La
question du politique (et, donc, des lois qui permettent de faire
être, « ex-sister », les communautés politiques) met en
jeu le fait que les hommes doivent se donner une définition de ce
qu'ils sont, définition non encore disponible, déjà prête,
préparée par une divinité créatrice ou une nature
bien-intentionnée (d'ailleurs, même dans le fait de dire son
origine divine ou naturelle, les hommes prennent la parole pour dire
ce qu'ils sont, donc pour se définir, même s'ils prennent appui sur
un être transcendant – divinité – ou immanent - nature – qui,
comme ils le disent, les
aurait créés).
La
notion de violence, de violation, de viol (« injustice »
dite par le droit, par la juri-diction)
met tout particulièrement en évidence cette idée, à savoir que
l'homme se définit lui-même (par un statut, lui-même soutenu par
des institutions) et que c'est en rapport avec cette définition que,
par déduction, il peut définir ce qui porte atteinte à son être
(en réalité à son statut). Ainsi selon le statut accordé à la
personne humaine, l'enfant, le féminin, le masculin, à l'animal, …,
tel acte constituera ou non
une violation, un viol, une violence, en portant atteinte ou
non à l'être.
Question,
problème, énigme pour nous-mêmes : quelle idée nous
faisons-nous de nous-mêmes pour considérer que tel acte ne doit
plus être considéré comme une violence, ne doit même plus être
considéré comme une violation de la loi, dès lors qu'il entre dans
un dispositif de divertissement télévisuel qui, semble-t-il, repose
sur un contrat (les principaux participants-protagonistes, le
« public ») ?
Violer,
faire violence à, c'est porter atteinte à un statut, c'est-à-dire
aux droits qui définissent ce statut > s'il n'y a plus de droits,
il n'y a plus de violence possible.