« plus proche » : le « premier » événement est assurément plus éloigné de nous dans l’espace (tout là-haut) et dans le temps (ses origines : dans la science, la révolution de nos connaissances astrophysiques à la fin du 16ème – début 17ème, « révolution copernicienne » = passage du géocentrisme à l’héliocentrisme, origines plus lointaines donc que les révolutions industrielles) … toutefois tout le monde en parle … mais en bien : on y voit donc pas une « menace »…
la proximité permet de voir (elle permet un certain recul) mais l’automatisation du travail nous y sommes, sommes « dedans » sans recul pour voir : c’est un événement que nous voyons assurément mais dont nous ne savons pas prédire les conséquences et dont nous ignorons les causes profondes … qui sont idéologiques, qui concernent notre conception de la « vita activa»
« Décisif » :
introduit une rupture, un saut qualitatif dans une histoire … et pourtant qui a
pris la … « décision » ? nous sommes les filles et fils,
héritières et héritiers d’une histoire que nous ne faisons pas, simples agents
non pas acteurs.
[Georges
Perec « l’histoire avec sa grande hache »]
2-
Tripallium – texte n°17 (pp88-124)
langage et
abus de langage : faire un « abus de langage », est-ce seulement
maltraiter les mots ? ou est-ce déjà malmener les choses, le monde, autrui,
l’idée qu’on se fait de l’humain…
les mots
ne sont pas les choses, ils n’en sont que les signes (signifiant / signifié) mais
ils sont aussi, surtout, … « significatifs », révélateurs de
notre façon de penser, donc de notre rapport aux choses, aux autres. La
formulation d’une pensée = sa matérialisation. Quand une pensée se traduit en
mots, elle a donc pris place déjà dans le monde et elle prépare des actes,
agissements…
cf. La
langue comme « prisme » dans les Clefs pour la linguistique de
G. Mounin
tripallium
= trépieds, trois pieux humain / animal (cheval) – puis instrument de torture
humain / humain
dans la
plupart des langues, trois aspects récurrents associés à l’activité du « travail »,
du « labeur », « Arbeit » (cf. « Arbeit macht frei » :
- la fatigue, souffrance, douleur
- la sanction, la punition
- la pén-urie (l'indigence, la pauvreté )