«Quand Marx définissait le travail comme «le
métabolisme de l’homme avec la nature»*, processus dans
lequel « le matériau de la nature est adapté par un
changement de forme aux besoins de l’homme », de sorte que
« le travail s’est incorporé à son sujet », il
indiquait clairement qu’il « parlait physiologiquement »
et que « travail » et consommation ne sont que deux
stades du cycle perpétuel de la vie biologique. Ce cycle a besoin
d’être entretenu par consommation, et l’activité qui fournit
les moyens de consommation, c’est l’activité de travail. Tout ce
que produit le travail est fait pour être absorbé presque
immédiatement dans le processus vital, et cette consommation,
régénérant le processus vital, produit – ou plutôt reproduit –
une nouvelle « force de travail » nécessaire à
l’entretien du corps. Du point de vue des exigences du processus
vital, de la « nécessité de subsister », comme disait
Locke, le travail et la consommation se suivent de si près qu’ils
constituent presque un seul et même mouvement qui, à peine terminé,
doit se recommencer. La « nécessité de subsister »
régit à la fois le travail et la consommation, et le travail,
lorsqu’il incorpore, « rassemble » et « assimile »
physiquement les choses que procure la nature, fait activement ce que
le corps fait de façon plus intime encore lorsqu’il consomme sa
nourriture. Ce sont deux processus dévorants qui saisissent et
détruisent de la matière, et « l’ouvrage »
qu’accomplit le travail sur son matériau n’est que la
préparation de son éventuelle destruction ».