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La métaphore organique du « corps » ou de
« l'organisme » politique
cf.
Hume, Traité de la nature humaine (18ème s.)
Cette
métaphore est fréquemment employée comme l'attestent de nombreux
mots : non seulement « organisme »,
« organisation », etc., mais tous les dérivés du mot
« corps » comme « corporation »,
« incorporation » ou expression "corps social" dont chacun serait le
« membre ».
nb :
une métaphore, une analogie ne sont pas de simples comparaisons qui
relieraient seulement deux termes A et B entre eux. Au sein d'une
ana-logie, ce sont des rapports, des structures qui sont comparés
entre eux, non pas les éléments eux-mêmes. Par exemple dans une
suite proportionnelle (en mathématiques) il ne s'agit pas d'affirmer
que 2 = 4, mais que le rapport de 2 à 3 est comparable au
rapport de 4 à 6.
ex :
le cœur d'une ville, les rouages d'une machine qui sert de point de
comparaison analogique pour comprendre l'unité d'un corps vivant
(dont les parties seraient reliées entre elles au sein du tout comme
le sont les rouages entre eux au sein de la machine).
Enjeu
de cette réflexion : est-il rigoureux, est-il même souhaitable
de comparer la structure que constitue une communauté politique à
l'unité vivante d'un corps ? Si l'Etat était un grand corps
vivant, un « organisme », cela n'impliquerait-il pas que
chaque citoyen ne soit qu'un organe, une partie, dont la « vie »
individuelle n'a pas d'autre sens, d'autre « fonction »,
que de se mettre au service de la vie du tout ?