Spinoza, Pensées
métaphysiques
accord,
rapport, mise en relation, adéquation, > la vérité est
traditionnellement définie comme l'adéquation entre l'esprit et la
chose, cf. « adaequatio rei et intellectus » Thomas
d'Aquin, Somme théologique
nb :
équation ne signifie-t-il pas cependant « égalité » ?
1°)
un récit est qualifié de vrai quand ce qui est dit
est en accord avec un événement réel
2°)
une idée est qualifiée de vraie quand elle est en accord
avec une chose réelle, telle qu'elle est en réalité, « dans »
la « nature » non pas « dans » l'esprit.
« La
peur des ennemis »...
Génitif
objectif : c'est nous qui avons peur des ennemis
Génitif
subjectif : c'est les ennemis qui ont peur de nous
« l'amour
de dieu »
Génitif
objectif : c'est dieu qui (nous) aime
Génitif
subjectif : c'est nous qui aimons dieu
« Un
amour de Swann » (cf. A la recherche du temps perdu,
Proust)
Génitif
objectif : c'est Swann qui aime Odette (= Odette de Crécy)
Génitif
subjectif : c'est Odette qui aime Swann
« histoire
de la nature » cf. Spinoza
Génitif
objectif : c'est l'homme, le « philosophe » ou le
physicien qui parle de la nature (phusis) et tout son effort consiste
à rejoindre à travers ses mots la « nature » qui est en
dehors de ses mots, à l'extérieur (d'ailleurs, la physique est une
science « ex-per-imentale », comme la bio-logie ou la
chimie)
Génitif
subjectif : si le « de la nature » était un génitif
« subjectif », cela voudrait dire que ce « complément
de nom » indique le sujet qui accomplit l'acte de dire, de
raconter, comme si la nature parlait d'elle-même (sur elle-même)
objet
/ sujet
qui
fait le récit ? qui est le sujet qui accomplit l'acte de
raconter ?
sur
quoi le récit est-il fait, sur quel objet le récit porte-t-il ?
récit / événement
idée
/ chose
constat
/ accident
aveu
/ faute, délit
confidence
/ une action
témoignage
/ fait
reportage
/ situation
déclaration
/ sentiment
…...
Quel
pb se pose dès lors qu'on fait comme si les choses pouvaient
être elles-mêmes qualifiées de vraies ou de fausses ?
la
question de "l'intégrisme" : est in-"tègre" ce qui n'a pas été "touché", ce qui est pur, ce qui
est purement soi-même, ce qui n'est mélangé à rien (d'autre) / pb :
comment la divinité se manifestera-t-elle à des êtres qui ne sont
pas divins, qui ne sont pas la divinité elle-même et qui n'ont avec
elle rien de commun (créatures / créateur, fini / infini) ... tout en
restant elle-même : comment rester soi-même tout en parlant la
langue de l'autre, comment rester soi-même s'il faut être com-pris
de l'autre, pris par, reçu par l'autre? Et comment être compris de l'autre sans se
compromettre, sans avoir à se traduire (dans la langue de l'autre, dans la com-préhension de l'autre) et donc à se trahir ? Car quand c'est l'autre qui me comprend, ce n'est plus, dirait-on, "moi pris en moi-même" mais seulement moi pour l'autre, du point de vue de l'autre, moi non pas en moi-même mais du point de vue de l'autre? Dira-t-on... dirai-je si je crois que je peux savoir ce que je pense avant de l'exprimer, avant de le faire sortir hors de la pensée, en entrant dans le langage! La formulation langagière de la pensée ne peut être vécue comme une altération (trahison), voire une déchéance, que si on présuppose que la pensée peut exister avant même d'être mise en "forme", "exprimée", "dite".