Voici votre premier DM - Comme il invite à une réflexion approfondie, il vous est demandé de le remettre en deux temps (pour vous obliger à le commencer au plus tôt et, néanmoins, pour vous permettre de prendre le temps de développer votre réflexion)
pour le lundi 16 > parties A et C : dans chacune de ces parties répondez à deux questions de votre choix
pour le lundi 23 > parties B et D : dans la partie B répondez à deux questions de votre choix, dans la partie D répondez ...à la seule question posée!
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«Beaucoup
de choses sont étonnantes,
Les
cinq parties du programme, et leurs sous-parties, sont à chaque fois
l'occasion de revenir sur la définition de l'homme, sur la
question : qu'est-ce que l'homme ? Non pas seulement pour
savoir si telle définition serait exacte et si une autre serait
erronée, plutôt pour savoir si l'être humain est un être qui peut
être défini. Car dire
que l'être humain serait l'être « le plus étonnant »,
n'est-ce pas prétendre qu'il serait inclassable, insituable et donc
indéfinissable ?
Les
questions suivantes visent, d'une part, à prendre la mesure de ce
que signifie « s'étonner », d'autre part à présenter
l'être humain comme un être qui peut s'étonner de ce qui est, de
tout ce qui est, des autres êtres et finalement lui-même.
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A.
« S'étonner »
1
Un sens fort (aujourd'hui affaibli) : Le mot est formé sur le
même radical que les verbes « tonner, détonner » et que
le mot « tonnerre ». Tout comme le mot « ravir »
(cf. « ravin », « rapace », « rapt »),
le mot « étonner » a donc au départ un sens
particulièrement fort. C'est ce qu'on peut constater dans les
emplois du mot appliqué à la matière (Source : Trésor de la langue française) :
a)
en architecture : Ébranlement ou lézarde dans une maçonnerie
provoquée par un choc : « L'explosion n'a heureusement
pas produit l'étonnement des voûtes » b) art vétérinaire :
Contusion du sabot par un choc violent avec hémorragie
sous-ongulée : « Étonnement du sabot » c)
Joaillerie : fêlure d'un diamant occasionnée par un choc d)
Minéralogie :Technique d'éclatement de certaines pierres par
le feu : « En expérimentant
l'action du feu sur le silex, on reconnaît qu'il le fait
habituellement fendre et éclater (...). C'est ce qu'on appelle
l'étonnement
par le feu. »
Question :
Quelle idée se dégage des emplois du mot appliqué à la matière
dans les domaines techniques ? Comment transposer cette idée
pour expliquer ce qu'est l'étonnement au sens moral (spirituel)
quand quelqu'un s'étonne de quelque chose ?
2.
Peur et étonnement
Distinguez
l'étonnement de la peur : si tout être vivant semble pouvoir
éprouver de la « peur », que faut-il pour pouvoir
« s'étonner » ?
3.
Surprise et étonnement. Ce que je n'avais pu prévoir me surprend
(par ex. rencontrer un voisin de quartier lors d'un voyage dans un
pays lointain), mais c'est ma façon de voir qui va changer
entièrement si j'ai été étonné (constater par ex. que les us et
coutumes sont là-bas entièrement différents de ceux d'ici, qu'on
s'adresse aux autres autrement, qu'on aime autrement, qu'on est
heureux ou malheureux autrement, etc.).
Question :
distinguez le véritable « étonnement » d'une simple
« surprise » à partir de vos deux propres exemples, que
vous analyserez.
B.
L'homme s'étonne de l'ensemble de ce qui est
Questions
sur le texte de Pascal p.31 : « Que l'homme contemple doncla nature entière... »
1.
Question : Pour
s'étonner, suffit-il de voir ?
Commencez
par constater que, dans le texte de Pascal, les mots relevant du
registre de la vue sont en effet nombreux puis affinez votre lecture
afin de répondre à la question : Pour
s'étonner, suffit-il de voir ?
cf.
« Que l'homme contemple » (1), « qu'il éloigne sa
vue » (2), «Qu'il regarde » (2), « que la terre
lui paraisse comme » (4), « qu'il s'étonne de »
(5), « si notre vue s'arrête là que l'imagination passe
outre » (7), « que notre imagination se perde dans cette
pensée » (14), « Que l'homme considère » (15),
« qu'il se regarde comme » (16) , « qu'il
apprenne à estimer » (17), « lui présenter un autre
prodige aussi étonnant » (20), « lui faire voir
là-dedans » (30), « dans ces merveilles
aussi étonnantes » (36), « qui n'admirera
que » (38), « Qui se considérera »
(40), « sa curiosité se changeant en admiration » (43),
« dans la vue de ces merveilles » (43), « contempler
en silence » (44).
NB : la numérotation des lignes est celle de page 31 de l'Anthologie
2.
La plus grande partie du texte est écrite au subjonctif, qui traduit
un souhait, une recommandation, voire un commandement : « Que
l'homme contemple donc... ».
Question :
L'étonnement relève-t-il d'un simple état de passivité ou
constitue-t-il un acte ?
3. Les
choses dont on s'étonne étaient déjà sous nos yeux avant
même qu'on s'en étonne, parfois devant nous, voire tout près de
nous.
Question :
vérifiez dans le texte de Pascal que l'étonnement porte autant sur
le proche que sur le lointain et que l'étonnement est une
expérience qui « ouvre les yeux », « apprend à
voir », fait « prendre conscience ».
4. On
dit : « je
m'étonne de
quelque chose» comme on dirait « je me
lave », « je me
lève », « je m'ennuie », « je m'aperçois
que », etc.
Question :
en prenant appui sur les dernières lignes du texte 46-49) vous
demanderez de quoi on s'étonne quand on est étonné :
s'étonne-t-on de quelque chose ou de soi-même?
C.
L'homme s'étonne de lui-même, de sa propre monstruosité
cf.
Œdipe et le sphinx – Anthologie p.3 / ici
1.
Une énigme est une phrase interrogative et pourtant ce n'est pas une
question. Une énigme est en effet la réponse à une question. Par
exemple, l'énigme du sphinx est une définition de l'être humain,
c'est-à-dire une réponse à la question : qu'est-ce qu'un
humain ?
Question :
Montrez que toute énigme fait appel à la capacité de s'étonner.2. Seul Œdipe a su vaincre le sphinx. Les Thébains y verront une incomparable prouesse puisqu'ils le jugeront digne de devenir leur roi.
Question :
Selon vous, qu'est-ce qui rendait le face à face avec le monstre si
redoutable?
3. Dans le tableau de Moreau, le sphinx et Œdipe ont l'un sur l'autre un même regard, un regard de même qualité, entre envoûtement, fascination et hypnose.
Question : Comment interprétez-vous ce phénomène de miroir ?
D
- Pourquoi parmi les choses étonnantes
l'homme serait-il la plus étonnante ?
l'homme serait-il la plus étonnante ?