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événements non seulement présents mais représentatifs de notre
présent : être contemporain de son temps ce n'est pas
seulement vivre des événements mais les voir, les comprendre comme
étant caractéristiques de notre présent, de notre époque, ce qui
fait que cette époque est la nôtre
>
toutes sortes d'événements se produisent « au présent »
mais parmi certains ne sont que les effets, la suite de ce qui est
venu avant, d'autres sont de véritables é-vénements (venir,
devenir, avenir, ex-venir) : ils présentent le présent (comme
une présentation de quelqu'un, dire qui est la personne).
Encore
faut-il savoir voir, départager, interpréter, faire une lect-ure,
une sé-lect-ion (comme une é-lect-ion, un prélèvement de
certains parmi tous les événements présents). Deux faits,
phénomènes, événements sont, selon Arendt, représentatifs de
notre présent, de notre « monde moderne ». Rq :
Arendt distingue « l'époque moderne » (qui commence au
17ème s.) et le « monde moderne » (qui coïncide avec
notre condition nucléaire, cf. Jean Jacques Delfour, c'est-à-dire
notre capacité à « détruire toute vie organique sur terre »
p.35 ) :
1
) Spoutnik I, cf. extrait n°27 : un artefact, « satellite artificiel »
= un objet de plus, un objet plus performant qu'un autre ? >
Arendt présente cet événement comme le signe d'un saut qualitatif
(discontinuité, différence essentielle non pas seulement de degré)
dans l'histoire des sciences et des techniques.
Dans
le 1er paragraphe de ce prologue (p.33), donc de ce livre, elle ne
tient pas un propos critique (Arendt n'est pas un auteur anti-ère
technologique... etc.). Au contraire, elle s'étonnera dans les
paragraphes suivants que ce véritable événement ne suscite pas
plus de joie, d'enthousiasme de la part de ses témoins. Et, en
effet, cette nouvelle invention de l'homo faber que nous
sommes devrait susciter notre émerveillement, notre « étonnement ».
«corps
célestes » , régularité des trajectoires astronomiques (dans
l'histoire des sciences, l'astronomie, cette « géométrie
céleste » - sphères célestes – est la première des
sciences, à la fois la première chronologiquement et la première
axiologiquement parce qu'elle est fondamentale, elle est un modèle
pour toutes les autres sciences, y compris la géométrie).
Un
objet humain trouve sa place parmi des corps parfaits, créés par
des divinités, qui sont eux-mêmes (pour les grecs) des divinités...
Cet objet est donc dans un autre espace que l'espace des hommes et
dans un autre temps, il s'approche de l'éternité qui caractérise
l'existence de ces astres. D'ailleurs, cet « objet » ne
trouve plus sa place parmi tous les autres que nous avons fabriqués
et que nous utilisons.
En
revanche la critique d'Arendt porte sur notre interprétation, qui en
fait un événement joyeux qu'indirectement : ce n'est pas en
lui-même qu'il doit susciter de la joie et donc de l'émerveillement,
mais c'est seulement qu'il apporterait une issue, une solution à ce
qui est vécu comme un problème : la vie sur terre. Il faudrait
se libérer, s'évader de la terre désormais vue comme une
« prison ». Arendt nous fait remarquer que c'est la
première fois dans l'histoire des idées, de la philosophie et des
religions, qu'on a une telle idée, une telle interprétation de
notre condition humaine : cette idéologie constitue un
événement que ne semblent pas relever ses contemporains (« l'un
des plus respectueux journaux américains »), annoncé pourtant
de longue date (dès l'entre-deux guerre?) par une certaine
littérature (la science-fiction).
>
fantasme d'une destruction radicale de notre planète Terre et
nécessité économique de la production d'infra-structures
qui permettraient d'habiter une autre planète...selon notre logique
économique « moderne », (selon notre « moderne »
conception de la richesse, des biens, des valeurs) qui veut que notre
prospérité réside dans une « croissance »
laquelle impose, pour être sans limite, que nous détruisions,
consumions, tout ce que nous construisons, produisons à seule fin de
le … reconstruire, de le re-produire. Ce qui est la logique
cyclique de « la vie » et du « travail ».
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