C.-O. Verseau professeur agrégé de philosophie

TMD / Révision / cours du 4 juin

    « Aussi beaucoup ont-ils pensé que le mieux était de ne pas naître ou d'être animal au plus tôt » Pline l'ancien, Histoire naturelle 1er s. de notre ère
    > portrait de l'humain présentant celui-ci comme un être qui ne trouve pas en lui, de façon in-née (dedans à sa naissance), de quoi être. Thème du dénuement (originel et structurel) de l' « être » humain. cf. Platon, Protagoras + Aristote, Les parties des animaux
    > « dénué », « dépourvu », « démuni », « défaut » : ces mots ne peuvent avoir un sens absolu, mais seulement relatif. On ne peut dire d'un être qu'il est démuni sans préciser quel besoin attend d'être satisfait. L'idée de dénuement suppose une mise en relation (d'où la valeur relative de l'idée de « dénuement ») des besoins (à satisfaire) et des moyens (permettant de satisfaire). cf. Hume, Traité de la nature humaine
    Si l'humain avait une « nature » (nature : 1. force qui génère les êtres 2. l'essence qui prédéfinit ce que les êtres seront), il serait défini dans ce qu'il est, donc déterminé dans ce qu'il fait et délimité dans son appartenance à son groupe (il fait partie de, il est le « membre » d'un « corps » politique). Inversement, si l'humain « n'a que » une condition, si l'essence de l'humain relève d'une « condition », cela suppose que l'humain doit répondre de la définition qu'il se donne (par ses « établishments » = ses institutions), l'idée qu'il se fait de lui-même et, avec, l'idéal de conduite (d'action). Or ce modèle d'humanité l'humain ne peut le « poser », l'instituer, l'établir, qu'au sein d'une communauté à laquelle il veut ap-part-enir, se sentir partie prenante. cf. Lévi-Strauss, Race et histoire + Leroy-Gourhan, Le geste et la parole.
    Question : pourquoi est-ce seulement au 20ème siècle (alors que l'idée est ancienne, voire antique … cf. Sophocle sur l'étrangeté de l'humain, voire sa monstruosité) que l'idée et le mot s'imposent définitivement dans l'histoire de la pensée, de la philosophie ? cf. Sartre, L'existentialisme est un humanisme + Arendt, The human condition .
  • Pline > l'humain est un être qui peut nier sa propre humanité > Georges Bataille, L'érotisme : l'humain est un animal qui nie sa propre animalité la double négation Travail et Edu
  • Aristote, Les parties des animaux :
  • Uexkull, Mondes animaux et monde humain :