Le rationnel > l'universel / relativement à (1) l'objet connu et (2) au sujet connaissant
Pourquoi
chercher l'universel ? Pour unifier, pour un-i-fier, faire de
l'un, de l'unité, de l'union ? Pourquoi vouloir de l'un ?
Pour comprendre (Camus, MS) pour prendre, pour permettre le
geste (à la fois corporel et spirituel) de prendre (de s'éprendre),
pour avoir un monde, un seul, donc un monde commun.
cf.
Héraclite, Fragments
[l'unité,
la com-munauté, non pas pour l'uniformité, le conformisme. C'est la
communauté qui permet la diversité harmonieuse > métaphore de
la sphère, du cercle, un seul centre – multiplicité des rayons]
espace
physique (empirique > expérience) / espace géométrique
(hypothético-déductif, mathématique, pensé)
pas
d'orientation dans l'espace géométrique (d/g, front / oblique,
devant / derrière, haut / bas), pas de tailles, grandeurs (entre
deux points, une infinité + deux figures de taille apparemment
différente ont cependant les mêmes propriétés)
Kant,
Prolégomènes...à toute métaphysique future qui voudra se
présenter comme science
l'ex.
des gants, main g main d qui nous rappelle une différenciation
physique, matérielle, empirique qui ne s'impose pas, par ailleurs, à
l'espace mathématique
espace
empirique / espace géométrique > matière, esprit
Descartes,
Méditations métaphysiques :
l'opposition
entre la substance pensante (res cogitans)
et la substance étendue (res extensa)
> peut-on dans les deux cas parler uniformément de « choses »,
de res
(ré-publique, réel, réalité) qu'il s'agisse d'une chose pensée
et d'une « chose » pensante, d'une substance connue et
d'une substance connaissante ?
Une « chose » qui
pense, qui pense d'autres choses qu'elle-même, qui pense un ordre
qui permet d'unifier toutes ces choses, qui de surcroît se pense
elle-même, n'est plus une « chose », du moins au sens où
toutes les autres « choses » sont appelées de ce nom,
par ce mot (« chose »). En effet, une « chose »
capable de se représenter autre chose n'est pas enfermé en
soi-même, dans les limites d'elle-même.
La
pensée de l'homme va bien au-delà de lui-même (si loin … dans
l'espace... jusqu'aux astres, dans le temps … jusqu'aux origines :
sa pensée se porte sur des objets qui ne peuvent être perçus –
parce qu'ils ne sont plus présents dans le temps par ex) : la
pensée est ce qui jette chacun hors de lui-même. cf. Merleau-Ponty,
Sens et non-sens
(p27) :
obsession : session, siège,
assiégé, occupation (militaire!), préoccupation
Annie
Ernaux, L'occupation
L'obsession
- La question « Pourquoi ? »
Raison
= faculté (facere, faire) qui permet d'accomplir un acte
« raisonner » > chercher la « raison d'être »
de quelque chose, le « fond » sur lequel repose quelque
chose (« grund » en allemand), bref son « pourquoi ».
L'adverbe
« pourquoi » et ses différentes acceptions :
- pourquoi = à cause de quoi > causalité (ex-cuser / ac-cuser)
- pourquoi = en vue de quoi, pour quoi > le but, l'objectif, la fin > finalité
- pourquoi = au nom de quoi, > la valeur > légitimité
raisonner =
- expliquer un effet par sa cause
- comprendre un moyen par l'objectif poursuivi
- justifier un acte par sa valeur
Ces
trois acceptions montrent la singularité du rapport de l'humain au
« réel » par le fait que l'humain est un être doté
d'une raison : il ne se contente pas de constater ce qui est, de
l'observer tel que c'est, il se demande pourquoi c'est, pourquoi
c'est ainsi et non pas autrement. Et il se le demande de trois façons
différentes.
L'humain
est assoiffé de raison, de sens, de signification
et il voudrait qu'un élément du réel renvoie à un autre, voire à
la totalité de ce qui est.
Renvoyer
à = signifier, faire signe
Signe :
un élément qui envoie vers un autre élément plus loin (dans le
temps ou dans l'espace) qu'il faut donc se re-présenter.
les
linguistes distinguent quatre types de signes
indice
/ icône / signal / symbole
icône :
image qui reproduit de façon mimétique un modèle
signal :
un élément présent qui appelle une conduite à venir
symbole :
un élément présent qui représente une valeur qui ne sera jamais
présente en un seul moment et un seul endroit donné.
indice :
trace, le vestige, la ruine, etc. l'humain aime à retrouver la
trace d'un passage
« Le
temps est le sens de la vie (sens : comme on dit le sens d'un
cours d'eau, le sens d'une phrase, le sens d'une étoffe, le sens de
l'odorat) ». Paul Claudel, Art
poétique.
Musique
humaine, terrestre, comme SIGNE d'une autre musique inaudible,
céleste
EX-pression
le dedans / le dehors
toute
extériorité trahit en même temps qu'elle traduit
Créateur
/ créature
Esprit
/ la matière (le corps)
respirer
Vim
Wenders, Les ailes du désir
> les anges n'ont pas de corps, n'ont pas d'organes sensoriels