Ch6 La vita activa et l’Âge moderne
La "condition humaine" est propre à tous les hommes, de toutes les époques et dans tous les lieux = «universalité» de la condition humaine. Toutefois, puisqu’il s’agit d’une «condition», non pas d’une «nature», chaque culture, chaque civilisation, selon le lieu, selon le temps, interprète de façon différente les fondamentaux de cette «condition», les trois dimensions essentielles à l’homme (en rapport avec son essence) : «travail», «œuvre», «action».
(NB : universalité / singularité : tous les hommes sont dans le langage, chacune culture a sa langue).
Il peut donc y avoir une condition caractéristique de «l’homme moderne» sans que cette affirmation contredise l’idée qu’il y a une condition humaine universelle.
Ce qui caractérise la condition moderne de l’homme = une nouvelle interprétation, une interprétation « moderne », de la condition humaine, une nouvelle compréhension des rapports entre les trois ingrédients essentiels de notre condition.
(NB : universalité / singularité : tous les hommes sont dans le langage, chacune culture a sa langue).
Il peut donc y avoir une condition caractéristique de «l’homme moderne» sans que cette affirmation contredise l’idée qu’il y a une condition humaine universelle.
Ce qui caractérise la condition moderne de l’homme = une nouvelle interprétation, une interprétation « moderne », de la condition humaine, une nouvelle compréhension des rapports entre les trois ingrédients essentiels de notre condition.
Cette interprétation moderne est caractérisée par les aspects suivants :
- le travail est glorifié > d’où le titre de la dernière étape du chapitre 6 et du livre tout entier: «le triomphe de l’animal laborans» (= travailleur) / alors qu’il était dénigré dans d’autres cultures, d’autres civilisations (notamment dans l’Antiquité)
- la vie active est réduite apparemment à une seule dimension : le travail, comme si les deux autres avaient disparu – ce qui n’est pas le cas puisqu’on continue par exemple à fabriquer toutes sortes d’objets d’usage MAIS on les traite comme des produits à consommer. Bref, le travail n’a pas fait disparaître l’œuvre ou l’action, mais il est devenu le MODELE sur lequel sont pensées l’œuvre et l’action.
- A ce modèle d'humanité correspond un nouveau modèle économique, une nouvelle façon de définir la richesse, la prospérité. Ainsi, selon ce concept moderne de richesses, de valeurs, de biens, la logique économique suppose que les produits soient constamment renouvelés : que tout bien, toute chose, tout objet, ne soit qu'un produit et que, comme tel, il soit constamment "reproduit" (ce qui est la logique du travail, c'est-à-dire la logique du vivant). Ce qui explique tout à fait logiquement, rationnellement, économiquement ce qui semble inexplicable, "miraculeux" = le prétendu "miracle économique" que constituent non seulement le redressement mais surtout la prospérité économique des pays pourtant détruits, anéantis de part en part à l'issue de la deuxième guerre mondiale (Allemagne ... et Japon). cf. CHM p.320 + note 1 p.321
C’est dans cette même société, qui glorifie le travail et qui prend le travailleur comme modèle d’humanité (comme modèle de subjectivité, modèle qui devient donc paradoxal puisque ce modèle a pour conséquence de faire disparaître justement la subjectivité, l’individualité…), qu’on fait le reproche aux membres de cette société d’être :
1. « individualiste »
2. « matérialiste »
Et pourtant :
1. « individualiste »
2. « matérialiste »
Et pourtant :
- « individualiste » ? : une société de masse empêche à la fois toute véritable communauté (une « masse », une « foule » n’est pas une communauté) et toute véritable individualité (chacun n’est qu’un maillon dans une chaîne). La dissolution de la communauté s'accompagne d'une dilution de l'individualité.
- "matérialiste" ? :