> Corps individuel et
corps collectif (politique) : le point commun se situe dans les
relations qui unissent les parties entre elles de façon à former
« ensemble » un tout, une totalité, bref un corps.
Toutes les questions
relatives à la communauté politique et, avant tout, la question de
la liberté, se trouvent déjà posées dans le rapport que chaque
individu entretient à son propre corps.
Déjà, le texte
d'Aristote extrait de Les parties des animaux montrait que
l'usage de nos mains n'est pas déterminé par une quelconque nature
(la main ne sera donc pas seulement utilitaire, préhensile,
prédatrice, substitut d'un outil, mais tout aussi bien elle
pourra être médiation pour représenter, pour « réfléchir »
le corps vers lui-même = permettre au corps de s'atteindre, de se
toucher, …).
Ce raisonnement pourrait
s'appliquer non seulement aux membres de notre corps mais, peut-être,
à nos organes, à ce qui constitue l'intérieur de notre corps.
Chacun sollicite son « intérieur » organique en rapport
avec ce qu'il veut être, en rapport avec l'image qu'il se fait de
lui-même (je m'alimente de telle ou telle façon, à mes risques et
périls, non pas seulement en fonction d'un « mode de vie »
mais aussi et d'abord en fonction d'un « modèle »
d'homme, de femme, idée ou image du sujet que je veux être, compte
tenu des relations dans lesquelles je veux entrer avec les autres
sujets).
Exemples : garder,
retenir, contenir, assimiler / expulser, vomir,
> ingestion et
ingérence, l'entrée dans, l'intoxication « alimentaire »,
la grossesse, les phobies, les allergies,
entrer en contact /
refuser tout contact
se remplir / se vider
Hume TNH :
à première vue, la
nature aurait mal fait l'homme : le corps de l'homme serait une
unité non-viable (tant de besoins pour si peu de moyens qui
permettent de satisfaire ceux-ci !). Toutefois, il suffit de
changer d'échelle pour s'apercevoir de la cohérence du projet de la
nature concernant l'homme. Si individuellement un homme n'est pas
viable, collectivement les hommes forment une unité (en s'unifiant,
en formant des ensembles, des assemblées) parfaitement viables.
Donc, c'est en faisant entrer son corps dans un corps total, global,
englobant, que chaque homme pourra vivre. Problème : si chaque
homme peut « vivre » ainsi, vivra-t-il cependant en tant
que individu, sujet, ou seulement en tant qu'organe d'un organisme,
vivant par et seulement pour cet organisme ?
Cette idée avait déjà
trouvé une illustration littérale dans la théorie de Hobbes et
dans son Léviathan