EX-sistence,
ex-sister :
sistere :
se tenir, s'efforcer de (voix pronominale > rapport à soi,
réflexivité, flexion jusqu'à faire retour vers soi, …)
ex
>
ex-tériorité,
ex-primer,
ex-terminer
expirer
exténuer
exporter
exhibition
exagérer
extinction
extensible
exposition
exploiter
expertise
exorcisme
expatrier
exiler
exhumer
exemple
excuser
exaucer
exigent
excentrique
excellent
exalter
exaspérer
extrapoler
examiner
extorquer
exclure
expérience
exonérer
extrader
ex
= marque de l'extériorité, le dehors, on va à l'extérieur, on
sort
toutefois,
« ex » c'est plus exactement l'idée de provenance.
C'est-à-dire
dans « ex » il y a l'idée de l'endroit vers lequel on se
diriger mais tout autant voire plus l'idée de ce qu'on quitte.
Ex
= pro-venance = le lieu « à partir duquel on se porte vers un
autre »
pour
l'être humain, être c'est « inventer » ce qu'il sera.
En ce sens, il s'agit donc de s'ex-traire des déterminations qui
pèseraient sur lui (qu'elles soient d'ordre naturel ou d'ordre
social, culturel : je suis un garçon, une fille, je suis fils
de médecin ou d'ouvrier, je suis physiquement une personne « en
situation de handicap »).
Chaque
être humain est en effet « en-dehors » de lui-même au
sens où aucune définition de lui ne l'enferme dans un comportement
donné, aucune dé-finition n'est une dé-termination puisque chaque
sujet porte un regard sur ce qu'il est, prend position, évalue ce
qu'il est = se « trouver » bien, « trouver »
bien d'avoir ceci ou cela
Le
verbe « trouver » est lui-même significatif : il
suggère une rencontre avec soi-même, comme s'il s'agissait de se
découvrir > en tout cas il rappelle que je ne suis pas ceci ou
cela mais je suis un regard sur ceci ou cela (regard = interprétation
qui donne sens, qui donne une valeur).
Ce
« regard » traduit la tension qui dans le « ex » :
physiquement, socialement, culturellement, etc., on m'a fait être
ceci ou cela. En un sens je le suis bon gré mal gré, mais « à
partir de » ce que je suis, je porte un regard « dessus »,
je « sors » de, « hors de » ce que je suis.
Non pas au sens où je le quitte tout à fait (je reste cet humain
avec ce corps, avec cette condition sociale, je reste fils de
boulanger), mais j'ai un « rapport à » ce que je suis.
Or toute relation est une mise à distance, une distinction.
Tout
ce qui concerne le passé nous fournit les meilleurs exemples pour
comprendre la tension propre à l'acte d' « ex-sister » :
puisque je ne pas refaire le passé, puisque je ne peux pas faire
qu'un événement passé n'ait pas eu lieu, je suis
donc en un sens mon
passé – je suis fils de Eichmann – mais comme j'ai un regard sur
mon passé (je le juge) et que je peux en changer (c'est ce qu'on
appelle « grandir ») je ne suis pas enfermé dans ce
passé, je ne suis pas mon passé : j'ai un passé, je suis
responsable de ce que j'en dis, de ce que j'en pense = de ce que j'en
fais.
Par
exemple chacun pourrait être tenté d'expliquer (de façon causale)
ce qu'il est aujourd'hui par un passé qui l'aurait déterminé à
être ce qu'il est (milieu social, éducation, environnement
familial).