« Après avoir donné à Dieu toutes les louanges qui lui sont dues, et appelé la bénédiction sur Moh'ammed, son serviteur purifié, élu, son envoyé, disons que notre but, dans ce traité, est d'examiner, au point de vue de la spéculation religieuse, si l'étude de la philosophie et des sciences logiques est permise ou défendue par la Loi religieuse, ou bien prescrite par elle soit à titre méritoire soit à titre obligatoire.
Nous
disons donc :
Si
l'œuvre de la philosophie n'est rien de plus que l'étude réfléchie
de l'univers en tant qu'il fait connaître l'Artisan (je veux dire en
tant qu'il est œuvre d'art, car l'univers ne fait connaître
l'Artisan que par la connaissance de l'art qu'il révèle, et plus la
connaissance de l'art qu'il révèle est parfaite, plus est parfaite
la connaissance de l'Artisan), et si la Loi religieuse invite et
incite à s'instruire par la considération de l'univers, il est dès
lors évident que l'étude désignée par ce nom de philosophie est,
de par la Loi religieuse, ou bien obligatoire ou bien méritoire. »
Ibn Rochd, dit Averroès (1126-1198),
extrait du Discours décisif
ou Traité sur l'Accord de la religion et de la philosophie
extrait du Discours décisif
ou Traité sur l'Accord de la religion et de la philosophie