Sartre,
EH, 3, l.41 : différence entre « projet » et
« volition » (l'acte de vouloir) : « L'homme
sera d'abord ce qu'il aura projeté d'être. Non pas ce qu'il voudra
être ».
sujet
/ objet / projet
l'ex
de Rosa Parks permet d'illustrer d'une part la différence entre
« volition » et « projet », d'autre part et
surtout la priorité (primauté) du projet sur le vouloir, la
« volition ». Un acte accompli hic et nunc, en un lieu
donné (un bus dans l'Alabama) et à un moment donné (un certain
jour de décembre de l'année 1955), se prépare de longue date, se
préfigurait, se dessinait, se définissait-déterminait avant, bien
avant. Ce qui ne revient pas à nier la liberté humaine mais, tout
au contraire, ce qui revient à lui donner une place encore plus
fond-amentale,
plus originaire.
>
d'autres exemples :
analyse
de la différence entre « projet » et « volition » :
Pour un humain son « projet d'être »
joue le rôle de ce qu'est l'essence d'un être qui serait défini
par une nature ou un dieu, qui donc serait prédéfini.
Pour un être défini par, prédéfini par, une autre
instance que lui-même, son essence, sa définition rassemble des
propriétés, des caractéristiques qui déterminent strictement son
comportement quelles que soient les situations : un tel être
n'a pas besoin de se demander ce qu'il voudrait faire, ce qu'il se
doit de faire étant donné l'idée qu'il se fait de lui-même.
Justement il ne se fait aucune idée de lui-même,
encore moins un idéal de lui-même, et n'a donc pas à chercher à
mettre en conformité son comportement avec cette représentation
(image, idée, idéal).
Dans le cas d'un être qui ne serait pas prédéfini
(par une essence que lui aurait donnée la nature ou un dieu), le
modèle de conduite qu'il se donne a la même fonction qu'un ensemble
de propriétés, de caractéristiques déterminant sa conduite, qu'il
n'a donc plus à « choisir ». Pour autant, un tel être
reste libre, libre non plus certes de ce qu'il voudra faire hic
et nunc, mais du modèle qu'il s'est (librement) donné
et qui prépare, préfigure tous les actes qui y sont associés.
« L'existentialisme » est un
« subjectivisme » >
- « choix du sujet individuel par lui-même »
- impossibilité pour l'homme de dépasser la subjectivité humaine
D'abord, remarquons l'un n'exclut pas l'autre, mais
que la 2nde interprétation englobe la 1ère, que la 1ère repose sur
la 2nde.
cf. rien n'est inscrit « dans le ciel
intelligible » (p3 l.40, p6 l.13 …)
Il n'est pas possible de dépasser la « subjectivité
humaine » au sens où, puisque c'est un modèle qui conduit mes
actions, encore faut-il que je me représente ce
modèle, que je le pense, que je lui donne une importance, une
valeur, bref que j'y croie, que j'y adhère, que je donne mon
adhésion ou ma fides, ma confiance ou ma foi, que j'y sois
fidèle.
Alors que si le comportement d'un être est déterminé
par sa propre nature, il n'a pas besoin de penser cette nature pour
que les propriétés associés à cette nature déterminent son
comportement.