Rappel :
les trois acceptions de l'adverbe « pourquoi »
Étiologique
(la cause)
téléologique
(le but, l'objectif, la fin)
axiologique
(la valeur ou encore la « fin dernière »)
Exemples
pour distinguer les différentes acceptions de l'adverbe
« pourquoi ? », pour montrer l'exigence de sens
propre à la raison humaine (non seulement l'humain cherche au-delà
de ce qui lui est présent, mais il cherche en de nombreuses
directions tant spatiales que temporelles), pour comprendre la
frustration, propre à un être doué de raison, face au constat que
la réalité, le cours des choses, ne répondent parfois, souvent ?,
qu'à une seule dimension du « pourquoi ? » .
On
peut toujours expliquer, plus rarement comprendre, plus rarement
encore justifier, comme le montrent :
- la nouvelle de Dagerman dans le recueil Dieu rend visite à Newton, « Tuer un enfant » (l'infinitif du verbe annonce qu'il n'y aucun but, encore de moins valeur permettant de comprendre et de justifier ce qu'on pourra par ailleurs expliquer)
- Jorge Furtado, L'île aux fleurs (toutes les choses sont définies : elles sont donc ce qu'elles sont et sont donc déterminées à se comporter comme elles se comportent, ainsi non pas autrement, pour finalement se heurter à l'incompréhensible et à l'injustifiable)
- Voltaire, Poème sur le désastre de Lisbonne (1755)
- Raison et raison d'être
polysémie
du mot « raison » > le mot désigne à la
fois :
-
la faculté de l'homme, du sujet humain
et
-
ce que l'homme cherche grâce à sa faculté : la raison d'être
dans le monde, dans le réel, qui pourrait expliquer, permettre de
comprendre, qui pourrait justifier l'existence des choses, et
l'existence des choses telles qu'elles sont, ainsi, non pas autrement
.
« raison »
> désigne ce qu'on trouve chez l'homme (sa raison, sa faculté de
raisonner) mais aussi ce qui se trouve dans le monde, dans le réel
(tel fait, par exemple, qui permet de « rendre raison »
de tel autre fait, d'un effet)
bref,
les emplois du mot « raison » relèvent d'une sorte de
glissement métonymique, qu'on repère souvent dans le face-à-face
entre l'homme et le monde, entre l'esprit et la matière, entre le
sujet et l'objet.
on observe le même glissement concernant les mots ou expressions :
« curieux »
« avoir
du goût » (sapere :
« savoir ») cf. Kant, Réponse
à la question : Qu'est-ce que les Lumières ?