1.
Arendt, CHM p146
« Cet
aspect destructeur, dévorant de l’activité de travail n’est,
certes, visible que du point de vue du monde et par opposition à
l’œuvre qui ne prépare pas la matière pour l’incorporer, mais
la change en matériau afin d’y ouvrer et d’utiliser le produit
fini. Du point de vue de la nature, c’est plutôt l’œuvre qui
est destructrice, puisque son processus arrache la matière à la
nature sans la lui rendre dans le rapide métabolisme du corps
vivant. »
Question : En quel sens l'homme
peut-il faire violence à la nature ?
2.
Arendt, CHM
p145 note 3
« Toute
la théorie de Marx repose sur l'idée originelle que le travailleur
avant tout reproduit sa vie en produisant ses moyens de subsistance.
Dans ses premiers écrits, il pensait « que les hommes
commencent à se distinguer des animaux quand ils commencent à
produire leurs moyens de subsistance » (L'idéologie
allemande).
C'est bien le contenu de la définition de l'homme comme animal
laborans.
Il est d'autant plus remarquable que dans d'autres passages Marx ne
se contente pas de cette définition, parce qu'elle ne distingue pas
assez nettement l'homme des animaux. '' L'araignée poursuit des
opérations qui ressemblent à celles d'un tisserand (…) Mais ce
qui distingue le plus mauvais architecte (…) existait déjà dans
l'imagination du travailleur''. Il est évident que Marx ne parle
plus du travail mais de l’œuvre (...) . »
Question : Pourquoi Arendt dit-elle
de Marx qu' « il est évident qu'il ne parle plus du
travail mais de l'oeuvre » ?