explication rende compte, par la
compréhension précise du texte, du problème dont il est question.
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