C.-O. Verseau professeur de philosophie

Cours TG1

Vous retrouvez les notes de cours ici 


1. Le programme / ce que la philosophie n’est pas

a) Perspectives et notions

Les trois sujets à l’épreuve finale sont élaborés en fonction d’une liste de mots énumérés selon un ordre alphabétique. 17 notions, 3 « perspectives »


b) Être, agir, connaître


Les 3 perspectives reprennent une tripartition théorisée dès l’Antiquité.


c) La question de l’humain à travers les notions


Toutes les notions parlent directement ou indirectement de l’être humain au point qu’on pourrait croire que la philosophie est un autre mot pour l’anthropologie, au sens où, étant donné le contenu du programme, la philosophie serait une science qui est définie par un objet : l’humain.


2. La « question » de l’humain


La question de l’humain. Pourquoi « la question » de l’humain, pourquoi mettre l’humain en question?

Ne sait-on pas ce que c’est qu’un être humain? Ne peut-on pas définir l'humain comme  dans L'île aux fleurs de Jorge Furtado : "Un mammifère bipède au télencéphale au pouce préhenseur."

Pourquoi la déf d’un dictionnaire ne suffirait-elle pas ?


a) L’humain est défini et définissant 
Sa définition doit donc inclure le fait qu’il se définisse lui-même. L’humain, indéfinissable. L’humain, un être qui ne peut être défini, qui se définit.  « Ce serait sauter par-dessus notre ombre ». Arendt

b) L'être humain et le logos (logie) 
L’être qui définit tous les êtres, peut chercher à les connaître. On connaît plusieurs millions d’espèces d’insectes et on sait combien on n’en connaît pas encore. 1 millions d’espèce décrites, entre 50 et 80 millions existantes. Feuerbach, L’essence du Christianisme, 1841 + Arendt, HC : « la condition humaine ne s’identifie pas à la nature humaine (…) Il est fort peu probable que, pouvant connaître, déterminer, définir la nature de tous les objets qui nous entourent et qui ne sont pas nous, nous soyons jamais capables d’en faire autant pour nous même : ce serait sauter par dessus notre ombre. De plus, rien ne nous autorise à supposer que l’homme ait une nature ou une essence comme en ont les autres objets »

c) L’humain, la seule espèce qui détruit toutes les espèces. 
Même les insectes, ceux-là même qui avaient survécu à la 5ème extinction. Une espèce biologique à part? Anthropocène.

Sophocle, Antigone. Le seul être qui s’étonne et peut s’étonner de lui-même, s’en effrayer aussi. Lois, transgression.

Quel est cet être qui connaît, qui se donne des règles qui orientent son action, qui ne fait pas ce qu’il sait, dont les actes ne sont pas à la hauteur de son savoir?


Humanité : Être et devoir-être 


b. Existence, essence, nature. 


- Être = le fait d’exister / le fait pour une chose d’être ce qu’elle est 

Il y a des choses qui existent, on ne sait pas ce qu’elles sont (elles ont une essence, peut-être mot sans définition), d’autres n’existent pas nommables et définissables. 

essence (esse : le pétrole raffiné, une substance réduite à elle-même, non mélangée à d’autres, purement elle-même, activités essentielles selon le président Macron)


- « essence » et « nature »

Les 2 acceptions du mot « nature » : la totalité de ce qui existe, le principe qui génère ce qui existe, la structure (l’essence) de ce qui existe. 

-> Abus du mot « nature » pour définir un artefact. 


  • définition, détermination, délimitation

Il est dans la nature de telle être, étant donné ce qu’il est, de se comporter ainsi.


3) Culture, moyens et raisons de vivre / L'existence humaine et la culture 



a) une humanité, des communautés 


La diversité des cultures à travers le monde, à travers les époques, témoignent en faveur de l’hypothèse qu’il n’y a pas de nature humaine qui définit ce que sont les humains, qui déterminant les comportements humains, délimitant les désirs humains. 


Les cultures, autant de témoignages qui montrent que les humains se définissent. Lévi-Strauss, Race et histoire, ch.3 « L’ethnocentrisme » (1951) : « un grand nombre de populations dites primitives se désignent d’un nom qui signifie les «hommes».


Diversités. 

Les langues 

Les modes d’habitation, d’alimentation, de transports, 

l’idée du familier et de l’étranger, de l’hospitalité, de la famille, des relations hommes-femmes, de l’enfant, de la pudeur, de la nudité, du vêtement, de la reproduction, de la production des biens, de la consommation des biens, des désirs, du luxe. 


