1.
Quelle est l'étymologie du mot « individu » ?
Que présuppose-t-elle ?
Un
« individu » est la dernière partie indivisible d'un
ensemble. Cette étymologie présuppose que tout individu n'existe
que comme partie du tout auquel il ap-partie-nt :
l'individu constitue une entité mais cette entité indivisible ne
peut exister qu'en rapport avec le tout dont elle n'est qu'une
partie. Des « individus » ne peuvent donc exister qu'au
sein d'une communauté (Etat, société, ethnie, etc.) dont ils sont
les composants indivisibles.
2.
« Le citadin qui ne connaît
et ne nomme que des arbres ne
voit pas le monde à travers les mêmes formes
que le paysan qui reconnaît et distingue le chêne, le charme, le
hêtre, l’aulne, le bouleau, le châtaignier, le frêne ».
Cette remarque invite-elle à définir le langage comme un outil ?
Dans votre réponse vous indiquerez le nom de l'auteur et le titre de
son ouvrage.
Dans
ce passage de Clefs pour la linguistique,
Georges Mounin rappelle que le langage n'est pas un outil permettant
d'agir sur les choses et de les transformer, mais qu'il permet
d'abord de les faire être pour nous, de les faire apparaître :
par le langage nous « appelons » les choses au sens de
les dénommer et de les faire venir à soi, de les rendre présentes
à nous. Chacun habite un monde peuplé des seules choses qu'il peut
nommer.
3.
Selon quel critère regroupe-t-on certaines sciences et
distingue-t-on ces mêmes sciences d'autres sciences ? Proposez
une classification des sciences.
Le
critère de classification des sciences réside dans l'objet observé,
la chose étudiée. C'est ainsi qu'on distingue les sciences humaines
qui étudient l'homme (sociologie, économie, psychologie, etc.), des
sciences expérimentales qui étudient les corps physiques extérieurs
vivants ou non (physique, chimie, biologie) et des sciences
hypothético-déductives qui étudient des figures géométriques,
des relations entre les nombres ou des règles de raisonnement qui
n'existent pas ailleurs que dans ou pour notre esprit (mathématiques,
logique).
4.
« Matière », « curieux », « avoir
du goût » : à propos de l'emploi de chacun de ces trois
mots, on observe un glissement de sens. Expliquez en quoi consiste ce
glissement et appliquez la même explication à un quatrième mot :
le mot « sujet ».
Pour
chacun de ces mots on observe un glissement : le même mot
s'appliquant à la chose (qui a une saveur, peut-être des
caractéristiques surprenantes et sans doute qui constitue une
réalité dont les propriétés physiques sont celles de toute chose
« matérielle ») s'applique également, au risque de
certaines confusions, à la personne (qui sait apprécier la saveur
de la chose, qui se montre curieuse des choses) ou à la connaissance
(qui porte sur cette « matière »). D'ailleurs l'emploi
du mot « sujet » est lui-même source d'ambiguïté
puisqu'il désigne tantôt ce sur quoi une personne réfléchit (un
« sujet de réflexion ») et l'auteur de cette réflexion (le "sujet" de l'acte de réfléchir).
5.
En quoi l'étymologie du mot « savoir » permet-elle
de distinguer le véritable savoir d'une simple connaissance ?
Puisque « savoir » c'est savourer le goût de la connaissance acquise, sentir l'amertume ou la suavité de cette connaissance, c'est donc être affecté par le fait de connaître, en ressentir un certain effet et, tout particulièrement, changer de conduite.
Puisque « savoir » c'est savourer le goût de la connaissance acquise, sentir l'amertume ou la suavité de cette connaissance, c'est donc être affecté par le fait de connaître, en ressentir un certain effet et, tout particulièrement, changer de conduite.
6.
Quelles sont les 5 parties du programme de philosophie ?
Le
sujet, la culture, la raison et le réel, la politique, la morale.
7.
Citez six valeurs. Donnez un exemple de situation qui permette de
distinguer deux valeurs de votre choix. Qu'est-ce qu'une valeur ?
Le
bon (le bonheur), le beau (l'art), le bien (la morale), le vrai (la
vérité), le juste (la justice), le sacré (la religion). Le
mensonge est une façon de valoriser mon bonheur aux dépens du bien
moral (je mens pour me tirer d'un mauvais pas) ou le bien moral aux
dépens de la justice (en cherchant à protéger des personnes
poursuivies par l'exécution d'une justice moralement condamnable –
le cas des lois scélérates sous le régime de Vichy). Une valeur
est ce qui permet d'évaluer ses propres actes, de les justifier et
de les orienter : de dire pourquoi je dois vouloir les
accomplir (même si l'action ne me permet pas d'atteindre mon but).
La valeur est donc au-delà du but poursuivi à travers telle ou
telle action, car chaque action peut devenir à son tour un moyen en
vue d'une autre, qui deviendra un but à atteindre. La valeur est un
pourquoi qui ne s'applique pas à une seule action mais qui oriente
l'ensemble des actions accomplies. Une valeur est un pourquoi qui a
un sens non relatif mais absolu. Si quelqu'un veut honorer la
justice, ce n'est pour rien d'autre derrière la justice, rien
d'autre que la justice elle-même.