C.-O. Verseau professeur agrégé de philosophie

TMD / La politique / cours du 18 mars

1 La métaphore organique du « corps » ou de « l'organisme » politique
cf. Hume, Traité de la nature humaine (18ème s.)
Cette métaphore est fréquemment employée comme l'attestent de nombreux mots : non seulement « organisme », « organisation », etc., mais tous les dérivés du mot « corps » comme « corporation », « incorporation » ou expression "corps social" dont chacun serait le « membre ».
nb : une métaphore, une analogie ne sont pas de simples comparaisons qui relieraient seulement deux termes A et B entre eux. Au sein d'une ana-logie, ce sont des rapports, des structures qui sont comparés entre eux, non pas les éléments eux-mêmes. Par exemple dans une suite proportionnelle (en mathématiques) il ne s'agit pas d'affirmer que 2 = 4, mais que le rapport de 2 à 3 est comparable au rapport de 4 à 6.
ex : le cœur d'une ville, les rouages d'une machine qui sert de point de comparaison analogique pour comprendre l'unité d'un corps vivant (dont les parties seraient reliées entre elles au sein du tout comme le sont les rouages entre eux au sein de la machine).
Enjeu de cette réflexion : est-il rigoureux, est-il même souhaitable de comparer la structure que constitue une communauté politique à l'unité vivante d'un corps ? Si l'Etat était un grand corps vivant, un « organisme », cela n'impliquerait-il pas que chaque citoyen ne soit qu'un organe, une partie, dont la « vie » individuelle n'a pas d'autre sens, d'autre « fonction », que de se mettre au service de la vie du tout ?