C.-O. Verseau professeur agrégé de philosophie

Prise de notes / Sartre EH / "dignité" / 11 décembre

Sartre EH – 3
« dignité » : « plus grande dignité que la pierre ou que la table »
rq : deux exemples hétérogènes car l'un est un artefact (fait par l'art humain, non pas engendré par la nature) l'autre un être naturel, un corps physique (« physis » en grec = « nature » en français)
comment une chose pourrait-elle avoir une « dignité » ? La dignité = correspondance entre la réalité et la norme contenue dans une définition, elle-même énoncée à travers des mots, souvent un simple nom. D'où l'expression : « digne de ce nom » (car le nom correspond lui-même à l'idée que je me fais de quelque chose, voire à la simple image de cette chose)
Or les choses ne se font pas une idée d'elles-mêmes et donc ne peuvent s'inquiéter de la possibilité de s'éloigner d'elles-mêmes = que leur réalité ne corresponde pas à leur définition normative (ce qu'elles devaient être).
Ce n'est donc que par l'homme que les choses peuvent acquérir une dignité (qu'elles n'ont pas en elles-mêmes, par elles-mêmes, intrinsèquement).
On comprend que l'homme puisse normer les objets qu'ils fabriquent (voici une « table » ou un « coupe-papier » digne de son nom, dignes ...de leurs noms). Mais face aux choses naturelles, c'est le contraire qui devrait se produire : c'est à l'homme de décrire les choses (naturelles) telles qu'elles sont, non pas telles que l'homme voudrait qu'elles soient. Comment donc les choses naturelles pourraient-elles, même par l'homme, « avoir une dignité » ?
L'humain est un être qui a un rapport à l'être, qui le valorise pour ce qu'il est (essence) mais déjà pour le fait qu'il est (sa réalité, son existence). L'humain est un être, ou plutôt un étant qui se demande déjà, d'abord, « Pourquoi donc y a-t-il de l'étant et non pas plutôt rien ? », non pas seulement « Pourquoi donc l'étant est-il ainsi et non pas autrement? »


TITRE, intitulé, à quel titre = au nom de quoi > statut, institution