Les
échanges
cf.
Hume, Traité de la nature humaine (18ème)
« suppléer » :
« pallier », remplacer une chose par une autre ou, comme
c'est le cas dans le texte de Hume, sur un autre plan : ce qui
manque à un homme à l'échelle de son propre corps, donc au-dedans
de lui-même, chacun va le trouver sur un autre plan, à une autre
échelle, dans la société, dans le grand corps que constitue la
société et que, pour cette raison, on appelle le « corps
social » dont chacun est « le membre ». On comprend
par là tout de suite le rapport entre ce texte et le thème des
échanges : un être humain est un être qui doit se
mettre en relation (rapport, lien, échange) avec d'autres êtres que
lui-même.
Nb :
« soins palliatifs », littéralement qui viennent à la
place d'autres soins, qui se substituent à ces autres soins, qui y
suppléent … En effet, dans une « unité hospitalière
de soins palliatifs » le personnel ne cherche plus à traiter
la cause du mal, de la maladie, mais « seulement » les
effets de la maladie, c'est-à-dire la souffrance physique (morphine)
et morale (l'attention humaine pour atténuer la solitude, etc.).
Soin
« palliatif » : différent de soin
« thanatologique » (un thanatopracteur est une personne
qui a été formée pour prodiguer de tels soins, des soins
« thanatologiques »). Thanatos : « la mort »
(en grec).
Dans
cet extrait du Traité de la nature humaine, Hume reprend un
portrait de l'homme qu'on trouve déjà dans toute la tradition
antique grecque (Platon, Protagoras, Aristote, Les parties des animaux) et latine (Pline l'ancien, Histoire naturelle) :
l'être humain est un être qui est essentiellement fragile,
indigent, dans le plus extrême dénuement et qui doit acquérir afin
d'avoir de quoi être, de quoi vivre. « Avoir » = habere
(en latin) > habit, habitat, habitacle, habitude, habileté,
habilitation.
La
particularité du texte de Hume est de se servir de ce portrait, de
cette description de l'homme pour expliquer que chaque corps doit
devenir membre d'un corps qui l'englobe, d'un corps global, social :
de même que dans son propre corps ses membres sont reliés entre
eux, de même son corps sera relié aux autres corps au sein de la
société.