Point commun entre les différents cours ces deux dernières semaines: la question du rapport entre réalité et représentation, la question du rapport de l'être humain à l'être en général (à l'être qu'il est lui-même en particulier):
La politique Hume, Hobbes, … Aristote
L'art nous éloigne-t-il de la réalité ?
- Sartre, L'existentialisme est un humanisme y a-t-il une nature humaine ?
- Est-ce une faiblesse de croire ?
Explication :
3
parties = 3 étapes dans une histoire, dans une chronologie...
l'histoire de l'emploi des mots « vrai », « faux »...
s'agissant de l'emploi d'un mot, la question se pose en effet de
savoir si nous l'employons bien, si nous en usons correctement ou si
nous n'en « abusons » pas. Car ce serait le comble si
nous abusions du mot « vrai » lui-même.
« vrai »,
« faux » : des adjectifs qualificatifs … que
qualifient-ils ordinairement... que devraient-ils qualifier ?
A « quoi » devraient-ils en toute rigueur
renvoyer ? Réponse de Spinoza : ils devraient en toute
rigueur faire signe vers
(telle est leur signification
rigoureuse) d'autres mots, des propos, des idées, des
représentations non pas les choses elles-mêmes. Car les choses en
elles-mêmes ne sont ni vraies ni fausses, ce sont nos récits à
propos des choses, nos pensées
des choses, nos
images, nos concepts, bref nos re-présentations qui peuvent l'être
(ni « vraies » ni « fausses » les choses sont
seulement présentes, réelles... et encore !).
Ex
d'énoncés, d'affirmations, de propos ou propositions énonçant des
propriétés, des qualités, des caractéristiques des choses
elles-mêmes OU de ce que nous disons ou pensons sur les choses :
- il pleut
- il fait froid
- c'est incohérent> à chaque fois, la question est : à « quoi » renvoie le démonstratif « c' »
[intermède :
retrouvez l'auteur de cette phrase « pour moi, le plaisir n'est
que douleur agréable»]
« L'analyse »
proposée par Spinoza est à prendre au sens strict, au sens chimique
de ce terme (ana-lyse) : ana-luein = séparer, délier. En effet
le principal enseignement d'un tel texte est non pas de nous
apprendre quelque chose de nouveau mais de nous rappeler ce que nous
savions déjà et que nous préférerions oublier : les mots ne
sont pas les choses, nos représentations ne sont pas la réalité
présente, les concepts (produits par notre raison, notre esprit,
notre conscience) ne sont pas les « choses » qu'ils nous
permettent de penser.
« C'est
vrai » (ou « c'est faux ») est une phrase, un
énoncé, une affirmation, un propos. Mais, à la différence
d'autres énoncés, cet énoncé se rapporte non pas à des choses, à
des « faits », à des événements, à la réalité
(extérieure à notre représentation), mais il se rapporte à (il
qualifie) un autre énoncé, une autre représentation.
>
si parmi les êtres, si au sein du réel, il n'y avait pas un être
(l'être humain) capable de se représenter les êtres, capable de
dire quelque chose sur l'être, sur les êtres, ALORS la question du
vrai et du faux NE SE POSERAIT PAS.
C'est
par l'homme que la question de la vérité surgit dans le réel.
Remarques :
notre esprit est le « récipient », le réceptacle par
lequel nous recevons (per-cevoir/ con-cevoir) la réalité
extérieure. Soit. Mais toute réception, tout réceptacle informe ce
qu'il reçoit, façonne, modèle, impose sa propre forme à ce qu'il
permet de recevoir (l'exemple de l'eau, élément particulièrement
plastique). Non seulement nos représentations ne peuvent garantir ce
que sont les choses (leur essence) au-dehors de nous telles
qu'elles sont en elles-mêmes, mais déjà elles ne peuvent attester
le fait qu'elles sont (leur existence). Cf. Proust, RTP