Fauteuil consumer's rest : « rest » ? repos ? pose ?
Pose ou seulement "pause" ?
Qu'est-ce
qui restera si tout se transforme en produit de consommation, tout et
finalement le consommateur lui-même ? tout : tous les objets et avec eux, parmi eux, dans le même "caddie", le sujet lui-même (le consommateur)?
Peut-il
y avoir du repos dans la consommation, peut-il y avoir relâche,
peut-on s'arrêter de consommer ? L'oeuvre dénonce l'illusion
d'une frontière entre le repos et le travail (car la consommation
est un travail), entre la dépense et la production, entre le dehors
(les lieux de consommation) et le dedans (nos intérieurs où nous
nous sentons « chez nous », où nous asseyons dans nos
fauteuils).
Or
si la société de consommation peut effacer la frontière entre
l'extérieur (la boutique) et l'intérieur (du chez soi) c'est parce
qu'elle a commencé par effacer la frontière entre le stable et le
recyclable, entre l'objet (d'usage) et le produit (de consommation),
entre la véritable utilisation (qui préserve l'objet) et la simple
consommation (qui consume, qui détruit le produit).
Ex :
le stylo, le rasoir, l'appareil photographique, les lentilles
optiques, les lunettes, les mouchoirs, le vêtement (qu'on ne peut
laver), la brosse à dents...
Consommer
= consumer (même mot) c'est-à-dire détruire : soit en
assimilant à son propre corps la denrée alimentaire soit parce que
cette denrée alimentaire s'autodétruit par péremption, par
corruption.
Consommation
= sommation = somme : faire l'addition, faire le tour de ce
qu'est une chose, en parcourir tous les aspects jusqu'à extinction,
jusqu'à épuisement de cette « chose ».