C.-O. Verseau professeur agrégé de philosophie

заниматься любовью, make love, Liebe machen, att älska, 做爱, …

Introduction à l’explication de l’extrait de Signes (Merleau-Ponty, 1960) 

     « Faire l’amour ». Ce sont les mots qui, dans nombre de cultures, disent ce que les humains « font » quand la rencontre entre ego et alter ego érotise les corps. 

    Make love (ang.), Liebe machen (all.), hacer el amor (esp.), fare l'amore (it.), fazer amor (port.), face dragoste (rou.), att älska (su.), займатися любов'ю (uk.), заниматься любовью (ru.), « 做爱 » : concernant le sens de la sexualité humaine que disent en effet ces mots ? Telle pourrait être la question sous-jacente de Merleau-Ponty dans cet extrait de Signes (1960). 

Comme le suggère la recommandation, par les institutions onusiennes notamment, d’un cours d’éducation sexuelle dans le parcours scolaire de tout citoyen et de toute citoyenne, les humains devront-ils donc tout apprendre, jusqu’audit « rapport sexuel », pourtant souvent associé à la fonction biologique de reproduction et, partant, à un supposé « instinct sexuel » ? C’est en tous cas la thèse soutenue par Merleau-Ponty interprétant la théorie freudienne de la « libido » : l’acte sexuel et ses modalités ne sont pas les effets d’une détermination naturelle mais un événement au cours d’une « histoire individuelle » (l.8).


Culture, nature, conscience de soi, voire politique, telles sont les notions mobilisées par une argumentation qui commence par une conceptualisation concernant le mot « instinct » (l.1 à l.6), puis analyse les fondations de l’histoire sexuelle d’un sujet désirant (jusqu’à la fin du premier paragraphe) et se conclut par la mise en question d’un stade « adulte » de la sexualité, toujours en cours d’acquisition, jamais définitivement « conquis » (l.23).