C.-O. Verseau professeur agrégé de philosophie

Le retour de Martin Guerre

Extrait du film (1982) de Daniel Vigne

L'affaire Martin Guerre est "une affaire judiciaire d'usurpation d'identité, jugée à Toulouse en 1560, qui a dès cette époque suscité un vif intérêt.

En 1561, Jean de Coras, l'un des magistrats instructeurs, publie le récit de l'affaire. L'ouvrage, sans cesse réédité, est à l'origine des travaux de l'historienne Natalie Zemon Davis et du film de Daniel Vigne, lui-même suivi d'une version américaine.
L'affaire elle-même tient en quelques lignes : Martin Guerre, paysan d'Artigat dans le Comté de Foix, qui avait quitté son village et sa famille, dépose plainte contre Arnaud du Tilh1 qui a usurpé son identité pendant douze ans, confondant même son épouse, Bertrande de Rols. À l'issue d'une longue et complexe procédure judiciaire, Arnaud du Tilh est déclaré coupable. Il est pendu ou, selon d'autres sources, pendu et brûlé.
(...)
À travers les époques, cette histoire a fasciné beaucoup d'écrivains. Montaigne parle ainsi de l'affaire dans ses Essais tandis que Leibniz en tire un exemple. Bayle, natif du Carla-Bayle, bourg proche d'Artigat, s'en sert pour illustrer sa théorie des «droits de la conscience errante». Alexandre Dumas et Narcisse Fournier en ont écrit une version. Jean-François Bladé, en 1856, publie «Le faux Martin Guerre» dans la Revue d'Aquitaine."