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2. Une vérité peut-elle être définitive ?
3 Extrait du Gorgias de Platon.
SOCRATE : Celui qui garde son injustice au lieu d'en être délivré est le plus malheureux de tous.
POLOS : Cela semble certain.
SOCRATE : N'est-ce pas précisément le cas de l'homme qui, tout en commettant les crimes les plus abominables, et en vivant dans la plus parfaite injustice, réussit à éviter les avertissements, les châtiments, le paiement de sa peine, comme tu dis qu'y est parvenu cet Archélaos*, ainsi que tous les tyrans, les orateurs et les hommes d'Etat les plus puissants ?
POLOS : C'est vraisemblable.
SOCRATE : Quand je considère le résultat auquel aboutissent les gens de cette sorte, je les comparerais volontiers à un malade qui, souffrant de mille maux très graves, parviendrait à ne point rendre de comptes aux médecins sur ses maladies et à éviter tout traitement, craignant comme un enfant l'application du fer et du feu** parce que cela fait mal. N'est-ce point ton avis ?
POLOS : Tout à fait.
SOCRATE : C'est sans doute qu'il ne saurait pas le prix de la santé et d'une bonne constitution. A en juger par les principes que nous avons reconnus vrais, ceux qui cherchent à ne pas rendre de comptes à la justice, Polos, pourraient bien être également des gens qui voient ce qu'elle comporte de douloureux mais qui sont aveugles à ce qu'elle a d'utile, et qui ne savent pas combien il est plus lamentable de vivre avec une âme malsaine, c'est-à-dire corrompue, injuste et impure, qu'avec un corps malsain. De là tous leurs efforts pour échapper à la punition, pour éviter qu'on les débarrasse du plus grand des maux.
PLATON, Gorgias (autour de 387 av. J.-C.)
* Archélaos : tyran dont Polos a affirmé qu'il est heureux
puisque son pouvoir lui permet de faire tout ce qui lui plaît sans avoir
de comptes à rendre à personne. ** l'application du fer et du feu :
techniques médicales de soin.
Pour expliquer ce texte, vous répondrez aux questions suivantes, qui sont destinées principalement à guider votre rédaction. Elles ne sont pas indépendantes les unes des autres et demandent que le texte soit d'abord étudié dans son ensemble.
1. Dégagez la thèse de ce texte et montrez comment elle est établie.
2. a) En vous appuyant sur l'exemple d'Archélaos, expliquez pourquoi celui "qui garde son injustice au lieu d'en être délivré est le plus malheureux de tous."
b) Expliquez en quoi l'homme injuste est semblable à un malade.
3. Celui qui vit dans l'injustice et qui cherche à échapper à la punition est-il le plus malheureux des hommes ?
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2. Peut-on être indifférent à la vérité ? 3. Un extrait de Doctrine de la vertu (1795) de Kant :
"Le sentiment d’un tribunal intérieur inscrit en l’homme ("devant
lequel ses pensées s’accusent ou se disculpent l’une l’autre")
correspond à la conscience morale. Tout homme a une telle conscience et
se trouve observé, menacé et, en général, tenu en respect (un
respect lié à la crainte) par un juge intérieur, et cette puissance
qui, en lui, veille sur les lois n’est pas quelque chose qu’il se forge
lui-même (arbitrairement), mais elle est incorporée dans son être. Elle
le suit comme son ombre s’il songe à lui échapper. Il peut certes par
des plaisirs et des distractions se rendre insensible ou s’endormir,
mais il ne peut éviter par la suite de revenir à soi-même ou de se
réveiller dès qu’il perçoit la voix terrible de cette conscience. Au
demeurant peut-il en arriver à l’extrême infamie où il ne se
préoccupe plus du tout de cette voix, mais il ne peut du moins éviter
de l’entendre."
Pour expliquer ce texte, vous répondrez aux questions suivantes, qui sont destinées principalement à guider votre rédaction. Elles ne sont pas indépendantes les unes des autres et demandent que le texte soit d’abord étudié dans son ensemble.
1. Dégagez la thèse de ce texte et montrez comment elle est établie.
2. En vous appuyant sur des exemples :
a. Analysez l’image du "tribunal intérieur" ;
b. expliquez : "elle est incorporée dans son être" ;
c. expliquez : "il ne peut éviter par la suite de revenir à soi-même ou de se réveiller" ;
d. expliquez en quoi même quand "il ne se préoccupe plus du tout de cette voix", "il ne peut [...] éviter de l’entendre".
3. La voix de la conscience morale se fait-elle toujours entendre ?