Pouvoir : Liberté / capacité / légitimité
ce n'est pas ma capacité qui fait ma liberté, mais c'est ma liberté (ma non-détermination) qui fera ma capacité = qui me permet de chercher à acquérir la capacité.
Souvent,
notre mauvaise foi nous pousse à prétendre que nous ne sommes pas
libres d'agir parce que nous n'en aurions pas les moyens, la capacité
(qu'il s'agisse d'une aptitude technique, psychologique, économique,
…).
Nous
prenons prétexte tantôt de notre caractère (psychologique) , de
notre constitution anatomique ("ne pas être assez fort"), tantôt des
contraintes extérieures qui nous détermineraient à faire ce que
nous faisons comme si nous ne pouvions pas faire autre chose,
autrement, comme si l'action qui se présente à nous s'imposait au
lieu de se proposer (im-poser / pro-poser).
Or,
comme le montre l'expérience de Stanley Milgram (un sociologue
américain dans les années 50 et 60) il est important de se rappeler
que ce n'est pas ma capacité qui fait ma liberté, mais à l'inverse
c'est ma liberté qui me donnera l'idée du moyen (technique,
psychologique, etc.) permettant de réaliser l'action possible qui
s'est proposée à moi.
Tant
que je me fais croire (en le faisant croire à d'autres) que « c'est
plus fort que moi », que je ne peux pas faire autrement (à
cause d'une contrainte intérieure ou extérieure), je fais en sorte
de ne pas avoir à me représenter une autre possibilité et la seule
possibilité qui me reste se transforme en une stricte nécessité.
Je
n'ai même plus l'occasion de chercher le moyen (technique,
psychologique) de choisir l'autre possibilité.
Tel
est le sens des situations morales : c'est seulement en prenant
conscience que je devrais (moralement) me conduire autrement que je
prends conscience que je le pourrais : et ainsi je cherche le
moyen, la force ou la technique, me permettant de réaliser cette
action - même si au départ je pensais que je n'en avais pas les moyens!
Christophe
Nick, Le jeu de la mort