-> Pline l’Ancien

Toutes les acquisitions, les apprentissages


Être / avoir. Diversité de l’avoir. Haber.

Main humaine


b) Culture : moyens de vivre, raisons de vivre. Modes de vie et modèle d’humanité (paradigme).


Les mots en français : 

agriculture, puériculture, viticulture

agricole, arboricole

culturisme

Culte / Inculte

Culture 16ème s. Développement des facultés intellectuelles par des exercices appropriés cultiver son esprit comme on cultiverait un champ, un milieu de micro-organismes, faire croître

Par métonymie, avec Kant, Kultur désigne un « ensemble de formes de comportements acquises dans certaines sociétés », concurrent de « civilisation » qui est connoté (hiérarchie entre une culture et une autre qui fait oeuvre de civilisation)


Colon : initialement tenancier d’une terre rien à voir avec « colonne » lat. columna

Colonie : groupe vivant dans un même lieu, puis territoire dominé et administré par un pouvoir étranger, puis un groupe de personnes allant peupler et exploiter un territoire 18ème s. Histoire des conquêtes de l’Europe : l’idée d’exploitation économique est prépondérante


Latin :

cultiver, soigner : gros, corpora (les soigner, les parer, les embellir parer ses lacertos d’or 

Veiller sur, protéger la paix protège les champs 

Habiter (sans idée d’exploitation)

Cultiver pratiquer entretenir : la violence, la justice, avoir un genre de vie, un style 

Honorer, respecter, avoir des égards, porter de l’attention, prendre soin : les dieux, une personne, un.e ami.e



Mais aussi du côté de l’existence, des moyens d’existence ce qu’on appelle un « mode de vie ». De son côté, le mode de vie trahit une essence, une représentation de soi et de la communauté à laquelle on appartient, une identité. La façon d’être est une présentation de soi, de qui on est. 



Essence / identité


Le mode, la façon, « en mode »…


Et pourtant la culture est aussi du côté de l’essence, de ce que nous sommes : tous les humaines sont cultivés, certes. Toute population a une culture. Mais ce n’est pas en ce sens que la culture est du côté de l’essence de l’humain car dire que toute population partout depuis toujours et pour tous les individus constituant cette population a une culture, qui n’est pas la même qu’une autre population, ou la même population à une autre époque, c’est au sens où chaque culture construit une idée, une idéal, bref un modèle d’humanité.


Le concept de minorité sexuelle (ambiguïté du mot qui se réfère à la minorité juridique, doublée de la phrase de Kant RQL : incapacité de se servir de son entendement sans la direction d’autrui)

Même prix au sens quantitatif, comment accepter que les femmes soient socialement considérées comme une minorité alors que leur nombre dépasse depuis plusieurs décennies le nombre d’hommes dans la population?



Mode et modèle

Quelle idée je me fais de l’humain? De ce que devrait être une vie humaine.

VALEUR : ce qui est le plus important pour moi. Ce qui a une portée, ce qui me conduit. Les différentes acceptions du pourquoi.


 de l’homme, de la femme, de leur relations, de l’enfant,   de son rapport aux autres vivants, de son rapport à la matière non-vivante, de ses besoins, de ses désirs, des fondements d’une communauté (critère d’attribution de la nationalité française https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F34717, critère pour accueillir telle ou telle nation au sein de l’Union européenne, par exemple « Enfin, le troisième, appelé “acquis communautaire”, signifie que le futur Etat membre doit intégrer l’ensemble du droit européen dans son droit national ».) 


le droit dit le modèle de civilité

Exemples : les droits de l’enfant, les devoirs des parents, le droit à l’éducation, l’interdiction de travailler…qui peut devenir parent (qu’est-ce qu’un couple parental), parents adoptants, 


Changement : les précédents se sont effectués à une rapidité inouïe, à grand renfort de propagande (Edward Barnays), pourquoi penser que nos modes de vie ne sauraient changer? + expérience du confinement.



Conclure par

Existence / vie : comment comprendre le ex?


Terminer par quelles notions en rapport avec existence humaine et la culture 



Existence, c’est le fait d’être

L’existence humaine et la culture : 

La question du modèle, pas seulement des modes de vie, des valeurs. Partir de la culture pour en venir à l’existence. Ex-sistence : finitude, con-dition et conditionnement. Arendt / Pascal

Le modèle culturel fondé sur le développement technique (civilisé / sauvage)