C.-O. Verseau professeur agrégé de philosophie

TMD / cours du mardi 25 mars

Complexité de cette Introduction du Léviathan > elle repose non pas sur une métaphore qui comparerait un domaine à un autre, mais sur deux métaphores qui ensemble appellent la circulation (présentée par l'auteur comme logique, s'imposant avec évidence... et c'est cette évidence qu'il faudra au moins discuter) entre trois domaines distincts.

« domaines » : c'est-à-dire des dimensions (registres) permettant de penser des « unités ». En effet, de façon générale, une métaphore invite à comparer deux domaines pourtant distincts mais dont on pense que l'un peut jouer le rôle de modèle pour penser, concevoir, voire construire l'autre. Ainsi quand on parle de « centre ville », à la fois on pose la différence entre un espace géométrique et un espace urbain ET on prétend que l'un peut « à rebours » (« ana- ») éclairer, qu'il permet de comprendre l'autre, c'est-à-dire ce qu'est un « espassse hurbain ».
espace géométrique / espace urbain : 2 domaines, avec des unités différentes (une ville, une figure géométrique), dont l'une serait le modèle de l'autre.
> ds le txt de Hobbes : l'unité vivante, l'unité politique, l'unité mécanique > 3 domaines : biologique, politique, technique.

L'enjeu de ces remarques (consistant d'abord à mettre en évidence l'hétérogénéité des domaines, ensuite et surtout à mettre en cause la légitimité du modèle pour comprendre l'un à partir de
,l'autre) concerne le sens même du politique, son pourquoi : pourquoi les humains forment-ils des ensembles, des assemblées?
N'est-ce qu'un moyen (certes proprement humain) pour atteindre une fin naturelle, biologique : vivre? C'est ce que laisse supposer le passage incessant dans le texte de Hobbes d'un domaine à l'autre comme si l'invention du politique (de la polis) n'était que l'invention d'un outil, d'un avoir humain, habitat ou habitacle, qui permettrait à l'homme de vivre, seulement de vivre.