C.-O. Verseau professeur agrégé de philosophie

TMD / Cours du 6 mai / La politique / Ensembles et assemblées : au nom de quoi?

    La question du politique (et, donc, des lois qui permettent de faire être, « ex-sister », les communautés politiques) met en jeu le fait que les hommes doivent se donner une définition de ce qu'ils sont, définition non encore disponible, déjà prête, préparée par une divinité créatrice ou une nature bien-intentionnée (d'ailleurs, même dans le fait de dire son origine divine ou naturelle, les hommes prennent la parole pour dire ce qu'ils sont, donc pour se définir, même s'ils prennent appui sur un être transcendant – divinité – ou immanent - nature – qui, comme ils le disent, les aurait créés).

    La notion de violence, de violation, de viol (« injustice » dite par le droit, par la juri-diction) met tout particulièrement en évidence cette idée, à savoir que l'homme se définit lui-même (par un statut, lui-même soutenu par des institutions) et que c'est en rapport avec cette définition que, par déduction, il peut définir ce qui porte atteinte à son être (en réalité à son statut). Ainsi selon le statut accordé à la personne humaine, l'enfant, le féminin, le masculin, à l'animal, …, tel acte constituera ou non une violation, un viol, une violence, en portant atteinte ou non à l'être.
Question, problème, énigme pour nous-mêmes : quelle idée nous faisons-nous de nous-mêmes pour considérer que tel acte ne doit plus être considéré comme une violence, ne doit même plus être considéré comme une violation de la loi, dès lors qu'il entre dans un dispositif de divertissement télévisuel qui, semble-t-il, repose sur un contrat (les principaux participants-protagonistes, le « public ») ?
Violer, faire violence à, c'est porter atteinte à un statut, c'est-à-dire aux droits qui définissent ce statut > s'il n'y a plus de droits, il n'y a plus de violence possible.